Des cellules souches humaines transformées avec succès en cellules productrices d’insuline

cellules souches pancreas
| Artem_Egorov/iStock
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Si le diabète de type 1 est une pathologie connue depuis longtemps et que les traitements ont évolué au fil du temps, l’injection d’insuline reste la solution majoritaire pour réguler la maladie. Cependant, la situation pourrait bientôt changer. Des scientifiques ont montré, chez la souris, qu’il était possible de transformer des cellules souches en cellules productrices d’insuline régulant correctement le taux de glycémie. 

« Nous pouvons maintenant générer des cellules productrices d’insuline qui ressemblent et agissent comme les cellules bêta du pancréas » déclare Matthias Hebrok, biologiste à l’Université de Californie à San Francisco (UCSF). « Il s’agit d’une étape cruciale vers notre objectif de création de cellules qui pourraient être transplantées chez des patients diabétiques ».

Le diabète de type 1 se caractérise par une perte d’insuline due à la destruction des cellules du pancréas par le système immunitaire. Les diabétiques de type 1 doivent donc introduire leur propre insuline manuellement. Bien que le système soit efficace, il n’est pas parfait. Les personnes atteintes de cette maladie peuvent mener une vie généralement normale, mais elles courent un risque accru d’insuffisance rénale, de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.

Il existe d’autres méthodes de gestion du diabète de type 1, telles que l’introduction de nouvelles cellules bêta ou la greffe d’un nouveau pancréas, mais ces deux options sont limitées, car les nouvelles cellules ou organes doivent être prélevés sur des donneurs d’organes.

Pour résoudre le problème des donneurs, les chercheurs, y compris l’équipe de l’UCSF, s’emploient depuis quelques années à induire les cellules souches à devenir des cellules bêta du pancréas pleinement opérationnelles.

« Les cellules que nous produisions, ainsi que d’autres, étaient bloquées à un stade immature où elles n’étaient pas en mesure de répondre correctement à la glycémie et de sécréter l’insuline correctement. Cela a été le problème majeur des recherches menées ces dernières années » déclare Hebrok.

Sur le même sujet : Le pancréas des diabétiques pourrait à l’avenir se soigner lui-même pour reproduire de l’insuline à partir d’autres cellules

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Dans le pancréas, les cellules s’organisent en îlots pancréatiques, encore appelés îlots de Langherans. Crédits : Sophie Lecompte

Mais lorsque l’équipe a examiné la manière dont ces cellules se développent dans le pancréas, les chercheurs ont trouvé la solution. Dans le pancréas, les cellules se séparent du reste du pancréas et s’organisent en groupes appelés îlots pancréatiques. L’équipe a étudié ce processus dans une boîte de Pétri, séparant artificiellement les cellules souches pancréatiques pour les réorganiser en grappes ressemblant à des îlots qu’elles forment naturellement dans le corps.

Cette disposition a permis aux cellules souches pancréatiques de mûrir et de fonctionner de la même manière que les cellules productrices d’insuline ordinaires. Et encore mieux, lorsque ces îlots ont été transplantés chez des souris en bonne santé, ils ont constaté que les cellules produisaient de l’insuline en réponse à la glycémie, en quelques jours à peine. Les résultats des tests sur les souris et le protocole expérimental ont été publiés dans la revue Nature Cell Biology.

Des résultats positifs sur les souris ne présagent toutefois pas d’une efficacité chez l’Homme. Des essais cliniques humains seront nécessaires pour tester le protocole. En outre, l’introduction de cellules modifiées risque d’entraîner une réaction de rejet de la part du système immunitaire. Cela signifie que toute personne subissant ce traitement devra être sous immunosuppresseur pour le reste de sa vie, un problème également lié aux dons d’organes et de cellules.

Mais cette dernière étape représente toujours un énorme pas en avant, et l’équipe travaille maintenant à résoudre ces autres problèmes. Par exemple, ils étudient si CRISPR peut être utilisé pour modifier suffisamment les cellules souches afin qu’elles puissent être acceptées par le système immunitaire du patient.

Source : Nature Cell Biology

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