Lancé le 18 avril 2018, le télescope spatial TESS avait pour mission principale la détection d’exoplanètes. Cependant, durant sa première année d’observation, le chasseur d’exoplanètes a largement dépassé le cadre de sa mission pour détecter non seulement 21 nouvelles exoplanètes, mais également tout un ensemble d’objets et phénomènes cosmiques comme des comètes et des explosions de supernovas.
Le télescope, qui est maintenant à mi-chemin de sa mission principale, a rassemblé suffisamment de données pour permettre aux scientifiques d’identifier 21 nouvelles exoplanètes. Mais entre deux détections de planètes, l’instrument, qui s’appelle officiellement Transiting Exoplanet Survey Satellite, s’est également révélé efficace pour détecter des astéroïdes et des comètes — y compris dans d’autres systèmes solaires. TESS a également enregistré des flashs de six supernovas différentes, marquant les explosions en fin de vie.
« Le rythme et la productivité de TESS au cours de sa première année d’activité ont largement dépassé nos espoirs les plus optimistes pour la mission » déclare George Ricker, directeur scientifique de l’équipe TESS au MIT. « En plus de trouver un ensemble varié d’exoplanètes, TESS a découvert un trésor de phénomènes astrophysiques, comprenant des milliers d’objets stellaires variables ».
Observer des exoplanètes pour mieux comprendre la formation du Système solaire
Pour se qualifier comme exoplanète candidate, un objet doit effectuer au moins trois transits dans les données de TESS, puis passer plusieurs contrôles supplémentaires pour s’assurer que les transits ne sont pas des faux positifs causés par une éclipse ou une étoile associée. Une fois qu’un candidat est identifié, les astronomes déploient un vaste réseau de télescopes au sol pour le confirmer.
Les planètes que TESS a découvertes jusqu’à présent vont d’une exoplanètes 80% plus grande que la Terre à un monde comparable ou supérieur à la taille de Jupiter et de Saturne. Comme Kepler, TESS trouve de nombreuses planètes plus petites que Neptune, mais plus grandes que la Terre.
Alors que la NASA vise des missions habitées vers la Lune et Mars afin de mieux comprendre les planètes de notre propre Système solaire, des observations de suivi avec de puissants télescopes des planètes découvertes par TESS nous permettront de mieux comprendre comment la Terre et le Système solaire se sont formés.
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Avant le début des opérations scientifiques, TESS avait capturé des images claires d’une comète récemment découverte dans notre système solaire. Lors du test des instruments en orbite, les caméras du satellite ont capturé une série d’images montrant le mouvement de C/2018 N1, une comète découverte le 29 juin par le projet NEOWISE de la NASA.
Une mission prolongée de deux ans
Et les astrophysiciens s’attendent à encore beaucoup de découvertes grâce à cet instrument : la NASA a annoncé, plus tôt ce mois-ci, qu’elle donnerait à la mission TESS deux années supplémentaires d’exploitation, la maintenant jusqu’en 2022. La mission, dont le budget était plafonné à 200 millions de dollars, a passé sa première année à sonder l’hémisphère sud. Maintenant, le télescope a tourné ses caméras vers le ciel du nord pour répéter un balayage similaire.
Tout au long de son travail, TESS s’est concentré sur les étoiles très brillantes situées relativement près de la Terre. Il est conçu pour identifier et hiérarchiser les planètes cibles potentielles que le télescope spatial James Webb étudiera plus en détail lors de son lancement en 2021. Cet instrument devrait être capable de caractériser les atmosphères des planètes, une étape importante dans l’évaluation de l’habitabilité.
« Kepler a découvert le résultat étonnant que, en moyenne, chaque étoile possède une planète ou des planètes. TESS passe à la prochaine étape. Si les planètes sont partout, trouvons ces étoiles brillantes et proches, car ce sont celles que nous pourrons maintenant suivre avec les télescopes terrestres et spatiaux existants, ainsi que la prochaine génération d’instruments pour les décennies à venir » conclut Padi Boyd, astrophysicien au centre Goddard Space Flight de la NASA.
Cette vidéo retrace la première année d’observations de TESS, avec quelques-unes de ses découvertes :