Dans la course aux robots humanoïdes dotés d’intelligence artificielle (IA), Tesla et Fourier Intelligence démontrent d’impressionnantes performances. Dans une nouvelle vidéo partagée par l’entreprise, Optimus de Tesla montre une dextérité de mouvement presque comparable à un expert en yoga. De son côté, GR-1 — le super-robot de rééducation médicale de Fourier Intelligence, peut supporter jusqu’à 50 kilogrammes de charge et sera disponible d’ici à la fin de cette année.
Guidé par le système de pilotage automatique « full self driving » de Tesla, Optimus est un robot conçu pour l’industrie. Dans ce sens, il doit à terme être capable de répondre à des commandes verbales complexes et d’effectuer de nombreuses tâches avec précision, à l’instar d’un véritable ouvrier humain. Mesurant 180 centimètres et pesant près de 73 kilogrammes, il pourrait soulever jusqu’à 20 kilogrammes de charge utile et se déplacer à environ 8 kilomètres par heure.
La dernière vidéo partagée par Tesla montre les nouvelles facultés d’Optimus. A priori anodines, ces nouvelles capacités nécessitent des calculs complexes. Le robot peut désormais « percevoir » ses membres dans l’espace et calibrer leur position sans aide extérieure. Pour ce faire, il a uniquement recours à sa vision et aux capteurs de position intégrés au niveau de ses articulations. Cela lui permettrait d’apprendre plus facilement de nouvelles tâches.
Dans un deuxième temps, l’entreprise a montré Optimus en train de trier un lot de blocs par couleur. Alors que celui-ci classait correctement les objets, un ingénieur l’a interrompu plusieurs fois en les enlevant des bacs et en les disposant au hasard. Comme agacé, il s’est empressé de corriger l’erreur, remettant systématiquement les bons cubes dans les bacs correspondants et dans la bonne position. Et bien que les mouvements du robot semblent encore un peu saccadés, ils sont tout de même plutôt spontanés et fluides, surtout comparés à ceux d’autres robots en développement. Dans la vidéo, ont le voit d’ailleurs faire des poses de yoga avec un incroyable sens de l’équilibre. Bien que Tesla ait initialement annoncé 2023 pour le lancement de son robot, rien n’a pour l’instant été confirmé.
En revanche, Fourier Intelligence compte bien déployer les premiers 100 robots de la série GR-1 d’ici la fin de cette année. Spécialisée dans la robotique de rééducation et de soutien médical, l’entreprise propose des solutions d’assistance pour les personnes à mobilité réduite. Pouvant supporter jusqu’à 50 kilogrammes, son modèle GR-1 est doté de poignées au niveau de la taille, pour que l’on puisse s’y accrocher et se lever facilement d’un lit ou d’un fauteuil roulant. Pour ce faire, deux puissants actionneurs sont intégrés à l’intérieur des hanches. Les bras cependant semblent un peu frêles, probablement dans le but d’effectuer des tâches nécessitant plus de précision. La vidéo de démonstration de l’entreprise montre l’assemblage des modèles, l’enroulement des bobines dans les actionneurs sur mesure et les imprimantes 3D produisant les différentes pièces. On peut également y observer les tests de mouvement des mains.
Un avenir incertain
Alors que les robots de service intègrent petit à petit notre quotidien, les versions humanoïdes figurent parmi les plus grandes avancées du domaine. La récente crise économique liée à la pandémie de COVID-19 semble avoir stimulé le secteur, en soulignant le besoin croissant de personnel non humain. Pour de nombreuses entreprises, les robots représentent la main-d’œuvre de demain, montrant une efficacité constante et beaucoup moins exigeants que les employés humains, ce qui en fait un investissement à long terme intéressant, offrant des avantages concurrentiels conséquents.
D’un autre côté, toujours plus d’entrepreneurs investissent dans les robots humanoïdes, car ils présentent un certain nombre d’avantages par rapport à d’autres robots. Les psychologues estiment que leur apparence humanoïde et leurs capacités imitant celles des humains augmentent le niveau de confiance et d’acceptation des utilisateurs. Contrairement aux autres robots, ils peuvent s’engager dans des communications interpersonnelles élaborées, en imitant des sentiments humains et en détectant et anticipant ceux des interlocuteurs (grâce à la reconnaissance faciale par exemple). De plus, ils sont capables d’effectuer des tâches avec une plus grande précision et cohérence.
Cependant, les potentiels impacts négatifs tels que la perte d’emplois et la déshumanisation suscitent l’inquiétude. Le secteur fait actuellement face à un avenir incertain, l’intégration des robots dans les secteurs de services faisant toujours débat — sans compter les scandales successifs dernièrement liés à ce type de technologie. Bien que le personnel humain puisse prendre des décisions erronées et soit sujet à la fatigue mentale et physique, il offre toujours une meilleure compréhension des clients/consommateurs et de l’environnement humains, sans compter notre capacité à improviser pour le moment inégalée par l’IA.
Vidéo montrant les nouvelles capacités d’Optimus (Tesla) :