D’ici 2100, l’augmentation du niveau de la mer pourrait entraîner l’exode de 200 millions de personnes

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| Guardian/Simon Dart
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Une des conséquences les plus importantes du réchauffement climatique et de l’émission de gaz à effet de serre est la fonte massive des différentes calottes glaciaires de la planète, notamment celle du Groenland et de l’Antarctique. Si la tendance actuelle se poursuit, d’ici 2100, le niveau de la mer pourrait avoir augmenté de deux mètres, inondant les principales grandes villes côtières et entraînant un exode massif des population.

Les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique sont en train de fondre. Les scientifiques le savent depuis des années, mais ils réalisent seulement maintenant à quelle vitesse cette fonte se produit. La glace du Groenland fond six fois plus vite qu’il y a quatre décennies ; la calotte de glace perd en moyenne 286 milliards de tonnes par an.

Dans les années 1980, l’Antarctique a perdu 40 milliards de tonnes de glace par an. Au cours de la dernière décennie, ce nombre a grimpé à une moyenne de 252 milliards de tonnes par an. Une nouvelle étude publiée dans la revue PNAS indique que l’élévation du niveau de la mer résultant de cette fonte accélérée pourrait avoir « de profondes conséquences pour l’humanité ».

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Graphiques montrant les probabilités d’évolution du niveau de la mer en fonction des températures (rouge et bleu) pour 2100 et 2300. Crédits : Jonathan L. Bamber et al. 2019

Les chercheurs ont découvert que, dans le pire des cas, dans lequel la planète se réchaufferait de 5 °C au cours des 80 prochaines années, la glace fondue pourrait faire monter le niveau jusqu’à 2 mètres. L’eau submergerait les grandes villes côtières telles que New York et Shanghai, déplaçant jusqu’à 187 millions de personnes d’ici 2100, rapportent les auteurs.

Une élévation possible du niveau de la mer de 2 mètres d’ici 2100

D’une superficie d’environ 1.7 million de kilomètres carrés, la calotte glaciaire du Groenland couvre une surface presque trois fois supérieure à celle du Texas. Avec la banquise Antarctique, elle contient plus de 99% de l’eau douce de la planète, selon le National Snow and Ice Data Center.

La majeure partie de cette eau est gelée dans des masses de glace et de neige pouvant atteindre 900 mètres d’épaisseur. Mais comme les activités humaines émettent davantage de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, les océans absorbent 93% de la chaleur en excès qu’ils piègent. L’air et l’eau plus chaud font fondre les calottes glaciaires à des vitesses sans précédent.

Suite de cartes du Groenland montrant la chronologie des pertes de glace depuis 1972 pour ses 7 régions principales. Le bleu indique un gain de glace, tandis que le rouge indique une perte de glace. La tendance est clairement à la perte, et celle-ci s’accentue rapidement depuis les années 1990. Crédits : Jérémie Mouginot et al. 2019

En 2013, le Groupe d’experts intergouvernemental sur les changements climatiques des Nations Unies avait prédit que le niveau de la mer augmenterait de 97 centimètres d’ici à 2100 si les émissions de carbone continuaient d’augmenter. Les prévisions de cette nouvelle étude représentent plus du double de l’estimation de 2013 par l’ONU.

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Alors que les chances de voir le pire scénario se produire ne sont estimées qu’à 5% environ, les auteurs de l’étude indique néanmoins qu’il est plausible que le niveau des océans de la planète augmente effectivement de 2 m d’ici 2100.

Une perte considérable de surface habitable et un exode massif

Si le niveau de la mer s’élevait réellement de 2 m, il pourrait en résulter une perte de terre de 1.8 million de kilomètres carrés de surface habitable. C’est une superficie plus grande que la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni réunis. Dans ce cas, les grandes villes côtières telles que Londres, New York et Shanghai seraient menacées par des inondations extrêmes. Les petites nations insulaires du Pacifique comme Vanuatu seraient rendues inhabitables ou disparaîtraient entièrement.

Les auteurs de l’étude déclarent qu’une grande partie des terres perdues se trouveraient dans des régions critiques de la production alimentaire, des lieux tels que le delta du Nil en Afrique. Au total, jusqu’à 2.5% de la population mondiale actuelle pourrait être déplacée de leurs foyers.

« Pour mettre cela en perspective, la crise des réfugiés syriens a entraîné l’arrivée d’environ un million de réfugiés en Europe » déclare l’auteur principal de la nouvelle étude, Jonathan Bamber. « C’est environ 200 fois moins que le nombre de personnes qui seraient déplacées si le niveau de la mer s’élevait de 2 mètres ».

Sources : PNAS

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