D’où vient le virus Ebola ?

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| CDC
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Identifié en 1976 dans ce qui est aujourd’hui la République Démocratique du Congo, le virus Ebola est un filovirus responsable de certaines des épidémies virales les plus sévères et mortelles connues dans le monde. Montrant un taux de létalité chez l’humain allant de 30% à 90%, il n’existe actuellement aucun traitement efficace connu contre l’infection, bien qu’un vaccin soit disponible depuis 2017. Majoritairement localisé en Afrique de l’Ouest et Centrale, le pouvoir pathogène du virus est craint par les autorités sanitaires du monde entier. Mais d’où vient-il précisément ?

Le véritable réservoir d’Ebola — c’est-à-dire où le virus stagne lorsqu’il ne provoque pas d’épidémies chez les humains — n’est pas connu avec certitude, mais les experts disent que les chauves-souris en sont la source probable. Les premiers cas humains connus d’Ebola se sont produits en 1976, lors de deux épidémies simultanées au Soudan et en République démocratique du Congo, qui ont touché plus de 600 personnes, selon l’Organisation mondiale de la santé.

Trois espèces de chauves-souris identifiées comme potentiels réservoirs d’Ebola

Près de 20 ans plus tard, en 2005, les chercheurs à la recherche du réservoir d’Ebola ont échantillonné plus de 1000 petits animaux dans les pays d’Afrique centrale du Gabon et de la République du Congo, qui ont également connu des épidémies d’Ebola. Ils ont testé 679 chauves-souris, 222 oiseaux et 129 petits vertébrés terrestres.

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Virus Ebola (vert) observé au microscope électronique à transmission à partir de l’échantillon sanguin d’un patient durant l’épidémie de 2014. Crédits : NIAID

Les seuls animaux abritant le virus Ebola étaient des chauves-souris, en particulier trois espèces de chauves-souris frugivores : l’Hypsignathe (Hypsignathus monstrosus), la chauve-souris à épaulettes de Franquet (Epomops franqueti) et la petite chauve-souris à collier (Myonycteris torquata). Au moins deux de ces espèces de chauves-souris frugivores se trouvent également en Guinée — où a commencé l’épidémie d’Ebola de 2014 en Afrique de l’Ouest. Il est donc possible que ces chauves-souris aient été à l’origine de l’épidémie.

Manipulation de la viande de chauve-souris : un risque majoritaire d’infection

Si les chauves-souris sont à l’origine du virus, une des façons dont les gens pourraient être infectés est de manipuler les chauves-souris porteuses du virus ainsi que de s’en nourrir. Par exemple, la soupe de chauve-souris est une spécialité de ces régions. Les responsables guinéens ont pris la décision d’interdire la consommation et la vente de chauves-souris depuis 2014.

Mais ce n’est pas nécessairement le fait de manger qui mène à l’infection à Ebola — la cuisson tuerait probablement le virus. Au lieu de cela, c’est l’abattage des chauves-souris et la manipulation de la viande de chauve-souris crue qui sont plus risqués. Pourtant, on ne sait pas avec certitude si les chauves-souris sont les seuls réservoirs du virus, ou si ce sont les infections chez les chauves-souris qui se sont propagées aux humains.

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Chauves-souris : porteuses saines ou victimes ?

Un argument plus solide pourrait être invoqué pour cibler les chauves-souris comme source d’infection si les chercheurs trouvaient la même séquence génétique d’Ebola chez les personnes et chez les chauves-souris des régions concernées. Il existe des preuves indiquant que, plutôt que les chauves-souris soient des porteuses saines, Ebola provoque en fait une épidémie chez les chauves-souris — c’est-à-dire qu’il se propage parmi les populations de chauves-souris.

En examinant le matériel génétique du virus, les chercheurs ont découvert que le même virus Ebola a été transporté des chauves-souris d’Afrique centrale à celles d’Afrique de l’Ouest au cours des 10 dernières années. Le virus aurait pu être porté par des chauves-souris ou par des personnes, mais s’il était transporté par des personnes, les chercheurs se seraient attendus à voir des cas en cours de route. L’hypothèse d’une épidémie se répandant également chez les chauves-souris est donc d’autant plus probable.

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