Projet Bromo : la riposte européenne pour rivaliser avec SpaceX

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Pour renforcer son indépendance face à SpaceX d’Elon Musk, l’Europe doit surmonter plusieurs défis technologiques et organisationnels. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, elle ambitionne de rivaliser avec les géants américains et chinois avec son projet ambitieux OpenEuroLLM. Parallèlement, l’Europe envisage un rapprochement stratégique pour fonder une nouvelle société aérospatiale. Alors qu’Airbus et Thales Alenia Space ont récemment annoncé leurs conseillers financiers pour ce projet, de nombreux obstacles subsistent avant de pouvoir sérieusement concurrencer SpaceX.

En 2006, à Washington, Elon Musk, alors âgé de 35 ans et novice dans le domaine spatial, était encore peu connu et ne représentait pas une menace pour les grandes entreprises de l’aérospatial. Dix-huit ans plus tard, devenu milliardaire, il impose désormais sa vision et pousse ses concurrents, y compris en Europe, à repenser leur organisation sous peine de se retrouver hors course.

En plus de révolutionner les lanceurs avec ses fusées Falcon réutilisables, Musk a transformé l’ensemble de l’écosystème spatial, des satellites aux opérateurs, grâce à son réseau Internet Starlink. SpaceX continue d’affirmer sa domination sur le secteur spatial.

Fin 2024, la quasi-totalité des 152 lancements réalisés aux États-Unis a été effectuée par l’entreprise. Et selon les données de la start-up Look Up Space, près de 7 000 des 10 496 satellites actifs en orbite terrestre appartiennent à SpaceX. Ce chiffre représente plus de 60 % des satellites qui forment une constellation massive dédiée à l’accès Internet haut débit à l’échelle mondiale.

SpaceX a également largement devancé l’Agence spatiale européenne et ses partenaires dans presque tous les aspects liés à l’accès à l’espace et aux communications sécurisées. Un exemple marquant est le vol d’essai réussi de sa mégafusée Starship, qui a effectué une manœuvre technique notable en récupérant le premier étage du lanceur à l’aide de bras mécaniques géants. Dans ce contexte, l’Europe semble en retrait, n’ayant enregistré que trois lancements en 2024.

Vers un rapprochement stratégique d’Airbus et de Thales Alenia Space

La collaboration avec SpaceX pourrait représenter une opportunité pour l’Europe de retrouver sa place dans la course spatiale. Cependant, les pays européens souhaitent garder le contrôle de leurs projets spatiaux et établir un réseau de communication souverain.

En outre, recourir aux services de SpaceX pourrait affaiblir les entreprises locales et menacer les industries nationales. Cette situation est d’autant plus délicate étant donné qu’Elon Musk a critiqué ouvertement les gouvernements de capitales européennes majeures, telles que Berlin, et de grandes villes comme Londres, en soutenant un programme controversé susceptible de bouleverser les équilibres politiques en place.

Dans ce contexte, l’Europe envisage de créer un nouvel acteur majeur dans le domaine spatial pour concurrencer SpaceX. Airbus, Thales et Leonardo SpA ont entamé des discussions préliminaires au printemps 2024 pour élaborer une stratégie de rapprochement de leurs activités, dans le cadre du projet Bromo. Récemment, Airbus, leader européen de l’aéronautique, a annoncé avoir choisi Goldman Sachs comme conseiller pour cette initiative.

« Airbus a fait appel à Goldman Sachs Group Inc. pour le conseiller dans le cadre de la création d’une nouvelle société européenne de l’espace et des satellites capable de concurrencer SpaceX, la société dominante d’Elon Musk », écrit Bloomberg. Toujours selon les informations rapportées par le média, Leonardo, qui possède 33 % de Thales Alenia Space (TAS), a opté pour la Bank of America comme conseiller financier. De son côté, Thales, détenant 66 % de TAS, a également sélectionné une banque pour l’accompagner, mais n’a pas révélé l’identité de son conseiller.

Si l’objectif du projet Bromo est d’unifier les efforts européens afin de restaurer le contrôle sur les capacités spatiales tout en garantissant la pérennité de l’industrie locale, de nombreux défis demeurent. La réalisation d’un tel rapprochement impliquerait des transformations majeures au sein d’entreprises ancrées dans des cultures organisationnelles bien établies depuis des décennies, avec des hiérarchies de gestion souvent complexes.

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