Le monde parallèle virtuel de demain est-il condamné à être laid ? C’est ce qu’a tenté récemment de démentir Mark Zuckerberg, dirigeant de Meta, après avoir essuyé une vague de critiques concernant les graphismes de son fameux « métavers ».
Tout est parti d’un selfie pris dans le métavers par Mark Zuckerberg. Le cliché avait pour objet de célébrer le lancement de Horizons Worlds en France et en Espagne. Il est devenu viral, non pas tant pour l’information qu’il diffusait que pour la piètre qualité de l’identité graphique mise en avant. Peu de temps après, le dirigeant de Meta a donc posté de nouveaux visuels, plus élaborés, expliquant que des évolutions sont en cours.
Horizons Worlds est un jeu vidéo en ligne et en réalité virtuelle conçu par Meta. Il se définit, ainsi qu’on peut le voir sur la page dédiée du site internet de Meta, comme une sorte de réseau social créatif : « Bienvenue à Horizon Worlds, une expérience sociale où vous pouvez créer de manière extraordinaire », peut-on ainsi lire. Le principe est de proposer aux utilisateurs un espace d’échange virtuel, qu’ils peuvent eux-mêmes façonner à l’aide d’outils de construction.
Tout cela se déroule en réalité virtuelle, dans ce que le PDG de Meta nomme « métavers ». Pour rappel, le « métavers » en question se définit comme un « monde virtuel » parallèle au nôtre. Il est composé de plusieurs espaces distincts et persistants. Ce sont en réalité des espaces virtuels en 3D, reliés entre eux pour former, dans leur ensemble, un univers. Ces petits bouts d’univers sont pour le moment accessibles via des casques de réalité virtuelle (VR), en se connectant à des applications, à des jeux. Le concept de métavers n’est en fait pas nouveau, mais il a été remis sous le feu des projecteurs par Mark Zuckerberg lorsqu’il a fait savoir qu’il voulait en développer un, renommant même symboliquement son entreprise, anciennement Facebook, « Meta ».
Autant dire qu’il investit massivement dans ce concept, duquel il semble attendre beaucoup. Une ambition d’immersion plutôt en décalage avec la fameuse image, accompagnée de ce message : « Nous lançons aujourd’hui Horizon Worlds en France et en Espagne ! J’ai hâte de voir des gens créer des mondes immersifs et de les proposer bientôt à d’autres pays ».
Un résultat pas à la hauteur des moyens
This is bad. They should stop. It doesn't look like an actual product. There's nothing 'immersive' about this. It doesn't have to look realistic if it has a creative direction. When your core product looks like the painted walls of an abandoned daycare center u have to wonder. pic.twitter.com/sclPmBT8Ng
— John McCarthy (@JohnGeeMcCarthy) August 17, 2022
La diffusion de la « photo » a tellement surpris qu’elle a suscité des vagues de commentaires assez peu amènes concernant le projet : « Lorsque votre produit principal ressemble aux murs peints d’une garderie abandonnée, vous devez vous poser des questions », a ainsi déclaré avec un humour acerbe un utilisateur de Twitter. Un autre utilisateur l’a qualifiée de « très laide » tout en soulignant que « la stratégie métavers de Meta est sûrement en train de mourir dans le noir ».
Certes, ces commentaires ne sont pas très gentils. Ils soulignent cependant la surprise face au rendu d’un univers dans lequel tant de moyens ont été injectés. Cela n’est d’ailleurs pas la première fois que le métavers déçoit par le décalage entre les attentes et la réalité. Au début de l’année, par exemple, trois grands concerts donnés dans le métavers, qui visaient à attirer les foules, étaient passés quasiment inaperçus.