Le cerveau classe l’amour en six types distincts, selon une étude

Le cerceau classe l amour en six types selon une étude
Zones cérébrales qui s'activent en association avec les formes d'amour interpersonnel les plus intenses. | Juha Lahnakoski / Aalto University
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L’amour est l’un des phénomènes émotionnels les plus marquants dans une vie et l’un des moins compris. Cependant, il ne se résume pas qu’à un simple mélange de sentiments. En effet, pour ce sentiment unique en son genre, la chimie cérébrale joue un rôle significatif. Alors qu’ils tentaient de mieux comprendre les mécanismes neuronaux de l’amour, des chercheurs finlandais ont, dans le cadre d’une nouvelle étude, découvert de façon surprenante que chaque type de sentiment amoureux est associé à l’activation d’une ou plusieurs zone(s) spécifique(s) du cerveau.

Dans une étude ultérieure, les chercheurs de Harvard Richard Schwartz et Jacqueline Olds, souhaitent mieux comprendre les effets du sentiment amoureux sur le cerveau. En analysant des scans cérébraux de nombreux candidats ayant participé à leur expérience, le duo a découvert que des zones primitives du cerveau s’activaient lorsqu’un individu parlait d’un être aimé.

Récemment, des chercheurs de l’Université d’Aalto (Finlande) ont, après avoir constaté que nos connaissances sur les mécanismes neuronaux de l’amour au-delà des types romantiques et maternels étaient limitées, ont décidé d’en savoir plus en réalisant diverses expériences. Les résultats de ces expériences pourraient entre autres éclairer les raisons pour lesquelles nous utilisons le même mot (amour) pour définir un ensemble aussi diversifié d’expériences humaines.

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Au total, cinquante-cinq sujets ont participé à l’étude, dont 29 femmes et 26 hommes âgés de 28 à 53 ans. Ces participants, tous parents d’au moins un enfant et engagés dans une relation amoureuse stable, ont été exposés à divers scénarios simples. Ensuite, les scientifiques ont utilisé l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pour mesurer l’activité cérébrale des participants alors qu’ils réfléchissaient à des histoires liées à six types d’amour différents, notamment : l’amour romantique, l’amour parental, l’amour amical, l’amour pour les étrangers, l’amour pour les animaux de compagnie et l’amour pour la nature.

« Vous voyez votre nouveau-né pour la première fois. Le bébé est doux, sain et robuste – la plus grande merveille de votre vie. Vous ressentez de l’amour pour ce petit être », ont décrit les chercheurs pour l’un des scénarios présentés aux participants. « Le modèle d’activation de l’amour se manifeste dans des situations sociales dans les ganglions de la base, la ligne médiane du front, le précuneus et la jonction temporo-pariétale sur les côtés et l’arrière de la tête », explique Pärttyli Rinne, philosophe et chercheur ayant coordonné l’étude, dans un communiqué. « Nous disposons désormais d’une image plus complète de l’activité cérébrale associée aux différents types d’amour que les recherches précédentes », a-t-il poursuivi.

L’amour parental identifié comme le sentiment le plus profond

D’après les résultats, publiés dans la revue Cerebral Cortex, l’amour parental est le sentiment ayant généré l’activité cérébrale la plus intense. « Dans l’amour parental, une activation profonde du système de récompense du cerveau dans la zone du striatum a été observée lors de l’imagination de l’amour, ce qui n’a été constaté pour aucun autre type d’amour », a déclaré Rinne.

Brain areas of love Credit Rinne et al 2024
Ces aperçus montrent comment différents types d’amour activent en moyenne différentes régions du cerveau : l’amour romantique, l’amour parental, l’amour amical, l’amour pour les étrangers, l’amour pour les animaux de compagnie et l’amour pour la nature. © Pärttyli Rinne et al 2024/ Université Aalto

L’amour romantique arrive en second, générant une activité cérébrale tout aussi intense, mais limitée aux régions sociales du cerveau. Sans surprise, l’amour compatissant (pour les étrangers) a provoqué moins d’activation cérébrale que l’amour amical. Quant à l’amour de la nature, il a activé le système de récompense ainsi que les zones visuelles du cerveau, mais pas les zones cérébrales sociales.

Au cours de l’expérience, les chercheurs ont également fait une découverte surprenante concernant les propriétaires d’animaux. En effet, lorsqu’ils ont été invités à penser à un scénario où ils passaient du temps avec leurs compagnons à fourrure, les zones cérébrales associées aux sentiments de socialité semblaient être davantage activées.

« En examinant l’amour pour les animaux de compagnie et l’activité cérébrale qui y est associée, les zones cérébrales liées à la socialité révèlent statistiquement si la personne est ou non propriétaire d’un animal. Chez les propriétaires d’animaux, ces zones sont plus activées que chez les non-propriétaires », a expliqué Rinne.

Les résultats de cette recherche suggèrent ainsi que l’activité cérébrale en réponse aux sentiments amoureux est influencée par divers facteurs, notamment la proximité de l’objet et le fait qu’il s’agisse d’un être humain, d’une autre espèce ou de la nature. « Nous concluons que l’expérience de l’amour est façonnée par des facteurs biologiques et culturels, issus des mécanismes neurobiologiques fondamentaux de l’attachement », concluent les chercheurs.

Source : Cerebral Cortex

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