Un sommeil irrégulier augmenterait de 26 % le risque d’AVC et de crise cardiaque

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Les répercussions du manque de sommeil sur la santé sont multiples, telles que la somnolence diurne, la fatigue, l’altération des fonctions cognitives et la prise de poids. Bien que de nombreuses recherches aient déjà souligné l’importance de dormir entre 7 et 9 heures par nuit, une nouvelle étude suggère que la régularité du sommeil est plus importante que sa durée. Selon les chercheurs, varier les heures de lever et de coucher chaque jour augmenterait le risque d’AVC, de crise cardiaque et d’insuffisance cardiaque de 26 %, même chez ceux qui dorment le nombre d’heures recommandé chaque nuit.

Malgré la multitude d’études sur le sommeil réalisées ces dernières années, peu d’entre elles se sont spécifiquement concentrées sur l’impact des habitudes de sommeil sur la santé. En 2023, une équipe dirigée par le Dr Andrew JK Philips, expert en sommeil et professeur au Collège de médecine et de santé publique de l’Université Flinders, a mené une étude parmi les rares à explorer la régularité du sommeil, définie par les variations horaires de coucher et de lever.

Les résultats de cette analyse antérieure sont cohérents avec ceux de la nouvelle étude, menée par Jean-Philippe Chaput, chercheur principal à l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario, soulignant l’importance de la régularité du sommeil. Son équipe et lui ont examiné la corrélation entre la régularité du sommeil et le risque global de mortalité. Dans leur document, publié dans la revue Sleep, les scientifiques de l’étude précédente affirmaient que les personnes avec un indice de régularité du sommeil (IRS) élevé présentent un risque de mortalité 48 % inférieur à celles ayant des scores plus bas.

Dans le cadre de sa recherche, Chaput et son équipe ont analysé les potentielles corrélations entre la régularité du sommeil et le risque cardiovasculaire. « Un écart de plus d’une heure chaque nuit et matin rend le sommeil irrégulier, ce qui peut avoir des effets délétères sur la santé », a déclaré Chaput au Guardian. Pour mener leur analyse, ils se sont appuyés sur les données de plus de 72 269 personnes âgées de 40 à 79 ans, issues de la cohorte de l’UK Biobank, un vaste projet de recherche au Royaume-Uni qui regroupe les données biomédicales de 500 000 individus.

L’impact de la régularité du sommeil sur le risque cardiovasculaire

« Nous avons analysé les données de 72 269 individus suivis pendant 8 ans, sans antécédents d’événements cardiovasculaires majeurs et sans événement au cours de la première année de suivi », ont rapporté les chercheurs. Ils ont également pris en compte des facteurs tels que l’âge, le sexe, l’origine ethnique et le mode de vie, susceptibles d’influencer la qualité du sommeil. Un des points forts de cette étude est que les chercheurs ont évité les données autodéclarées pour garantir des résultats précis. En effet, les participants ont porté des dispositifs de suivi d’activité (accéléromètres) pendant sept jours pour enregistrer leur sommeil. Les données ont ensuite été utilisées pour calculer le score d’IRS de chaque participant.

Les candidats ont été répartis en trois groupes en fonction de leur score. Ceux avec un score supérieur à 87,3 ont été classés dans le groupe de sommeil régulier. Les participants avec un score situé entre 71,6 et 87,3 ont été placés dans le groupe « modérément irrégulier », tandis que ceux ayant un IRS inférieur à 71,6 ont été intégrés au groupe de sommeil irrégulier.

Les résultats, publiés dans la revue Journal of Epidemiology & Community Health, montrent que les dormeurs irréguliers présentent un risque accru de 26 % d’accident vasculaire cérébral et d’événements cardiovasculaires majeurs. Les dormeurs modérément irréguliers, quant à eux, auraient un risque 8 % plus élevé. L’étude a également mis en lumière que se conformer au quota de sommeil recommandé, soit entre 7 et 9 heures par nuit, ne suffit pas à réduire le risque de crise cardiaque et d’AVC chez les dormeurs irréguliers. Cette observation s’applique principalement au groupe des dormeurs irréguliers. En revanche, les dormeurs modérément irréguliers pourraient atténuer leurs risques en respectant la durée de sommeil requise.

« Les analyses conjointes de l’IRS et de la durée du sommeil indiquent que respecter la recommandation de durée de sommeil spécifique à l’âge réduit le risque d’événements cardiovasculaires majeurs chez les dormeurs modérément irréguliers », expliquent les auteurs. « Nos résultats suggèrent que la régularité du sommeil pourrait être plus pertinente qu’une durée de sommeil suffisante pour moduler le risque d’événements cardiovasculaires majeurs », conclut Chaput.

Source : Journal of Epidemiology & Community Health

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