La Chine termine les tests de son radiotélescope géant, muni d’une antenne parabolique d’un demi-kilomètre de diamètre

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Le radiotélescope FAST, avec sa parabole de 500 mètres de diamètre. | Xinhua
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Samedi dernier, la Chine a officiellement mis en service son gigantesque radiotélescope FAST, spécialisé entre autres dans la détection de pulsars, de molécules chimiques interstellaires et de signaux de civilisations extraterrestres. En phase de test depuis la fin des travaux de construction en 2016, il est maintenant prêt à fonctionner à plein régime.

Le radiotélescope sphérique de cinq cents mètres d’ouverture (FAST), avec ses 500 mètres de diamètre, est le deuxième plus grand radiotélescope à antenne parabolique au monde (après le radiotélescope russe RATAN-600).

Le système est maintenant pleinement opérationnel et disponible pour les astronomes du monde entier, qui pourront sonder l’Univers comme jamais auparavant. Ils auront entre autres la possibilité de découvrir des signes de vie extraterrestre ou d’améliorer notre compréhension de la matière noire en analysant la distribution de l’hydrogène neutre.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Avec un coût de près de 170 millions de dollars US, FAST a été achevé en septembre 2016, plus de 20 ans après avoir été proposé par les astronomes chinois.

Un lancement reporté

Les autorités chinoises devaient initialement donner le feu vert final à l’équipe FAST en octobre, après que le télescope ait terminé une série de tests en septembre dernier, selon Nature. Mais même s’il n’était pas pleinement opérationnel jusqu’ici, FAST — connu en Chine sous le nom de « Sky Eye » (Oeil du Ciel) — menait déjà d’importantes recherches.

Au cours de plusieurs séries de tests, les scientifiques de FAST ont découvert 102 nouveaux pulsars, rapporte l’agence de presse Xinhua. C’est plus que le nombre total découvert au cours de la même période par les chercheurs américains et européens réunis. Sa première découverte, qui date d’octobre 2017, concernait deux pulsars appelés PSR J1859-01 et PSR J1931-01.

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Des experts et des chercheurs visitent le radiotélescope FAST dans la province de Guizhou, le 11 janvier 2020. Crédits : Xinhua/ Ou Dongqu

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Près de 10 scientifiques des États-Unis, de Grande-Bretagne et du Pakistan, ont déjà travaillé avec le radiotélescope. D’autres collaborations mondiales sont maintenant attendues dans des domaines tels que la détection des ondes gravitationnelles et l’interférométrie à très longue base (VLBI).

Pour assurer la performance de FAST, environ 7000 résidents vivant dans les environs avaient été relocalisés, avant de retourner dans une ville située à 10 km de l’emplacement du télescope. Un parc sur le thème de l’astronomie a été construit autour du site de FAST, attirant un grand nombre de visiteurs locaux et de touristes.

Scruter l’Univers en profondeur

Carl Heiles, professeur d’astronomie à l’université de Californie à Berkeley et membre de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, a déclaré que FAST a déjà offert des possibilités d’observation révolutionnaires à l’astronomie, notamment en ce qui concerne l’identification des pulsars et l’observation des nuages interstellaires lointains.

FAST est environ 2.5 fois plus sensible que tout autre radiotélescope, et possède quatre fois la portée du deuxième le plus puissant. Cela signifie, potentiellement, que les astronomes utilisant FAST pourront découvrir de nouveaux pulsars ou d’autres corps célestes dans des zones de l’univers auparavant inaccessibles. Dans le cadre du projet de détection de signaux de civilisations extraterrestre SETI, les chercheurs auront également plus d’opportunités de détecter des signaux lointains.

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