Consommé avec modération (trois à quatre tasses par jour), le café est considéré comme une boisson bénéfique pour la santé. Stimulant cérébral naturel, il permet d’accroître la vigilance, l’énergie et la capacité de concentration. Certaines études ont également mis en évidence un lien entre la consommation de café et un risque réduit de maladie d’Alzheimer, de cancer et de maladies cardiovasculaires. S’il est issu de l’agriculture biologique, donc exempt de produits chimiques de synthèse, sa consommation n’en est que plus bénéfique.
Le café est l’une des boissons les plus consommées dans le monde — c’est même la troisième boisson la plus consommée après l’eau et le thé. Les Français consomment en moyenne 5,4 kg de café par habitant chaque année ; mais nous sommes très loin des plus gros buveurs de café : en première place du classement, les Finlandais consomment 12 kg de café par habitant et par an.
De telles quantités impliquent des zones de cultures intensives dans les principaux pays producteurs de café (le Brésil, le Vietnam et l’Indonésie formant le trio de tête), dont les pratiques agricoles et les conditions de travail ne sont pas toujours idéales. Acheter du café bio, c’est choisir un produit plus sain, car cultivé à partir de substances naturelles, mais aussi plus respectueux de l’environnement (l’agriculture biologique générant moins de pollution des sols et des cours d’eau). Exempt de produits nocifs, le café révélera d’autant mieux ses multiples bienfaits.
Quatre tasses par jour pour réduire les risques de mortalité
La caféine — que l’on trouve aussi bien dans le café que dans le thé, mais aussi dans les boissons dites « énergisantes » ou les sodas à base de cola — est une molécule qui agit sur les neurotransmetteurs du système nerveux central ; elle a un effet positif sur l’humeur, augmente la vigilance et aide à lutter contre la somnolence. En revanche, consommée en excès, la caféine peut irriter l’estomac, augmenter la nervosité et perturber le sommeil. Des palpitations cardiaques peuvent également résulter d’une consommation excessive de café.
Le café est un mélange complexe de plus d’un millier de produits chimiques. En dehors de la caféine, cette plante renferme de nombreux composés phénoliques, notamment des acides chlorogéniques — réputés pour leurs propriétés antioxydantes — et de l’acide quinique, ainsi que des diterpènes, dont le cafestol et le kahwéol, aux propriétés antimicrobiennes et anti-inflammatoires.
À savoir que le café — qui se présente sous la forme de grains verts avant torréfaction (qui consiste à griller les grains pour révéler leur arôme) — subit une complète transformation avant de se retrouver dans votre tasse. Le type de grain (arabica ou robusta), le degré de torréfaction et la méthode de préparation, y compris le réglage de la mouture et le type d’infusion (filtre, espresso, etc.), auront tous une influence sur la composition chimique finale du breuvage. Par exemple, un café filtré ne contiendra pas (ou très peu) de diterpènes contrairement au café espresso.
Peut-être est-il d’ailleurs temps de revoir votre mode de préparation, car selon une étude japonaise publiée en 2018, le cafestol et le kahwéol ont un effet protecteur contre le cancer de la prostate : leur action inhibe la prolifération et la migration des cellules cancéreuses.
Plusieurs études ont par ailleurs analysé la relation entre la consommation de café et la mortalité, mais la nature de cette relation est longtemps restée floue. Une méta-analyse dose-réponse de certaines de ces études, publiée en 2014, a permis d’éclairer le sujet. Il ressort de cette analyse que les réductions de risque les plus importantes ont été observées pour 4 tasses par jour pour la mortalité toutes causes confondues, et pour 3 tasses par jour pour la mortalité cardiovasculaire.
De même, une vaste étude menée sur un demi-million de personnes suivies pendant 10 ans (tirées de la base de données UK Biobank) a montré que la consommation de café était inversement associée à la mortalité, y compris parmi les personnes buvant 8 tasses ou plus par jour !
Le meilleur choix pour le goût… et l’environnement
Les études sur la consommation de café et ses effets sur la santé sont très nombreuses. Des chercheurs britanniques ont ainsi entrepris d’examiner en détail plus de 200 méta-analyses sur le sujet. Ils rapportent dans The BMJ que globalement, la consommation de café est plus susceptible de bénéficier à la santé que de lui nuire ; ils précisent en particulier que boire du café est associé à un risque plus faible de plusieurs cancers spécifiques et de maladies neurologiques, métaboliques et hépatiques.
Pour bénéficier pleinement de ces vertus, il est préférable d’orienter son choix vers du café issu de l’agriculture biologique, cultivé sans produits chimiques de synthèse — le produit devra donc obligatoirement comporter sur son emballage un label bio reconnu (le label français AB ou le label bio européen). Concernant le conditionnement, le meilleur choix reste sans doute d’opter pour du café en grains, tant pour le goût (car les grains conservent mieux l’arôme que le café moulu), que pour la qualité (les grains destinés au café moulu sont généralement sélectionnés sur des critères moins stricts).
Le café bio existe également en capsules, mais ce type de conditionnement à usage unique représente un vrai désastre écologique — qui va donc à l’encontre des principes véhiculés par l’agriculture biologique. Selon un article de FranceInfo, plus de 9 milliards de ces dosettes sont vendues dans le monde chaque année, soit 40 000 tonnes de déchets d’aluminium. Si certains fabricants mettent en avant le fait que leurs capsules en aluminium sont « 100% recyclables », en pratique, cela ne signifie pas que 100% sont réellement recyclées. Et pour cause : seuls 10% des centres de tri sont équipés de machines « à courant de Foucault », qui permettent de trier l’aluminium — et encore faut-il que la collecte des capsules soit efficiente…
En dehors des considérations environnementales et sanitaires, acheter du café bio permet la plupart du temps de contribuer au commerce équitable (les deux labels sont très souvent liés), garantissant une juste rémunération des petits producteurs. Une raison de plus d’opter pour cette boisson bienfaitrice !