Une étude allemande affirme que les chiens peuvent être spécialisés en très peu de temps à l’identification des personnes infectées par le coronavirus. Cette méthode de décèlement, qui pourrait s’avérer la plus efficace, est également en test dans d’autres pays.
L’épithélium olfactif des chiens, la partie où se situent les neurones développés pour la détection des molécules odorantes, est 30% plus large que celui des humains. Cela confère à l’animal un odorat mille fois plus sensible, d’où son utilisation comme biodétecteur. Ils sont notamment utilisés par les forces de l’ordre pour le repérage des stupéfiants, des armes et autres contrebandes, particulièrement dans des lieux publics sécurisés comme les aéroports. Ils permettent également de retrouver des individus, décédés ou non, ou encore des animaux lors de chasses.
Depuis quelques années, on observe un nombre croissant de chiens dressés pour le dépistage des maladies et infections, telles que la malaria, certains cancers et même la maladie de Parkinson. Et au vu de la crise sanitaire actuelle, il est logique que des chercheurs aient envisagé que des chiens puissent être formés au discernement des personnes infectées par la COVID-19 à celles qui ne le sont pas.
Des chercheurs de l’Université de médecine vétérinaire de Hanovre ont entraîné, en seulement une semaine, huit chiens des forces armées allemandes à la reconnaissance des cas de COVID-19 à partir de mucus ou de salive provenant de patients sains ou contaminés. Ils les ont ensuite exposés à une machine présentant de manière randomisée plus de mille échantillons positifs ou négatifs.
La précision avec laquelle les canidés ont pu faire les distinctions a été remarquable : plus de 83% de taux de succès avec les sécrétions infectées par le coronavirus, et 96% avec les sécrétions de contrôle. En combinant les deux, le taux de détection total était de 94%.
« Nous pensons que cela fonctionne parce que les processus métaboliques dans le corps d’un patient malade sont complètement modifiés », déclare le professeur Maren von Koeckritz-Blickwede de l’Université vétérinaire. « Nous supposons que les chiens sont capables de détecter une odeur spécifique ».
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Une idée en cours de déploiement dans d’autres pays
D’autres pays comme la France, la Finlande ou encore le Chili prévoient la même stratégie. Au Royaume-Uni, des tests sont en cours dans les aéroports avec des chiens spécialisés dans le dépistage de passagers infectés.
« L’idée de base est que nous pouvons filtrer les voyageurs arrivant innocemment dans ce pays et qui pourraient être porteurs de SARS-CoV-2, détecter ces cas et les isoler du reste de la communauté », explique le professeur Steve Lindsay, entomologiste de l’Université de Durham.
Si les essais se déroulent avec succès, le déploiement des chiens renifleurs sera la méthode la plus efficace pour identifier rapidement les personnes contaminées. Cela pourrait parallèlement éviter ou du moins réduire le temps passé en quarantaine dans des lieux comme les aéroports, les frontières, mais aussi les lieux d’événements sportifs pour les personnes saines.