Tandis que certaines personnes pensent que nous vivons dans une vaste simulation informatique conçue par une intelligence extraterrestre avancée, d’autres personnes, soit notamment des scientifiques du METI, pensent que la réalité peut être tout autre. Et bien plus simple que cela.
Des scientifiques et membres du METI (Messaging Extraterestrial Intelligence), un organisme de recherche basé à San Francisco (USA), se sont réunis à Paris la semaine dernière pour discuter des extraterrestres. Ou plutôt de leur absence totale, malgré tous nos efforts dans l’espoir de les contacter ou les découvrir quelque part, dans l’espace (s’ils existent).
En gros, cette énigme est connue sous le nom de paradoxe de Fermi : l’énigme qui explique pourquoi, avec des milliards et des milliards d’étoiles autour de nous, nous n’avons jamais eu affaire à des extraterrestres. À l’heure actuelle, il existe de nombreuses réponses hypothétiques au problème. En voici certaines : peut-être que la vie extraterrestre s’est heurtée à une sorte de mur que nous ne comprenons pas encore. Peut-être qu’ils sont tous endormis. Peut-être qu’il n’y a plus personne dans l’espace, ou encore, peut-être que cela est de notre faute (l’absence de toute autre forme intelligente).
Cependant, il existe une autre réponse possible au paradoxe de Fermi, une réponse qui a été mise en lumière par les chercheurs du METI à Paris la semaine dernière : et si la raison pour laquelle nous n’avons jamais vu ou entendu d’extraterrestres était plus simple ? Par exemple, nous pourrions avoir été mis en quarantaine par ces derniers ? Peut-être sommes-nous tout simplement une sorte de spécimen enfermé dans un « zoo galactique » ?
« Nous avons souvent discuté de la raison pour laquelle nous n’avons jamais détecté de vie extraterrestre » a déclaré Florence Raulin Cerceau, directrice et astrobiologiste du METI, lors de l’événement qui s’est tenu au Musée des sciences de la cité des sciences et de l’industrie. « Mais dans le cadre unique de cet événement, de nombreuses discussions ont abordé une explication controversée et suggérée pour la première fois dans les années 1970, soit ‘‘l’hypothèse du zoo’’ », a-t-elle ajouté.
L’hypothèse du zoo pourrait ressembler à de la science-fiction, et c’est en réalité souvent une thématique abordée dans des romans de science-fiction, des émissions de télévision, des films ou encore des jeux vidéo.
Mais, il s’agit également d’une réponse sérieuse (bien que tout à fait hypothétique) au paradoxe de Fermi, parfois également décrit comme le « Grand Silence ». « Peut-être que les extraterrestres observent les humains sur Terre, un peu comme nous observons des animaux dans un zoo (…). Comment pouvons-nous amener les gardiens de ce zoo galactique à se révéler ? », a déclaré le président du METI, Douglas Vakoch.
Concernant le METI, il ne s’agit pas là d’une question rhétorique. En effet, cette organisation existe pour essayer de trouver des moyens d’établir un contact avec une potentielle vie extraterrestre, comme une sorte de branche proactive de la recherche d’intelligence extraterrestre (SETI, de l’anglais Search for Extraterrestrial Intelligence).
Il faut savoir que l’hypothèse du zoo se base sur un article de 1973, publié par le chercheur du MIT John Ball. « La vie intelligente extraterrestre peut être presque omniprésente. L’échec apparent d’une telle vie à interagir avec nous peut être compris en matière d’hypothèse selon laquelle ils nous auraient mis de côté dans le cadre d’une zone de nature vierge ou d’un zoo », explique-t-il.
En d’autres termes, l’hypothèse du zoo suppose que la vie extraterrestre existe, mais qu’elle est tellement avancée qu’elle ne veut pas interagir avec nous, soit pour ne pas influencer notre société, ou tout simplement qu’elle se contente de nous surveiller de loin.
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Bien que nous ne puissions pas être certains des raisons pour lesquelles nous serions dans le zoo, nous pouvons émettre des spéculations : « Les intelligences extraterrestres pourraient nous observer discrètement et sans bavarder », a écrit Ball, dans des recherches ultérieures. « Notre biosystème et notre culture présentent un intérêt certain. La Terre mérite d’être étudiée au moins par quelques-uns de leurs scientifiques », a-t-il ajouté.
Bien que l’hypothèse du zoo ne fournisse pas (du moins pas pour l’instant) plus de réponses éventuelles, au moins, cette hypothèse nous permet de donner une autre explication hypothétique de la raison pour laquelle nous semblons être si seuls dans l’Univers.
« Il semble probable que les extraterrestres imposent une ‘‘quarantaine galactique’’, car ils estiment que cela serait une perturbation culturelle pour nous de prendre connaissance de leur existence. Il n’y a aucune raison de penser que les humains ont atteint le niveau cognitif le plus élevé qui puisse exister. Des niveaux plus élevés pourraient évoluer sur Terre dans le futur, et ces derniers pourraient très bien déjà être atteints ailleurs », a déclaré le chercheur Jean-Pierre Rospars de l’Institut national de la recherche agronomique au METI.