L’évaluation finale et indépendante faite par la NASA concernant le vaisseau spatial Starliner de Boeing, le concurrent direct de Crew Dragon de SpaceX, a révélé que son matériel et son logiciel présentaient encore de nombreux problèmes. Cette nouvelle pourrait entraîner des retards encore plus longs dans les efforts de l’entreprise pour tester sa navette de transport d’astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS).
En effet, d’après l’annonce de la NASA, Boeing a à présent une liste assez longue de changements à apporter avant que le vaisseau spatial puisse commencer à transporter des astronautes dans l’espace. L’équipe d’examen conjoint a terminé son enquête avec 80 recommandations à adresser à Boeing, la suggestion la plus notable étant la réalisation de tests de bout en bout en utilisant la quantité maximale de matériel de vol avant chaque vol.
« La NASA et Boeing ont accompli une énorme quantité de travail en examinant les problèmes rencontrés lors du test en vol sans équipage de Starliner. En fin de compte, tout ce que nous avons trouvé nous aidera à nous améliorer à mesure que nous progressons dans le développement et les tests de Starliner, et dans nos futurs travaux avec l’industrie commerciale dans son ensemble », a déclaré Steve Jurczyk, administrateur associé de la NASA.
Dans son annonce, la NASA a décrit 80 recommandations destinées à Boeing, dans le but d’améliorer sa navette. Cette évaluation est l’évaluation finale de la NASA, après son enquête, qui a suivi un vol d’essai raté en décembre. Puis, en février, la NASA a découvert que le Starliner avait échoué à un autre test, avant celui de décembre.
À l’époque, Boeing pensait qu’il aurait été « plus logique de diviser les phases de la mission en sous-phases et de faire beaucoup de tests dans le cadre de ces dernières », selon le directeur du programme Starliner, John Mulholland. En effet, l’une des principales raisons de l’échec du premier vol du vaisseau Starliner, est que Boeing a divisé ses tests ainsi, au lieu d’en effectuer un plus long qui simule l’ensemble du processus, soit du lancement à l’accostage.
En décembre dernier, le premier vol d’essai non habité de la compagnie a failli se terminer par un « échec catastrophique », selon une précédente évaluation de la NASA, et cela en raison d’un ordinateur de bord mal calibré (en effet, l’ordinateur était mal calibré de 11 heures, empêchant ainsi les propulseurs du Starliner d’effectuer les opérations nécessaires lors du test). De ce fait, le vaisseau spatial n’a jamais atteint la Station spatiale internationale. De plus, Boeing n’a pas testé le logiciel du Starliner par rapport à son module de service : la société a utilisé un émulateur (qui s’est révélé être défectueux) et n’a donc pas découvert de défaut logiciel critique qui aurait pu entraîner une « perte de véhicule ».
Les recommandations publiées cette semaine comprennent des révisions du matériel de communication, plusieurs mises à jour du logiciel du vaisseau spatial et des modifications des structures de rapport de sécurité. « Aussi vital que ce soit de comprendre les causes techniques qui ont fait que le test en vol n’a pas atteint tous ses objectifs prévus, il est tout aussi important de comprendre comment ces causes se connectent aux facteurs organisationnels qui pourraient être des contributeurs. C’est pourquoi la NASA a également décidé de procéder à un examen rapproché de haute visibilité sur nos équipes combinées », a déclaré Jurczyk.
À savoir que Boeing et SpaceX sont tous deux sous contrat avec la NASA pour construire des vaisseaux spatiaux visant à transporter des astronautes vers la Station spatiale internationale, et vice-versa. À l’heure actuelle, SpaceX a connu beaucoup plus de succès et a déjà terminé sa première mission habitée en mai.
Vous aimerez également : SpaceX construit des ports spatiaux flottants pour les futurs lancements vers la Lune et vers Mars
Boeing travaille d’arrache-pied pour effectuer son deuxième vol d’essai sans équipage, pour ensuite effectuer un premier vol avec équipage. En juin, l’entreprise a terminé avec succès un test de parachute.
« Je ne saurais trop insister sur l’engagement de l’équipe Boeing tout au long de ce processus. Boeing a collaboré avec la NASA pour effectuer ces évaluations détaillées. Pour être clairs, nous avons encore beaucoup de travail à accomplir, mais ces étapes importantes nous aident à avancer sur la voie de la reprise de nos tests en vol », a ajouté Phil McAlister, directeur du développement commercial des vols spatiaux à la NASA.