Une récente enquête révèle que Waymo, la société de robotaxis d’Alphabet, détient désormais 22 % du marché des trajets en taxi à San Francisco, atteignant ainsi le même niveau que Lyft, une entreprise de VTC. De son côté, bien qu’il reste en tête du classement, Uber a également perdu près de 17 % de parts de marché. Cela suggère que les véhicules de Waymo gagnent toujours plus la confiance des usagers, au détriment des taxis traditionnels.
Déployés dans de nombreuses régions du monde, les véhicules autonomes sont désormais familiers dans la plupart des grandes villes, comme Los Angeles et San Francisco. Les initiatives les plus avancées se déroulent notamment en Chine et aux États-Unis, où des dizaines de villes ont récemment approuvé des essais de robotaxis dans la circulation publique.
Avec plus de 700 voitures en service à San Francisco, à Los Angeles et à Phoenix, Waymo détient actuellement la plus grande flotte de véhicules autonomes aux États-Unis, assurant près de 150 000 trajets payants par semaine. Il est également, pour le moment, le seul service de robotaxi payant opérationnel aux États-Unis et prévoit d’étendre ses services à Austin et à Atlanta d’ici l’an prochain.
Selon une enquête récente de Yipit, Waymo détient actuellement 22 % des parts du marché des trajets en taxi à San Francisco, au même niveau que Lyft, l’un des plus grands services de voitures de transport avec chauffeur aux États-Unis, tandis qu’Uber en détient 55 %. En 2023, lorsque les robotaxis de Waymo commençaient tout juste à être lancés, Uber et Lyft détenaient respectivement 66 % et 34 % de parts de marché. Les deux entreprises ont donc perdu environ 1/3 et 1/6 de parts de marché en seulement 15 mois.
Une conception familière inspirant la confiance ?
La croissance fulgurante de Waymo est très probablement attribuée à la hausse de la confiance des usagers envers les véhicules autonomes. Pour renforcer la confiance et offrir un sentiment de sécurité et de confort, les robotaxis (entièrement électriques) de l’entreprise accueillent par exemple chaleureusement les clients par leurs noms, tout en diffusant de la musique lorsqu’ils montent à bord. Un écran situé devant les sièges passagers permet aux usagers de suivre l’itinéraire du trajet en temps réel, de régler la température intérieure, de choisir la musique et le volume sonore, etc.
Bien que des enquêtes aient montré que les Américains sont généralement réticents à conduire ou à utiliser les véhicules autonomes pour des raisons de sécurité, Waymo semble miser sur l’instauration de la confiance dans les systèmes de pilotage de ses robotaxis. « Il est très important de savoir où va la voiture, que la voiture voit ce que vous voyez », explique à la BBC Megan Neese, responsable des produits et de la recherche client chez Waymo. L’entreprise prévoit d’ailleurs de conserver les sièges orientés vers l’avant, ainsi que le volant pour sa prochaine génération de robotaxis — une configuration familière qui permettrait de conserver la confiance des usagers.
La croissance de Waymo pourrait aussi être attribuée à la suspension du permis d’exploitation de Cruise, la filiale de robotaxis de General Motors, lorsque l’un de ses véhicules a traîné un piéton sur 6 mètres, l’an dernier. Cela a probablement aidé Waymo à combler le vide laissé sur le marché. Après plusieurs mois d’arrêt, les robotaxis Cruise commencent à revenir progressivement dans les rues de San Francisco.
Toutefois, malgré la hausse de popularité, les robotaxis de Waymo ne manquent pas de susciter la controverse à l’instar de la plupart des véhicules autonomes. Des plaintes ont récemment été rapportées concernant des coups de klaxon nuisibles et des manœuvres dangereuses. Néanmoins, la filière se développe tout de même rapidement et pourrait impacter les emplois de milliers, voire de millions de chauffeurs routiers.
D’un autre côté, la croissance de Waymo pourrait diminuer au cours des prochaines années en raison du retour de Cruise sur le marché, ainsi que l’arrivée d’autres entreprises. Zoox, la filiale d’Amazon, travaille par exemple sur le lancement de ses premiers robotaxis à Las Vegas. Tesla, l’entreprise d’Elon Musk, prévoit également de lancer sa propre ligne de robotaxis, mais la date de lancement demeure incertaine. Par ailleurs, le modèle économique de Waymo suscite le scepticisme quant à sa rentabilité, car les véhicules coûtent plus de cent mille dollars alors que les prix des courses restent les mêmes que ceux des concurrents.