Les hommes valorisent davantage les relations amoureuses (et souffrent plus des ruptures) que les femmes, selon une étude

En outre, ils privilégieraient davantage que les femmes les relations stables.

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Une analyse incluant plus d’une cinquantaine d’études suggère que les hommes accordent plus d’importance aux relations amoureuses que les femmes. Contrairement à la perception populaire, les hommes auraient plus tendance à privilégier les relations stables et sont psychologiquement et physiquement plus affectés en cas de rupture. Ces résultats soulignent l’importance de repenser les stéréotypes culturels liés au genre et de reconnaître la vulnérabilité émotionnelle des hommes pour leur santé et leur bien-être.

La plupart d’entre nous avons tendance à faire d’une relation amoureuse épanouie l’un des principaux objectifs de vie. Cet objectif peut parfois même peser sur d’autres motivations ou aspirations profondes, telles que le succès professionnel. Il n’est donc pas surprenant que beaucoup de célibataires cherchent à se mettre en couple, tandis que beaucoup de couples cherchent à maintenir leur relation et éprouvent un réel sentiment de perte en cas de rupture.

Les idées reçues véhiculées par les normes culturelles suggèrent que les femmes sont plus investies dans la recherche ou dans le maintien de la stabilité des relations amoureuses. Les relations amoureuses sont par exemple plus fréquemment évoquées dans les émissions ou magazines féminins que dans ceux dédiés aux hommes. On pense généralement que les femmes sont émotionnellement plus dépendantes de leurs partenaires, tandis que les hommes sont stéréotypés comme étant distants, réservés et plus indépendants.

Ces idées reçues ont influencé non seulement les récits culturels, mais également la recherche scientifique. Cependant, les résultats d’une récente enquête menée par des chercheurs de l’Université Humboldt de Berlin, suggèrent une réalité radicalement différente, où les hommes sont beaucoup plus investis dans les relations amoureuses que les femmes.

« Les hommes semblent avoir tendance à privilégier les relations stables. De plus, le bien-être et la santé des hommes bénéficient davantage de ces relations que ceux des femmes. Même l’espérance de vie des hommes est plus fortement associée à une relation stable que celle des femmes », explique dans un communiqué Iris Wahring, auteure principale de l’étude, publiée dans la revue Behavioral & Brain Sciences.

Plus d’avantages sur la santé physique et mentale pour les hommes

Pour effectuer son enquête, l’équipe de recherche a analysé les résultats de plus de 50 études psychologiques et sociologiques publiées au cours des 20 dernières années. Les données ont été rassemblées au sein d’un modèle prenant en compte les différences entre les sexes au cours des différentes phases des relations amoureuses.

Les chercheurs ont constaté que les hommes s’attendent davantage à obtenir des bénéfices de leurs relations amoureuses et sont plus motivés à se mettre en couple que les femmes. Ils considèrent plus fréquemment que les relations amoureuses peuvent améliorer significativement leur bien-être et ont davantage tendance à les idéaliser. Ils sont, par exemple, plus enclins à croire au « coup de foudre » et à déclarer leur amour plus tôt dans une relation. Ils déclarent en outre tomber amoureux plus souvent et plus rapidement que les femmes. Cela renforcerait leur motivation à se lancer plus rapidement dans une relation.

Chez les hommes, les relations de couple offriraient un important soutien émotionnel, contribuant à une meilleure santé mentale et physique. Cela pourrait expliquer pourquoi les taux de dépression et d’anxiété sont plus élevés chez les hommes célibataires, par rapport aux femmes célibataires.

En outre, les hommes célibataires semblent également présenter un risque plus élevé de développer divers problèmes de santé (maladies cardiovasculaires, inflammation chronique, etc.), conduisant à une réduction de leur espérance de vie. En revanche, les hommes mariés ou en couple ont un risque moins élevé de développer ces maladies.

Une plus grande réticence à mettre fin à leur couple ?

L’enquête a également révélé que les hommes sont moins susceptibles de prendre l’initiative de mettre fin à leur couple que les femmes. Environ 70 % des demandes de divorces seraient émises par les femmes, qui sont également plus susceptibles de mettre fin aux relations hors mariage.

La plus grande réticence des hommes à mettre fin à leur couple s’expliquerait en partie par leur plus grande dépendance émotionnelle envers leurs partenaires. Les hommes seraient moins enclins que les femmes à considérer la rupture comme une occasion d’évoluer ou de découverte de soi. En revanche, l’importance de la perte du soutien émotionnel dépasse pour eux les avantages potentiels qui pourraient découler d’une rupture.

Par ailleurs, les ruptures affecteraient émotionnellement plus les hommes que les femmes. Ils éprouveraient une détresse émotionnelle plus importante après une séparation. En d’autres termes, les ruptures ont des conséquences plus importantes sur leur santé physique et mentale. Un risque plus élevé de suicide (par rapport aux femmes) est par exemple observé chez les hommes veufs ou sortant d’une rupture.

Un cercle de soutien émotionnel plus limité

D’après les chercheurs, ces résultats pourraient s’expliquer en partie par le fait que les hommes ont généralement des cercles sociaux plus limités que les femmes. « De nombreuses études montrent que les femmes reçoivent généralement plus de soutien affectif de leur environnement social que les hommes. Par conséquent, les hommes hétérosexuels dépendent davantage de leur partenaire pour satisfaire leurs besoins affectifs que les femmes hétérosexuelles », explique Wahring.

Bien que les hommes puissent avoir beaucoup d’amis, de relations et de connaissances, ils sont rarement encouragés à partager leurs sentiments. Alors que les normes sociales encouragent les femmes à partager leurs émotions et à se soutenir mutuellement dès leur plus jeune âge, ce genre de partage est généralement considéré comme inapproprié pour les hommes. En conséquence, ces derniers s’appuient principalement sur leurs partenaires de vie pour obtenir un soutien émotionnel, tandis que les femmes disposent de plus de sources de soutien alternatives. Ce cercle de soutien restreint pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé et le bien-être des hommes.

Toutefois, les résultats de l’étude se basent exclusivement sur les relations de couple hétérosexuelles, principalement dans les pays occidentaux et à revenu élevé. Davantage de recherches sont nécessaires afin de déterminer si ces différences s’appliquent également pour d’autres types de relations et d’autres cultures.

Source : Behavioral & Brain Sciences

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