Des chercheurs ont identifié la potentielle origine de l’étrange anomalie gravitationnelle au pôle Sud de la Lune

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Image en fausses couleurs montrant la topographie de la face cachée de la Lune. Les couleurs plus chaudes indiquent une topographie élevée et les couleurs plus bleues indiquent une topographie basse. Le cercle pointillé indique l'emplacement de l'anomalie gravitationnelle sous le bassin. | NASA/Goddard Space Flight Center/University of Arizona
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Il est admis que la Lune abrite l’un des plus grands cratères d’impact connus du système solaire. Il s’agit du bassin Pôle Sud-Aitken, avec ses 2500 kilomètres de diamètre. Situé sur la face cachée de la Lune, il couvre près d’un quart de sa surface. Une récente étude révèle qu’il y a quelque chose d’étrange (et gigantesque) qui se cache sous ce mystérieux cratère.

En effet, bien que nous ne puissions pas le voir d’ici sur Terre, ce sont des relevés détaillés effectués à l’aide d’orbiteurs lunaires qui indiquent qu’il y a quelque chose d’étrange sous ce cratère, provoquant une anomalie gravitationnelle importante.

Cette tache massive et inattendue pourrait représenter les restes enfouis d’un astéroïde, qui se serait écrasé à la surface de la Lune et aurait ainsi formé le bassin.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Cette nouvelle hypothèse est basée sur les données recueillies par le Gravity Recovery and Interior Laboratory (GRAIL) et la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, orbitant autour de la Lune. Lorsque les scientifiques ont combiné les deux types de données, ils ont constaté un décalage entre la topographie de la surface et l’attraction gravitationnelle de notre satellite naturel. L’étude a été publiée le 5 avril dans la revue Geophysical Research Letters.

« Imaginez prendre un tas de métal cinq fois plus gros que la grande île d’Hawaï et l’enterrer sous terre », a écrit l’auteur principal Peter B. James, géoscientifique à la Baylor University du Texas. « Cela permet de se rendre compte de la quantité de masse inattendue que nous avons détectée ».

La recherche s’appuyait sur deux missions clés du portefeuille d’exploration de la Lune de la NASA. La mission GRAIL comprenait deux engins spatiaux, qui ont passé plus d’un an en orbite autour de la Lune, chacun d’eux utilisant l’autre pour cartographier le schéma gravitationnel de cette dernière. La sonde LRO quant à elle, a passé près de 10 ans à effectuer cette mission, et a réalisé des milliards de mesures de la hauteur précise de la surface lunaire.

En ce qui concerne le bassin Pôle Sud-Aitken, la topographie est particulièrement frappante. Il s’agit d’un énorme cratère qui s’étend sur 2500 kilomètres, ce qui en fait le plus grand cratère connu à ce jour. Les experts pensent qu’il a été créé il y a peut-être 4 milliards d’années, et comme son nom l’indique, il se situe également près du pôle sud de la Lune.

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Ainsi, lorsque l’équipe a constaté une augmentation de l’attraction gravitationnelle de la Lune alignée avec le voisinage du bassin Pôle Sud-Aitken, les chercheurs se sont demandés si l’anomalie pouvait être directement due au cratère lui-même. « L’une des explications de cette masse supplémentaire est que le métal de l’astéroïde qui a formé ce cratère est toujours incrusté dans le manteau lunaire », a déclaré James.

Une autre explication possible serait, selon les scientifiques, que la région est riche en oxydes. Ces derniers se seraient probablement formés lorsque l’ancien magma lunaire s’est refroidi et solidifié.

Sources : Geophysical Research Letters, Baylor University

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