Ce dimanche 21 juin, les observateurs du ciel situés en Afrique centrale et en Asie ont eu la chance d’observer un phénomène exceptionnel et grandiose : la Lune a recouvert quasiment la totalité du Soleil (99,4%), laissant apparaître un anneau de feu tout autour de notre satellite. Si tout le monde n’a pas eu le plaisir d’admirer cette éclipse solaire annulaire de ses propres yeux, l’événement a été largement relayé dans les médias, qui nous ont gratifiés de magnifiques images.
Une éclipse annulaire se produit quand le Soleil et la Lune sont parfaitement alignés avec la Terre, mais que le diamètre apparent de la Lune est légèrement inférieur à celui du Soleil ; ainsi, ce dernier apparaît comme un anneau très brillant entourant le disque lunaire. La dernière éclipse du genre s’est produite le 26 décembre 2019 ; là encore, elle n’était pas observable depuis nos contrées. Le spectacle était réservé à l’Inde et à l’Asie du Sud-est.
Une zone d’observation relativement restreinte
L’éclipse de ce week-end est la quinzième éclipse annulaire du 21e siècle. Elle était observable dès 5h46 (heure de Paris) depuis toutes les régions du globe se trouvant dans la « bande de centralité », parmi lesquelles une partie de la République démocratique du Congo, du Soudan, de l’Éthiopie, de l’Inde, de la Chine et de Taïwan.
Tous les observateurs situés sur cette bande de centralité ont pu observer une éclipse partielle pour commencer, puis la phase annulaire pendant quelques secondes, puis à nouveau une phase partielle. Elle est apparue comme une éclipse partielle du Soleil depuis une large partie de l’Afrique, depuis le sud-est de l’Europe ou encore depuis le nord de l’Australie. Le schéma suivant permet de mieux comprendre le phénomène (l’éclipse annulaire correspond au cas B) :
Au total, le « chemin » suivi par l’éclipse aura traversé deux continents et quatorze pays, mais les spécialistes notent que la bande de centralité était relativement étroite, réduisant les opportunités d’observation. À Uttrakhand, en Inde, au summum de l’éclipse, la bande ne faisait qu’environ 21 kilomètres de large et l’anneau de feu n’a pu être admiré que pendant une quarantaine de secondes.
Elle n’était malheureusement pas visible depuis la France, mais le phénomène a été retransmis en direct par plusieurs amateurs passionnés pour que chacun profite de l’événement, même à distance. Petite séance de rattrapage pour ceux qui l’auraient manqué, grâce à cette vidéo du Virtual Telescope Project :
À noter que comme pour n’importe quelle éclipse solaire, le port de lunettes adéquates était indispensable pour profiter du spectacle. En effet, bien que la lumière soit éclipsée en grande partie, les rayons ultraviolets et infrarouges restants peuvent provoquer de graves lésions au niveau de la cornée, du cristallin ou de la rétine. Les éclipses ne doivent jamais être observées sans protection.
Une éclipse lunaire pour finir la saison
Chaque année compte deux saisons d’éclipses, des périodes d’un mois environ lors desquelles les nœuds lunaires – les points de son orbite où la Lune traverse l’écliptique – sont positionnés de telle sorte qu’une éclipse puisse se produire, lunaire ou solaire, selon la position du nœud par rapport à la Terre et au Soleil. Chaque saison, il se produit au moins deux (Lune et Soleil) ou trois (deux éclipses de Lune, une de Soleil) éclipses. Si le Soleil est suffisamment proche d’un nœud, une éclipse totale se produit.
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Cette éclipse du 21 juin fait partie du trio prévu pour cette première saison d’éclipses 2020. Elle fait suite à une précédente éclipse lunaire – une éclipse pénombrale – qui s’est déroulée le 5 juin et qui n’était pas visible depuis l’Europe occidentale. La dernière éclipse du trio, une autre éclipse lunaire pénombrale, aura lieu tard dans la nuit du 4 au 5 juillet. Ce type d’événement, qui se produit lorsque la Lune traverse la pénombre de la Terre, est cependant bien moins spectaculaire qu’une éclipse annulaire.
La prochaine éclipse de Soleil, quant à elle, aura lieu à la fin de l’année, le 14 décembre 2020. Il s’agira d’une éclipse totale, la quatorzième du siècle. Sa bande de totalité commencera dans l’océan Pacifique, traversera le Chili et l’Argentine, pour se terminer dans l’océan Atlantique.