Le taxi volant sans pilote d’EHang pourrait entrer en service d’ici quelques mois

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Des taxis volants autonomes EH216 effectuent des vols simultanés de transport de passagers à Hengqin (Chine). | EHang
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L’avenir des transports se veut autonome, et ce n’est pas seulement sur la route que vous devrez vous habituer à voir des véhicules dépourvus de conducteur. Enfin, surtout en Chine, où la société EHang est sur le point d’obtenir une certification pour son aéronef électrique à décollage et atterrissage vertical (eVTOL) EH216, un quadrirotor sans pilote pouvant accueillir deux passagers.

Si tout se déroule comme prévu pour EHang, qui se dit très confiante vis-à-vis de la certification de son véhicule autonome EH216 — qu’elle pense obtenir « dans quelques mois », la société rendrait alors commercialement opérationnel son taxi volant plusieurs années plus tôt que ses concurrents européens et américains, marquant une première mondiale pour ce type de véhicule autonome. EHang a donné plusieurs aperçus de ses progrès dans le cadre d’une conférence de présentation des résultats de l’entreprise.

« EHang et la CAAC (Administration de l’aviation civile de Chine) sont parvenus à un consensus, sur le principe directeur selon lequel des vols d’essai opérationnels peuvent être progressivement effectués, tout en faisant progresser la certification », a déclaré le fondateur, président et PDG Huazhi Hu.

Plus de 2800 vols d’essai avec passagers

Cette déclaration explique pourquoi EHang a pu effectuer autant de vols habités avant la certification complète, alors que les compagnies américaines et européennes d’eVTOL poursuivent leurs essais sans équipage, dans le cadre d’une législation plus stricte. La société affirme avoir déjà effectué près de 2800 vols d’essai opérationnels dans le cadre de sept « opérations d’essai de mobilité aérienne » offrant des services de tourisme aérien et de mobilité sur de courtes distances à Guangzhou, Hezhou, Shenzen, Zhaoqing et Sanya.

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L’EH216 d’EHang lors d’un vol d’essai touristique, dans la ville de Zhaoqing (Chine). © EHang

En plus de cela, l’entreprise aurait effectué à ce jour plus de 20 000 vols d’essai autonomes avec l’EH216 dans 11 pays différents. Bien plus que tout autre constructeur, selon la société. « Grâce à l’abondante expérience opérationnelle accumulée et aux dossiers de sécurité établis », peut-on lire dans le rapport des résultats. « La société prévoit de transformer ces vols d’essai opérationnels en vols commerciaux après l’obtention de l’approbation du certificat de type de l’EHang 216 ».

« Après plusieurs séries de discussions avec l’équipe d’experts de la CAAC, notre travail de certification est entré dans les dernières étapes de la vérification. Jusqu’à présent, l’avancement des travaux semble satisfaisant, aussi nous gardons l’espoir d’obtenir l’approbation de la CAAC sur la certification de l’EHang 216 dans les prochains mois », a déclaré Edward Huaxiang Xu, directeur de la stratégie.

Que dit le reste du monde ? « Lentement, mais sûrement… »

Pendant ce temps, l’entreprise américaine Joby Aviation espère que son modèle principal devienne le premier eVTOL certifié par la Federal Aviation Administration (FAA) en 2023. La société allemande Lilium quant à elle, ne prévoit pas de rendre ses appareils commercialement opérationnels avant 2024. Une progression bien plus lente à en déduire de leur calendrier.

Dans une sorte de course à l’innovation technologique, la Chine se montre bien moins « prudente » : ses taxis volants seront déployés directement en tant que véhicules aériens autonomes, contrairement aux pays concurrents. En effet, dans le reste du monde, comme pour les véhicules routiers, les taxis aériens débuteront probablement leur service avec des pilotes à bord, avant d’évoluer vers un fonctionnement autonome plusieurs années plus tard seulement.

Encore une fois, grâce à ces législations moins strictes, la Chine semble donc bien en avance. EHang effectue déjà des opérations sans pilote et intègre les eVTOL aux services d’hélicoptères et aux considérations relatives au trafic aérien local. La possibilité de libérer un siège offre un grand avantage économique pour l’exploitation de ces véhicules, permettant aux opérateurs d’économiser beaucoup d’argent tout en générant des revenus supplémentaires pour chaque vol, et ce dès la première phase d’entrée sur le marché — contrairement aux concurrents européens et américains. La Chine pourrait donc emporter cette course technologique haut la main, grâce aux formalités administratives qu’elle est prête à alléger et à « l’esprit d’innovation » adopté par la CAAC.

Une autonomie qui laisse à désirer ?

Côté technique, l’EH216 peut atteindre une vitesse d’environ 130 km/h et possède une autonomie d’environ 35 km. Elle peut sembler faible, mais pour les trajets courts que le véhicule effectuera, elle est selon son constructeur largement suffisante pour une première application de sa technologie, surtout que selon la fiche technique, l’aéronef peut être entièrement rechargé en deux heures seulement, sans compter que les dispositifs de charge communiquent en temps réel avec le système de gestion de la batterie des véhicules afin d’optimiser les arrêts et les relais.

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Vue d’artiste d’un EH216 à côté de sa station de charge rapide. © EHang

De plus, l’entreprise nous réserve quelques belles surprises supplémentaires, notamment avec son avion autonome à long rayon d’action, baptisé VT30, actuellement en développement. Selon EHang, ce dernier est déjà capable de voler de façon stable et serait en cours de préparation pour une démonstration de vol. Le VT30 est capable de couvrir de bien plus longues distances que l’EH26 : 300 km ! Cela notamment grâce à sa capacité de transition vers un vol ailé bien plus efficace. Il est également susceptible d’être beaucoup plus rapide que l’EH216.

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Le VT30 d’EHang vu du dessus. © EHang

Les itinéraires de vol seront étudiés à l’avance afin de prédéfinir plusieurs plans réalisables pour l’utilisateur, peut-on lire sur le site web de la société. Les AAV d’EHang utilisent la 4G/5G comme canal de transmission sans fil à haut débit pour communiquer avec le centre de commande et de contrôle, permettant ainsi la transmission en temps réel des données de vol et le contrôle à distance de l’appareil en cas de besoin. À en croire des aperçus sur le site web d’EHang, il sera possible de commander une course à bord de leurs taxis volants via une application, comme pour commander un Uber.

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Aperçu de ce à quoi pourrait ressembler l’interface de l’application de taxis volants d’EHang. © EHang

Compte tenu de toutes ces déclarations, il semble donc correct d’estimer que les opérations commerciales des premiers taxis aériens sans pilote débuteront en Chine d’ici à la mi-2022, soit plus de quatre ans avant les autres pays. Étonnamment, il semble également que cette course effrénée aux taxis volants autonomes n’ait donné lieu à aucun incident à ce stade.

Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons que nous réjouir de la suite, de voir comment ces véhicules autonomes s’intègreront progressivement dans le paysage des grandes villes quelques années plus tard que la Chine, aujourd’hui devenu l’un des pays les plus innovants au monde.

Vidéo de présentation des essais avec passagers de l’EH216, dans la ville de Zhuhai :

Source : EHang

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