Il y a quelques semaines, l’astronome amateur Gennady Borisov détectait un objet à la trajectoire curieuse dans le ciel. Après quelques observations supplémentaires, les astrophysiciens en sont venus à poser l’hypothèse qu’il s’agissait d’un objet interstellaire. Des images plus précises prises par le télescope Gemini ont permis d’établir qu’il s’agissait d’une comète. Grâce à des données supplémentaires, l’Union Astronomique Internationale a pu confirmer officiellement l’origine interstellaire de la comète Borisov.
La comète repérée fin août est officiellement un objet interstellaire, selon l’Union astronomique internationale (UAI). Le verdict signifie que l’objet, provisoirement appelé C/2019 Q4, est maintenant appelé 2I/Borisov, avec le préfixe indiquant que la comète est le deuxième objet interstellaire que les astrophysiciens ont identifié à ce jour. Le premier étant 1I/’Oumuamua, qui avait été aperçu pour la première fois en octobre 2017.
« L’orbite est maintenant suffisamment connue et son objet est sans équivoque d’origine interstellaire ; il a reçu sa désignation définitive en tant que deuxième objet interstellaire, 2I » écrit l’IAU dans un communiqué. Le nom de Borisov rend hommage à son découvreur, l’astronome amateur de Crimée, Gennady Borisov.
Une trajectoire hyperbolique caractéristique d’une origine interstellaire
Début septembre, les astrophysiciens spéculaient, sur la base des données initiales, que l’objet était interstellaire, mais l’UAI a demandé plus d’observations avant de publier sa déclaration. Pour prendre cette décision, les astrophysiciens ont suivi la trajectoire de la comète suffisamment longtemps pour confirmer que celle-ci avait une orbite extrêmement hyperbolique.
Vidéo montrant la trajectoire hyperbolique de 2I/Borisov dans le Système solaire :
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Un large arc qui se dirigeait dans une direction puis partait dans une autre, la désignant comme un objet venant de traverser notre système solaire. 21I/Borisov a une trajectoire plus hyperbolique que tout autre comète que les astronomes ont étudiée à ce jour, écrit l’UAI (les objets originaires du Système solaire sont piégés dans des orbites elliptiques autour du Soleil, qui ressemblent à des cercles écrasés).
Ces observations ont également permis aux astrophysiciens de déterminer quand 2I/Borisov se rapprochera le plus du Soleil. Le 7 décembre, la comète passera devant le Soleil à une distance de 300 millions de kilomètres, soit environ deux fois plus que la distance entre la Terre et le Soleil (150 millions de km).
À peu près à la même époque, la comète ne sera visible que depuis l’hémisphère sud. 2I/Borisov sera plus facile à repérer de la Terre en décembre et janvier, mais restera observable jusqu’à plus tard en 2020.