L’Organisation météorologique mondiale a publié aujourd’hui un bulletin climatique définitif montrant que les concentrations de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, et les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
Cette déclaration sur l’état du climat mondial a également confirmé que la sécheresse en cours, ainsi que les récents feux de brousse en Australie, étaient des événements climatiques d’importance mondiale.
Le rapport présenté est un aperçu annuel complet des dernières informations provenant des services météorologiques du monde et d’autres institutions clés. Il s’agit d’un enregistrement important de l’ampleur et de la vitesse des changements du climat mondial. Dans cet article, nous relayons les principales informations que nous pouvons en tirer.
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2019 : Une année record à bien des niveaux…
Les températures moyennes mondiales en 2019 étaient de 1.1 degré Celsius supérieures aux niveaux préindustriels. De plus, les cinq dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.
Les régions particulièrement chaudes, avec des températures supérieures à 2 degrés Celsius en 2019, comprenaient des parties de l’Australie, de l’Alaska et du nord de la Russie, de l’Europe de l’Est et de l’Afrique australe. Le centre de l’Amérique du Nord était la seule zone terrestre importante montrant des températures inférieures à la moyenne.
Le changement climatique provoqué par l’Homme est principalement dû à l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. En effet, les concentrations de dioxyde de carbone, de méthane et de protoxyde d’azote — les trois gaz à effet de serre les plus puissants, ont continué de croître et représentent désormais respectivement 147, 259 et 123% des niveaux préindustriels, mesurés en 1750.
Les émissions mondiales de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles ont atteint un niveau record de 36.6 milliards de tonnes, dont environ la moitié est absorbée par la végétation et les océans.
L’affaiblissement de l’ozone antarctique était à son stade le plus bas depuis 2002, après une rupture inhabituellement précoce, au printemps, du vortex polaire antarctique à la suite d’un réchauffement soudain dans la stratosphère polaire.
De nombreux autres indicateurs du changement climatique à grande échelle ont poursuivi leurs tendances à long terme en 2019. Il s’agit notamment du contenu thermique de l’océan mondial : un indicateur important, car environ 90% du réchauffement généré par les gaz à effet de serre provenant des activités humaines est absorbé par les océans.
En effet, en 2019, le contenu de chaleur océanique a atteint les niveaux les plus élevés depuis le début des enregistrements instrumentaux. Le niveau moyen mondial de la mer a également atteint de nouveaux sommets en 2019, tandis que l’étendue des glaces de mer dans l’Arctique et l’Antarctique était bien inférieure à la moyenne.
Diminution de la masse glaciaire pour la 32e année consécutive
La masse glaciaire a diminué pour la 32e année consécutive. En Suisse, par exemple, la perte de glaciers au cours des cinq dernières années a dépassé 10%, le taux de déclin le plus élevé depuis plus d’un siècle.
Les incendies et la sécheresse en Australie
Le rapport confirme que la sécheresse en cours en Australie, les conditions météorologiques exceptionnelles ainsi que les nombreux feux de brousse de fin d’année ont été parmi les événements climatiques mondiaux les plus importants de 2019 et en ce début d’année 2020.
2019 a été l’année la plus chaude et la plus sèche de l’Australie depuis le début des records nationaux, et c’est bien la première fois que les deux records ont été battus la même année.
En décembre, l’indice cumulatif mensuel des risques des feux de forêt (un indicateur des conditions météorologiques graves des incendies) était le plus élevé jamais enregistré pour un mois dans le Queensland, la Nouvelle-Galles du Sud et l’Australie du Sud. À noter que certains incendies ont été actifs pendant plus de deux mois.
En janvier et février 2019, un été sec en Tasmanie a contribué à des incendies dans les parties normalement humides de l’ouest et du centre de l’île : la deuxième fois en quatre ans que des incendies brûlent des régions où historiquement de tels événements étaient extrêmement rares.
L’Australie n’était pas le seul pays touché par la sécheresse en 2019 : l’Afrique australe, l’Asie du Sud-Est et le centre du Chili ont également été considérablement touchés. Dans la capitale chilienne, Santiago, les précipitations ont été inférieures de plus de 70% à la moyenne.
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Vagues de chaleur et cyclones
Deux vagues de chaleur exceptionnelles ont affecté l’Europe en été. La France, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Royaume-Uni ont tous enregistré leurs températures les plus élevées.
La Belgique et les Pays-Bas ont tous deux atteint 40 degrés Celsius pour la première fois, et Paris a atteint un sommet de 42.6 degrés Celsius. L’Australie a connu des vagues de chaleur extrêmes au début et à la fin de l’année, et en Amérique du Sud, les températures ont dépassé les 30 degrés Celsius dans la province de Terre de Feu (Argentine).
Les cyclones tropicaux sont parmi les phénomènes météorologiques les plus destructeurs : et encore une fois, 2019 n’a pas fait exception. L’impact le plus grave de cyclone a eu lieu au Mozambique et au Zimbabwe, lorsque le cyclone Idai a frappé à la mi-mars, tuant plus de 900 personnes.
L’ouragan Dorian, l’un des plus violents à avoir touché les terres de l’Atlantique Nord, a provoqué des destructions massives aux Bahamas, tandis que le typhon Hagibis a provoqué des inondations exceptionnelles au Japon et des précipitations quotidiennes de plus de 900 millimètres. L’océan Indien Nord a également connu sa saison de cyclones la plus active.
Que pouvons-nous attendre pour la suite ?
Les projections climatiques mondiales démontrent que, dans tous les scénarios, les températures continueront de se réchauffer et des années comme 2019 deviendront la norme de cette décennie.
Ce rapport vise à éclairer les décisions du monde entier sur l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets.