Un futur télescope de la NASA pourrait repérer de la végétation sur des exoplanètes lointaines. En effet, l’agence spatiale affirme qu’elle pourrait repérer différentes caractéristiques de surface, voire même des signes d’habitabilité sur des exoplanètes lointaines, grâce à un nouveau télescope à lentille gravitationnelle solaire.
La NASA est en train de financer la recherche d’un télescope conceptuel appelé « lentille gravitationnelle solaire » (SGL, de l’anglais solar gravitational lens) qui pourrait nous permettre d’observer des exoplanètes lointaines avec une résolution sans précédent. Selon l’agence spatiale, il s’agit d’un projet qui pourrait bien nous aider à découvrir s’il y a de la vie ailleurs dans l’Univers.
Ce projet est financé par la NASA dans le cadre du programme NIAC (Nasa Innovative Advanced Concepts) de l’agence spatiale. Le programme vise à nourrir les idées visionnaires qui pourraient transformer les futures missions de la NASA avec la création des concepts aérospatiaux radicalement meilleurs ou entièrement nouveaux, tout en engageant les innovateurs et les entrepreneurs (américains) en tant que partenaires.
Selon une description du projet du télescope SGL, le but serait de « directement imager une exoplanète semblable à la Terre dans notre voisinage stellaire ». L’agence explique qu’après 6 mois d’observation, « nous pourrions obtenir une résolution d’environ 25 km, ce qui est assez pour distinguer les caractéristiques de surface et les signes d’habitabilité », a expliqué la NASA.
Utiliser une lentille gravitationnelle solaire, un défi de taille
Albert Einstein a prédit pour la première fois il y a 84 ans que les rayons de lumière contournant les bords du Soleil convergent vers une lentille à environ 550 unités astronomiques (soit à environ 82 milliards de kilomètres) de distance de la Terre.
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Slava Turyshev, physicien au Jet Propulsion Laboratory de la NASA et auteur principal d’une étude connexe, suggère que le phénomène pourrait nous permettre d’obtenir des images étonnamment détaillées de planètes lointaines semblables à la Terre. « Dans la puissante région d’interférence de la SGL, la lumière est fortement amplifiée, formant l’anneau d’Einstein autour du Soleil et représentant une image déformée de la source étendue », explique-t-il.
Cependant, il y a un obstacle important à surmonter : « Nous devrions transporter le télescope avec un coronographe solaire à une distance extraordinaire du Soleil », explique Turyshev. Et pour mettre les choses en perspective, il faut savoir que Voyager I (la sonde spatiale lancée en 1977) n’est actuellement qu’à environ 123 unités astronomiques de la Terre, ayant atteint les bords du système solaire en 2012, et c’est là le plus loin que nous ayons jamais envoyé un objet artificiel. Un défi de taille pour le télescope à lentille gravitationnelle solaire.
Dans le but de maintenir des coûts bas ainsi qu’une faisabilité aussi élevée que possible, Turyshev suggère la mise en place d’une « architecture d’essaim de petits satellites », possédant des voiles solaires, afin d’économiser autant d’énergie que possible et permettre à la SGL « d’observer plusieurs planètes/lunes d’un système exosolaire » en même temps. Une affaire à suivre de très près.