Les gouvernements du monde entier se battent pour contenir et ralentir la propagation rapide du nouveau coronavirus (137’445 infections et 5088 décès au 13 mars). Durant cette phase critique de la pandémie, les restrictions sociales, le confinement et les tests de dépistage sont au cœur des efforts.
Qui doit se faire tester ?
Actuellement, il existe deux cas principaux pour lesquels un test de dépistage du coronavirus devrait être effectué : montrer des symptômes et/ou avoir été en contact avec une personne infectée.
Les principaux symptômes de COVID-19, la maladie causée par le coronavirus SARS-CoV-2, sont : de la fièvre, une toux sèche et un éventuel essoufflement. Ces symptômes ressemblent beaucoup à ceux de la grippe, il faut donc l’avis d’un médecin pour déterminer si le dépistage du virus est nécessaire.
Une propagation locale, parfois sans signes apparents…
Initialement, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont recommandé de ne tester que les personnes présentant des symptômes et qui ont potentiellement été exposées au virus. Cependant, à la surprise des responsables de la santé publique, plusieurs des premiers cas aux États-Unis ainsi que dans d’autres pays ayant été testés positifs au virus, n’avaient aucune exposition évidente.
Cette évolution suggère donc que le virus est transmis localement, ce qui signifie qu’il se propage facilement d’une personne à l’autre et/ou que des individus peuvent avoir transmis le virus sans ressentir de symptômes évidents.
En réponse, le 4 mars 2020, les CDC ont modifié leurs recommandations pour permettre à toute personne présentant des symptômes similaires à COVID-19 d’être testée tant qu’un médecin en approuve la demande. Étant donné que le nombre de tests disponibles est limité, les CDC encouragent les médecins à minimiser les tests inutiles et à considérer les risques d’exposition d’un patient avant d’en commander.
Effectuer des tests de dépistage est important, car cela permet de mettre en quarantaine les patients infectés et d’enrayer la propagation du virus.
À l’heure où nous écrivons ces lignes, il n’existe aucun médicament, vaccin ou traitement spécifique disponible pour COVID-19, mais cela ne signifie pas que les tests de dépistage sont inutiles. Bien au contraire, cela permet de définir quels patients sont effectivement infectés afin qu’ils puissent être mis en quarantaine dans le but de limiter la propagation du virus.
Un autre avantage d’effectuer un test est qu’il permet aux professionnels de la santé publique de se faire une idée plus précise du nombre de cas et de la propagation du virus dans la population locale ou nationale.
À quoi ressemble le test ?
Pour un patient, le processus de dépistage du virus est simple et peut, potentiellement, avoir lieu presque n’importe où : il s’agit généralement de prélever un écouvillon au plus profond de la cavité nasale pour recueillir des cellules à l’arrière du nez.
L’échantillon est ensuite envoyé à un laboratoire où il sera testé pour déterminer si les cellules du patient sont infectées par le virus ou non. Le même processus est utilisé pour prélever un échantillon dans le cadre du test de dépistage de la grippe.
Comment fonctionne le test de dépistage ?
Bien que la collecte d’un échantillon soit facile, il est beaucoup plus compliqué de déterminer si une personne est infectée ou non par SARS-CoV-2. En effet, la méthode actuelle consiste à rechercher le matériel génétique du virus (soit l’ARN) dans les cellules d’un patient.
Afin de détecter la présence d’ARN, les laboratoires effectuent une procédure appelée réaction en chaîne par polymérase à transcription inverse. Cette méthode consiste d’abord à convertir tout ARN viral en ADN, avant de le répliquer des millions de fois jusqu’à ce qu’il y ait suffisamment de copies pour qu’une détection ait lieu.
Si du matériel génétique du virus est trouvé dans l’échantillon, il est alors confirmé que le patient est infecté et porteur de SARS-CoV-2. Il faut en général compter entre 24 et 72 heures pour obtenir les résultats d’un test.
Au début de la montée en puissance des tests, la précision a suscité des inquiétudes après qu’une étude ait révélé que 3% des tests en Chine étaient négatifs alors que les échantillons étaient en réalité positifs. Mais ce type de test génétique est généralement très précis (davantage que les tests rapides de la grippe), et les avantages sanitaires du test l’emportent sur le risque d’erreur.
Y’a-t-il assez de tests ?
La disponibilité des tests peut en effet être un problème. Il faut savoir que ce dernier nécessite un kit : soit un équipement spécialisé et du personnel formé en conséquence.
Integrated DNA Technologies, une entreprise collaborant avec les CDC, a expédié 700’000 tests aux laboratoires commerciaux, universitaires et de santé le 6 mars dernier, aux États-Unis. Quest Diagnostics et LabCorp, deux grands fabricants de tests commerciaux, ont commencé à fabriquer leurs propres kits de test, disponibles depuis le 9 mars.
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De nombreuses entreprises, hôpitaux et autres institutions se battent à présent pour développer plus de tests pour diagnostiquer COVID-19. Le 10 mars 2020, Alex Azar, secrétaire à la Santé et aux Services sociaux, a annoncé que 2.1 millions de kits de test sont désormais disponibles, dont plus d’un million ont été expédiés à des laboratoires certifiés. Des millions d’autres devraient être expédiés cette semaine.
Est-ce que tous les potentiels malades devront être testés ?
De manière réaliste, il est techniquement impossible de tester toutes les personnes potentiellement atteintes de COVID-19. Par conséquent, la plupart des responsables de la santé estiment qu’il est important de donner la priorité au dépistage des personnes qui en ont le plus besoin, soit celles à haut risque : les personnes âgées de plus de 65 ans, immunodéprimées, celles souffrant d’autres maladies (maladies cardiaques, maladies pulmonaires, diabète), les individus ayant été en contact étroit avec des patients infectés ainsi que ceux montrant des symptômes et s’étant rendus dans des zones à fort taux d’infection.
À mesure que davantage de tests seront disponibles, il sera possible de tester plus de personnes.
Il est également nécessaire de développer des tests plus rapides, qui ne nécessitent pas d’équipement et de personnel spéciaux. À savoir que ces tests permettent aux experts de mieux comprendre la progression de l’épidémie et d’essayer de prédire l’impact du virus sur la société.
Il reste beaucoup à apprendre sur ce nouveau coronavirus…
Un jour, cette pandémie prendra fin. Cependant, en attendant, la population doit absolument veiller à respecter les mesures imposées, notamment le fait de se laver les mains correctement et régulièrement, tousser dans le creux du coude et essayer de minimiser le risque d’exposition et/ou de transmission du virus à d’autres personnes en limitant les activités sociales.
Il y a encore beaucoup à apprendre sur ce nouveau coronavirus, et seul le temps nous dira s’il disparaîtra de la population humaine (comme l’a fait le SRAS en 2004) ou s’il deviendra, comme la grippe, une maladie saisonnière.
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