Fondée depuis maintenant presque deux ans, la force d’intervention spatiale des États-Unis, l’Us Space Force, réfléchit déjà aux futures technologies militaires nécessaires pour maintenir une concurrence, voire une supériorité, avec les autres puissances armées. Pour cela, Joel Mozer, consultant scientifique de l’US Space Force, a affirmé qu’il était nécessaire d’axer le développement scientifique sur les humains augmentés, afin de disposer d’une force armée surhumaine en cas de conflits potentiels futurs.
Le physicien Joel Mozer, s’exprimant lors d’un événement au Laboratoire de recherche de l’armée de l’air, a déclaré qu’il était « impératif » que les États-Unis surpassent leurs adversaires dans le domaine de « l’augmentation humaine », en matière de technologie militaire. « Au siècle dernier, la civilisation occidentale est passée d’une société industrielle à une société basée sur l’information, mais nous sommes aujourd’hui au seuil d’une nouvelle ère : l’ère de l’augmentation humaine ».
« Dans notre entreprise de défense nationale, il est impératif que nous adoptions cette nouvelle ère, de peur que nous ne prenions du retard sur nos concurrents stratégiques ». Mozer, dont la carrière, avec l’US Air Force, était tournée vers le développement de technologies de vol spatial, a averti qu’il y en aurait des progrès inimaginables réalisés au cours de la prochaine décennie, citant les progrès de l’intelligence artificielle (IA) qui ont déjà été réalisés dans des programmes comme AlphaGo de Google.
Déléguer la stratégie, la tactique et le commandement à l’IA
Le scientifique de l’US Space Force a ajouté que l’IA pourrait éventuellement développer des tactiques et des stratégies militaires inaccessibles aux humains, et que des programmes ou des machines « autonomes » pourraient éventuellement conseiller les commandants en temps réel. L’IA pourrait créer des programmes qui conçoivent des lignes d’attaque trop complexes pour que les humains les comprennent, a averti Mozer.
« Cela s’étendra au champ de bataille, où les commandants et les décideurs auront à leur disposition plusieurs agents autonomes, chacun capable de contrôler l’exécution de choses comme la reconnaissance, le contrôle de tir ou l’attaque. Nous devons réfléchir attentivement à l’éthique de cela et à la façon dont nous ferons confiance à ces agents autonomes, en particulier à l’ère de la guerre autonome mortelle ».
Des humains augmentés pour une armée surhumaine
Passant à l’augmentation humaine, il a suggéré que la technologie d’augmentation pourrait éventuellement produire une « main-d’œuvre surhumaine », utilisant des technologies telles que « la réalité augmentée, la réalité virtuelle et la stimulation nerveuse ». « Vous pouvez mettre un individu dans un état de flux, où l’apprentissage est optimisé et la rétention est maximisée. Cet individu pourrait être façonné en quelqu’un bénéficiant d’un potentiel très performant ».
Le gouvernement américain a une longue histoire d’expérimentation humaine pour des applications militaires potentielles. Dans les années 1960, la Central Intelligence Agency (CIA) dirigeait un programme secret nommé MKUltra, qui cherchait à tester les effets des drogues, de la torture et des techniques psychologiques ésotériques sur des sujets humains. Il n’y a aucune information accessible au public suggérant que les États-Unis ont tenté d’augmenter les humains de manière systématique jusqu’à présent.
Cependant, le département de recherche du Pentagone (DARPA) a entrepris des projets portant sur l’augmentation humaine, comme un implant cutané capable de détecter les agents pathogènes et un maillage neuronal pour relier le cerveau humain et les ordinateurs. Pendant ce temps, Neuralink d’Elon Musk tente de créer une interface commerciale cerveau-ordinateur. La société de biotechnologie a récemment révélé qu’elle avait permis à un singe de jouer à Pong avec son esprit en utilisant l’une de ses puces propriétaires.