Vie extraterrestre : Perseverance découvre une roche martienne contenant une « biosignature potentielle »

Un rover de la NASA découvre une roche ancienne sur Mars avec une biosignature potentielle
Image annotée de l'échantillon de roche Cheyava Falls indiquant des « taches léopard », qui ont particulièrement captivé les scientifiques, et de l'olivine. L'image a été prise par l'instrument WATSON du rover Perseverance, le 18 juillet 2024. | NASA/JPL-Caltech/MSSS
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Récemment, le rover Perseverance de la NASA a découvert une roche contenant entre autres des composés organiques. Baptisée « Cheyava Falls », elle pourrait constituer la première preuve de vie extraterrestre sur la planète rouge. Les chercheurs se montrent cependant prudents et préfèrent attendre les résultats d’analyses approfondies avant de statuer.

La roche trouvée par le rover a de quoi fasciner, mais comme l’indique le New York Times, « les chercheurs de la mission Perseverance la NASA insistent sur le fait qu’ils ne prétendent pas avoir trouvé des traces de vie sur Mars ». En revanche, l’équipe a expliqué dans un communiqué officiel que le rover a découvert l’échantillon d’une roche avec des attributs qui pourraient provenir d’une activité microbienne ancienne. « C’est exactement le genre d’échantillon que nous voulions trouver », a déclaré Katie Stack Morgan, scientifique principale de la mission Perseverance.

Une roche aux caractéristiques particulières

Le 21 juillet, le rover Perseverance de la NASA a détecté un morceau de roche au bord du Neretva Vallis, une ancienne vallée fluviale de 400 mètres de large creusée par l’eau qui se précipitait autrefois dans le cratère Jezero. Sur ce morceau de roche de 0,91 sur 0,61 mètre, baptisé « Cheyava Falls », les capteurs du rover ont décelé la présence de veines blanches de sulfate de calcium, qui auraient pu être formées par de l’eau courante, estiment les chercheurs. La roche présente également des composés organiques, éléments constitutifs du carbone et de toute forme de vie. Cheyava Falls est en outre parsemée de taches millimétriques de couleur blanc-cassé entourées d’anneaux noirs (de phosphate de fer).

Une invitation à rêver, prête à être portée.

D’après Kenneth Farley, professeur de géochimie à CalTech et scientifique de la mission Perseverance, ces imprimés léopard sur la roche ont vraisemblablement été créés par les dépôts et les réactions chimiques catalysées avec les autres minéraux. « Ces taches sont produites par des réactions chimiques qui, sur Terre, sont souvent associées à une activité biologique », a déclaré Morgan. Cependant, la matière organique et les taches léopard pourraient provenir de processus non biologiques…

De son côté, Andrew Steele, astrobiologiste à la Carnegie Institution for Science, qui fait également partie de l’équipe scientifique de Perseverance, a déclaré : « Le rover ne dispose pas du type de technologie avancée nécessaire pour déterminer si les taches et les molécules organiques sont d’origine biologique ou non biologique ». Cependant, il a ajouté que l’environnement de la roche, les caractéristiques de la surface et la présence de matière organique sont tous convaincants et font de Cheyava Falls l’échantillon le plus important obtenu à ce jour. D’ailleurs, c’est pour cette raison que l’équipe doit étudier l’échantillon de plus près avant de tirer des conclusions.

Le rôle de Perserverance sur Mars est surtout de collecter un maximum d’échantillons et de les ramener sur Terre, rappelle Morgan. Ainsi, la prochaine mission consistera à ramener ces derniers, bien que le processus risque d’être lent. Le plan de la NASA est d’envoyer un autre vaisseau à la surface de Mars, qui sera par la suite accueilli par le rover Perseverance. Une fois le transfert d’échantillons effectué, le nouvel atterrisseur lancera le matériel en orbite, où il sera récupéré par un autre vaisseau qui l’acheminera vers la Terre. « Nous ne pouvons pas dire pour l’instant que nous avons découvert la vie sur Mars, mais ce que nous disons, c’est que nous avons une biosignature potentielle », conclut Morgan.

Laisser un commentaire