Vous avez du mal à vous concentrer ? Vous avez du mal à garder votre calme et êtes plutôt impulsif·ve ? Vous éprouvez le besoin de bouger sans cesse, de parler ? Vous faites peut-être partie des adultes hyperactifs, ou plus précisément, peut-être êtes-vous atteint du Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Non, ce problème ne concerne pas que les enfants : 2 à 4% des adultes(1) peuvent effectivement présenter ce trouble. Quelles sont les causes et comment en faire un prédiagnostic ? (parag. 1 et 2) Et surtout, comment mieux vivre avec ? (parag. 3)
Le terme « hyperactivité » ne reflète pas la pathologie dans son ensemble. En effet, ce terme évoque une personne sans cesse en train de s’occuper, de s’agiter, de faire du bruit. Mais le TDAH comprend également deux autres signes cliniques majeurs, qui sont l’inattention et l’impulsivité — des symptômes prépondérants chez l’adulte. L’inattention désigne le fait d’être aisément distrait par des stimuli externes ; l’individu concerné ne parvient pas à rester concentré sur la durée. L’impulsivité verbale et motrice se traduit quant à elle par le fait d’avoir du mal à gérer ses émotions, de ne pouvoir attendre avant de réagir, de prendre la parole ou d’entreprendre une action.
Selon les experts, le TDAH de l’adulte est une affection neuropsychiatrique fréquente, aussi fréquente que la dépression, et deux fois plus fréquente que la schizophrénie. On estime que 50 à 80% des enfants atteints de TDAH continuent à en souffrir à l’adolescence, puis 30 à 50% au-delà. Pourtant, elle reste méconnue et demeure souvent non diagnostiquée, ce qui peut entraîner une grande souffrance et des difficultés, à la fois dans la sphère personnelle et professionnelle.
Quelles sont les causes du TDAH ?
Selon le Dr François Bange, psychiatre et co-auteur de Comprendre et soigner l’hyperactivité chez l’adulte (éd. Dunod), le TDAH désigne un ensemble de troubles neuro-développementaux qui apparaissent dans l’enfance et se poursuivent à l’âge adulte. Ils peuvent être plus ou moins prononcés selon les individus. Deux zones du cerveau seraient impliquées : le lobe frontal (qui intervient dans la planification, la prise de décision et le langage notamment) et le stratium (impliqué dans la motricité, dans la motivation ou encore la nociception — les mécanismes qui constituent le « système d’alarme » de l’organisme).
Des études scientifiques ont montré que ce trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité aurait principalement une origine génétique ; les gènes impliqués dans ce trouble seraient ceux qui interviennent dans la régulation de la dopamine. La dopamine, parfois surnommée « hormone du bonheur », est une substance libérée dans l’organisme en réponse à une sensation de plaisir. C’est un neurotransmetteur impliqué dans le système hédonique de l’organisme (le système de récompense/renforcement), qui fournit la motivation nécessaire à la réalisation d’actions ou qui favorise les comportements adéquats visant à préserver l’individu. La dopamine joue également un rôle dans le fonctionnement de l’attention.
Mais les personnes souffrant de TDAH présentent des