Le Grand Trou Bleu (Great Blue Hole) est un cénote, c’est-à-dire un gouffre rempli d’eau douce et/ou d’eau de mer, situé au large des côtes du Belize. Protégé par la barrière de corail du Belize, il est une partie du Récif du Phare. Bien que connu depuis longtemps, le Grand Trou Bleu est resté inexploré jusqu’à ce qu’une équipe d’océanographes en établissent une carte précise grâce à des sonars et des explorations in situ.
Au cours des 14’000 dernières années, les calottes polaires, formées lors de la dernière ère glaciaire, ont fondu et augmenté le niveau de la mer par paliers. Ces événements ont laissé leur signature géologique au sein d’un gouffre océanique au Belize. Le Grand Trou Bleu est une grotte effondrée, remplie de cavernes de stalactites et constituée de couches de calcaire fin et de parois de carbonate de calcium plus rugueuses.
L’élévation progressive du niveau de la mer se voit sous la forme de terrasses creusées profondément par l’érosion dans les parois rocheuses autrement verticales. Les tronçons de mur verticaux et rectilignes sont exempts d’érosion, car le niveau de la mer a monté rapidement pendant quelques brèves décennies entre chaque étape.
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Au fur et à mesure que se produisait la fonte, le niveau de la mer augmentait considérablement, jusqu’à 30 mètres en 100 ans, suivi de siècles de stabilité. Préservé des perturbations temporelles et isolé dans l’obscurité, ce trou recèle de précieux indices sur une partie du cycle géologique de la Terre. Ce sont ces structures géologiques que les chercheurs ont souhaité étudier.
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« Grâce à une variété de sonars utilisés successivement au cours de l’expédition, nous avons pu créer une image sonar tridimensionnelle à haute résolution de l’intérieur du Grand Trou Bleu » explique Erika Bergman, océanographe. En outre, l’équipe a exploré la zone grâce à de petits sous-marins. Toutefois, la forte concentration en sulfure d’hydrogène à ces profondeurs était un facteur limitant, entraînant un fort risque de corrosion pour les équipements.
Cette vidéo présente le travail d’exploration réalisé par les océanographes :
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L’équipe a également observé une couche de carbonate de calcium à 88 mètres, où existait un récif-barrière. Ils ont également recherché la présence de stalactites et de stalagmites au fond du trou. Ils ont trouvé des traces de petites formations recouvertes de sable qui, au cours des millénaires, avaient pénétré dans le gouffre.
« Le cimetière des conques, une partie du trou où nous avons observé des centaines de conques mortes, qui sont vraisemblablement tombées dans le trou et ont été incapables de s’échapper des murs escarpés ou de survivre longtemps sans oxygène, en témoigne également. C’était là-bas un autre monde et nos données sont un moyen supplémentaire de partager cette révélation » conclut Bergman.