L’une des théories de Darwin concernant l’évolution vient d’être confirmée, 140 ans après sa mort

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Charles Darwin en 1881, photographié par Julia Margaret Cameron. | Wikimedia Common
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L’Origine des espèces, de Charles Darwin, est un ouvrage scientifique qui a été publié en 1859 et qui émet un certain nombre de déclarations audacieuses sur la nature de l’évolution. Cet ouvrage est aujourd’hui considéré comme le texte fondateur de la théorie de l’évolution. En effet, dans ce livre, Darwin présente notamment la théorie scientifique de l’évolution des espèces vivantes à partir d’autres espèces généralement éteintes, au moyen de la sélection naturelle. Darwin y suggère également qu’une espèce animale avec une plus grande diversité dans sa lignée produira également plus de sous-espèces.

Cette dernière hypothèse n’est pas aussi évidente que vous pourriez le penser. Ce n’est qu’il y a seulement quelques années que cette hypothèse s’est finalement avérée correcte concernant les oiseaux.

Mais à présent, des chercheurs de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni ont démontré que Darwin avait bien raison sur ce point, également en ce qui concerne les mammifères : les sous-espèces de mammifères sont en effet importantes en matière d’évolution, et peut-être même bien plus que ce que l’on pensait jusqu’ici.

La confirmation de cette théorie, en plus d’être une contribution importante à notre compréhension de l’évolution en général, pourrait également être utile dans les efforts de conservation déjà en cours : en aidant les experts à déterminer quelles espèces spécifiques doivent être protégées afin d’assurer leur survie.

« Mes recherches sur la relation entre les espèces et la variété des sous-espèces prouvent que les sous-espèces jouent un rôle essentiel dans la dynamique évolutive à long terme et dans l’évolution future des espèces », explique l’anthropologue biologique Laura van Holstein. « Et les sous-espèces l’ont toujours fait (ndlr : joué un rôle essentiel), chose que Darwin soupçonnait lorsqu’il définissait ce qu’était réellement une espèce », a-t-elle ajouté.

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Par exemple, il existe trois sous-espèces de girafes du nord. Crédits : Chris Whittier

Darwin les appelait des « variétés », mais l’idée est la même : des groupes au sein d’une même espèce, avec leurs propres traits et aires de reproduction. Par exemple, il existe trois sous-espèces de girafe du nord et 45 sous-espèces de renard roux (la plus complète du règne animal). Les êtres humains, en revanche, n’ont pas de sous-espèce.

Pour tester l’hypothèse de Darwin, van Holstein a examiné une énorme base de données de classifications animales, en analysant les connaissances que nous avons sur les espèces de mammifères et les sous-espèces pour rechercher des modèles récurrents. Ces données ont démontré que la diversification entre les espèces et sous-espèces était liée, comme l’avait suggéré Darwin, mais qu’il y en avait encore bien plus que ce que nous pensions auparavant. À noter que les sous-espèces ont tendance à se former, à se diversifier et à augmenter différemment selon l’habitat.

Une grande partie des données qu’a examiné van Holstein proviennent du Wilson and Reeder’s Mammal Species of the World, une base de données mondiale sur la taxonomie des mammifères. À noter que cette base de données contient des centaines d’années de travail de taxonomistes du monde entier.

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Les résultats montrent que la corrélation entre la diversité des espèces et la diversité des sous-espèces est plus forte chez les mammifères non terrestres (soit chez ceux qui vivent dans la mer ou passent beaucoup de temps dans les airs), qui sont moins affectés par des limites physiques, comme les montagnes par exemple.

Selon les chercheurs, c’est chez les animaux comme les chauves-souris et les dauphins qu’il serait préférable de considérer les sous-espèces davantage comme le début d’une nouvelle espèce plutôt que l’évolution d’une ancienne.

C’est justement l’une des questions que se sont posés les chercheurs : y a-t-il une relation entre les sous-espèces et la création éventuelle d’une toute nouvelle espèce ? « La réponse est oui », déclare Holstein. « Mais l’évolution n’est pas déterminée par les mêmes facteurs dans tous les groupes et, pour la première fois, nous savons pourquoi, parce que nous avons examiné la force de la relation entre les espèces et les sous-espèces », a-t-elle ajouté.

Nos actions ont un impact sur le processus d’évolution des espèces

Selon les chercheurs, les découvertes concernant l’habitat des sous-espèces sont particulièrement importantes en matière de conservation, car les habitats de tant d’animaux sont menacés par le changement climatique et l’activité humaine à l’heure actuelle.

Ces résultats indiquent que nos actions ont un impact sur le processus d’évolution. « Les modèles évolutifs pourraient désormais utiliser ces résultats pour anticiper comment l’activité humaine, comme l’exploitation forestière et la déforestation, affectera l’évolution à l’avenir en perturbant l’habitat des espèces », explique van Holstein. Les chercheurs ont ajouté que l’impact sur les animaux variera en fonction de la manière dont leur capacité à errer ou à se déplacer est affectée. « Les sous-espèces animales ont tendance à être ignorées, mais elles jouent un rôle central dans la dynamique d’évolution future à plus long terme », a ajouté van Holstein.

Sources : Proceedings of the Royal Society B, University of Cambridge

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