Une boule de feu fonçant à 51 500 km/h repérée dans le ciel américain

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| Pixabay
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L’objet a été aperçu au-dessus de la Caroline du Nord vendredi dernier, dans la soirée (vers 19h40, heure locale). Au moins 5 météores de ce type ont été signalés ce soir-là, selon la NASA. Celui-ci a frôlé la côte, devenant visible à environ 77 kilomètres au-dessus de l’océan, au large de la base militaire de Camp Lejeune. Il a parcouru près de 42 kilomètres avant de se désintégrer au-dessus de Morehead City.

Ce météore flamboyant a suivi une trajectoire nord-est, à la vitesse de 51 500 km/h environ. Plus de 80 personnes ont rapporté avoir observé cette impressionnante boule de feu ce 24 septembre. Les boules de feu sont en effet des météores qui semblent plus brillants que la planète Vénus, selon l’American Meteor Society (AMS), c’est pourquoi elles ne passent généralement pas inaperçues ! En théorie, elles sont même visibles en plein jour.

Ces événements ne sont pas particulièrement rares. Fin avril, c’est un météore de type bolide qui a vraisemblablement été observé dans le sud-est de la France. De Nice, à Marseille, et même jusqu’à Lyon, plusieurs personnes ont rapporté avoir vu une boule de feu rouge orangé, accompagnée d’une traînée bleu-vert. Plus récemment, dans la nuit du 5 ou 6 septembre, c’est en Bretagne que l’on a aperçu une lumière fulgurante, suivie d’une détonation — due à la vitesse du météore lors de son entrée dans l’atmosphère.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Plusieurs milliers de boules de feu chaque jour

Une boule de feu désigne un météore très brillant, de magnitude au moins égale sinon inférieure à -4 (qui correspond à la magnitude de la planète Vénus dans le ciel du matin ou du soir). On parle de « bolide » lorsque cette boule de feu explose dans un ultime flash lumineux et se fragmente. Plusieurs milliers de météores d’une magnitude de boule de feu entrent chaque jour dans l’atmosphère terrestre, selon l’AMS. Toutefois, la plupart d’entre eux sont masqués par la lumière du jour et se produisent au-dessus des océans ou de régions inhabitées.

Ces roches spatiales flamboyantes doivent leur éclat à leurs grandes tailles et à leurs vitesses fulgurantes (de 40 000 km/h à près de 260 000 km/h), qui créent une quantité importante de friction lorsqu’elles pénètrent dans l’atmosphère terrestre. Leur vitesse, qui dépasse de loin le mur du son, fait qu’elles s’accompagnent parfois d’un énorme « bang » supersonique. Leur couleur apparente peut varier selon les éléments qui composent la roche — et qui affichent différentes couleurs lorsqu’ils sont vaporisés — mais aussi selon la vitesse ; un niveau d’énergie cinétique plus élevé intensifiera certaines couleurs par rapport à d’autres.

Avec une vitesse de 51 500 km/h, le météore aperçu la semaine dernière sur la côte est des États-Unis ne fait pas partie des plus rapides. À titre de comparaison, l’essaim météoritique des Draconides — qui illumineront le ciel du nord entre le 7 et le 11 octobre prochains — fusent à près de 70 000 km/h. Quant aux Léonides du mois de novembre, ils peuvent dépasser les 250 000 km/h !

L’événement n’en demeure pas moins spectaculaire pour les amateurs d’objets célestes ; la séquence vidéo suivante, qui a été capturée à partir de la caméra de surveillance d’une maison à Rowland Pond, en Caroline du Nord, montre la roche extraterrestre laissant une traînée éblouissante dans le ciel nocturne avant de disparaître derrière une couverture arborée lointaine :

Des explosions parfois dévastatrices

Lorsqu’ils ne passent pas complètement inaperçus, la plupart de ces événements n’offrent rien de moins qu’un magnifique spectacle. Mais il peut arriver que l’énergie dégagée par les plus gros bolides cause de sérieux dommages. Le météore de Tcheliabinsk, apparu dans le ciel russe le 15 février 2013, au sud de l’Oural, est l’un des événements les plus explosifs enregistrés récemment.

L’explosion, à peu près équivalente à 400 à 500 kilotonnes de TNT — soit 26 à 33 fois l’énergie libérée par la bombe d’Hiroshima — a causé énormément de dégâts. Ce superbolide de près de douze mille tonnes s’est fragmenté dans l’atmosphère, entre 20 et 40 km d’altitude. L’onde de choc associée, de même que les multiples fragments produits, se sont abattus sur Tcheliabinsk et ses environs, endommageant des bâtiments, brisant des fenêtres et blessant plus de 1000 personnes.

De même, en juin 1908, une boule de feu a explosé au-dessus de la rivière Toungouska Pierreuse, dans une région peu peuplée du plateau de Sibérie centrale. L’onde de choc a détruit intégralement la forêt dans un rayon de plus de 20 km et fait des dégâts sur plus d’une centaine de kilomètres. Aucun impact n’ayant été observé sur les lieux, l’hypothèse la plus plausible est la désagrégation d’un météoroïde à une altitude comprise entre 5 et 10 kilomètres. Un article de 2019 suggère que la puissance explosive de l’événement pourrait être comprise entre 20 et 30 mégatonnes.

Mais ces événements météoritiques ne sont a priori pas les plus apocalyptiques que la Terre ait connu : des preuves archéologiques récentes suggèrent qu’une roche spatiale géante a explosé au-dessus de l’ancienne ville de Tall el-Hammam, il y a environ 3600 ans. Cette explosion d’une puissance 1000 fois supérieure à la bombe d’Hiroshima aurait augmenté la température de l’air jusqu’à plus de 2000°C, entraînant la combustion instantanée de toute la ville et de toute forme de vie.

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