Une vaste étude suggère que les femmes tirent de l’activité physique les mêmes bénéfices sur la santé que les hommes, mais avec moins d’efforts (que ce soit dans la fréquence ou l’intensité). Selon leur étude, si les hommes obtiennent un maximum de bénéfices sur la santé en effectuant 5h d’exercice par semaine, les femmes obtiennent un bénéfice équivalent avec seulement 2h30 d’activité physique par semaine.
Les avantages de l’activité physique sur la santé sont bien établis. De nombreuses études ont démontré que l’exercice physique est associé à une réduction de la mortalité cardiovasculaire toutes causes confondues. La pratique du sport impliquerait même des changements épigénétiques bénéfiques pour la santé. Afin de bénéficier de ces avantages, il est généralement recommandé d’effectuer au minimum 150 minutes d’exercice modéré ou 75 minutes d’exercice intense par semaine. Ajouter au moins deux séances hebdomadaires d’exercice de renforcement musculaire est également conseillé.
Cependant, ces recommandations sont standardisées et s’appliquent aux adultes en bonne santé en général. Or, les femmes sont généralement moins fortes physiquement que les hommes, ce qui implique qu’elles ne peuvent logiquement pas suivre les mêmes exercices. Un grand nombre de recherches ont établi des différences sexuelles significatives dans la réponse physiologique à l’activité physique, à la fois dans les seuils de tolérance et dans la capacité générale à en pratiquer.
Ces constats pourraient amener à penser que les différences dans la capacité des hommes et des femmes à pratiquer une activité physique pourraient également induire des écarts quant aux avantages obtenus. En d’autres termes, il est possible que le degré de bénéfice pour la santé puisse différer entre les sexes en fonction de la fréquence, de la durée, de l’intensité et du type d’exercice.
Toutefois, la mesure selon laquelle le sexe pourrait induire ce type d’écart est peu explorée. La compréhension de ces différences pourrait pourtant aider à maximiser les avantages obtenus pour chaque sexe. La nouvelle étude, du Smidt Heart Institute du centre médical Cedars-Sinai (aux États-Unis), a été effectuée dans ce sens et révèle des résultats surprenants.
Des avantages équivalents avec 2h30 d’exercice par semaine (au lieu de 5h)
La nouvelle étude — décrite dans le Journal of the American College of Cardiology — concerne 412 413 adultes américains âgés de 17 à 44 ans et inscrits dans la base de données médicale National Health Interview Survey. Les participants, dont 55 % de femmes, ont fourni des données concernant leur activité physique entre 1997 et 2019. Les chercheurs ont examiné les résultats spécifiques au sexe concernant la durée, la fréquence, l’intensité et le type d’exercice.
Alors que pour tous les adultes pratiquant une activité physique régulière le risque de mortalité est censé être plus faible de manière relativement équivalente, « curieusement, ce risque a été réduit de 24 % chez les femmes et de 15 % chez les hommes », a déclaré dans un communiqué Susan Cheng, coauteure principale de la recherche et directrice de l’Institut de recherche sur le vieillissement en bonne santé du Smidt Heart Institute. Cela indique que les femmes tirent de l’activité physique plus de bénéfices sur la santé que les hommes.
Afin de corroborer ce constat, l’équipe a analysé les données d’activité physique aérobie (modéré à intense) de chaque participant, telle que la marche rapide ou le vélo. Les résultats indiquent que les hommes obtiennent les bénéfices maximaux en matière de survie en effectuant de tels exercices pendant environ 5 heures par semaine. En revanche, de manière étonnante, les femmes semblent obtenir des avantages équivalents en effectuant que 2 heures et demie d’exercice par semaine.
En ce qui concerne les exercices de renforcement musculaire (tels que l’haltérophilie ou la musculation), les hommes ont atteint leur bénéfice maximal en effectuant 3 séances par semaine, tandis les femmes n’ont eu besoin que d’environ une séance par semaine pour obtenir les mêmes avantages.
« La beauté de cette étude réside dans le fait que les femmes peuvent tirer davantage parti de chaque minute d’activité modérée à vigoureuse que les hommes », suggère Martha Gulati, coauteure de la recherche et directrice de la cardiologie préventive au Smidt Heart Institute. « C’est une notion incitative que nous espérons que les femmes prendront à cœur », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, les femmes pourraient bénéficier d’encore plus d’avantages sur la santé si elles pratiquaient plus de 2h30 d’activité physique par semaine. « Les femmes continuent de bénéficier d’avantages supplémentaires jusqu’à 300 minutes par semaine », indique l’experte. L’équipe espère que ces résultats pourront contribuer à motiver les femmes à pratiquer régulièrement un sport qui, même d’intensité modérée, peut avoir de grands bénéfices à long terme.