Ironie spatiale : une mission de nettoyage orbital compromise par de nouveaux débris…

La cible du vaisseau de nettoyage de la mission Clearspace-1 vient d'être heurtée par des débris spatiaux, créant de nouveaux débris.

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Prévu pour être lancé en 2025, ClearSpace-1 utilisera ses bras robotiques pour capturer une partie d'un étage supérieur restant du deuxième lancement de Vega par l'ESA en 2013. | ClearSpace
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Face à l’accumulation croissante de débris en orbite, l’ESA lancera la mission ClearSpace-1 en 2026, la première d’une série visant à nettoyer l’espace. Cependant, un incident avec l’adaptateur VESPA le 10 août soulève des préoccupations. Alors que cette mission est censée constituer une première étape vers la résolution du problème des débris, la collision inattendue avec VESPA illustre la complexité du défi. Cet événement accentue l’urgence d’agir pour garantir la sécurité des missions futures.

L’espace, autrefois considéré comme le dernier front inexploré, est devenu au fil des décennies un enjeu crucial pour la technologie, la communication et la recherche. Toutefois, avec l’augmentation des lancements et des missions spatiales, un nouveau défi émerge : les débris spatiaux. Ces fragments, laissés en orbite, posent un risque croissant pour les équipements et missions actuels et futurs.

D’ailleurs, le 10 août 2023, un événement inattendu a secoué la communauté spatiale. ClearSpace-1, une mission expérimentale de l’Agence spatiale européenne (ESA) visant à éliminer un grand débris spatial, a rencontré un obstacle majeur alors que le lancement n’a même pas eu lieu. Son objectif, un adaptateur de fusée conique nommé VESPA, en orbite terrestre basse depuis une décennie, a été percuté par un autre débris spatial. Cette collision a non seulement créé davantage de débris, mais a également compromis l’objectif de l’ESA de retirer VESPA (113 kg) en un seul morceau. La mission ClearSpace-1 se retrouve donc désormais au cœur d’un débat sur la sécurité et la pérennité des activités de nettoyage spatial.

Un problème grandissant

Depuis que l’ère spatiale a été inaugurée avec le lancement de Sputnik 1 en 1957, notre ambition d’explorer l’espace s’est accompagnée d’une conséquence majeure : l’accumulation de débris en orbite autour de la Terre. Au fil des décennies, chaque mission, qu’il s’agisse de l’envoi de grandes stations spatiales ou de petits satellites comme les CubeSats, a contribué à cet encombrement. Même des éléments apparemment insignifiants, tels que des éclats de peinture ou des fragments de fusées, se sont ajoutés au problème.

Aujourd’hui, la situation est devenue alarmante. Plus d’un million d’objets, chacun mesurant plus d’un centimètre, orbitent autour de notre planète à des vitesses vertigineuses. Ces objets, bien que petits, peuvent causer des dommages considérables en raison de leur vitesse élevée, rendant chaque collision potentielle dévastatrice.

Cette densité croissante de débris crée un environnement orbital de plus en plus périlleux. Les satellites opérationnels, essentiels pour tout, de la communication à la météorologie, sont constamment menacés par ces débris. De plus, les missions spatiales, qu’il s’agisse d’envoyer des astronautes dans l’espace ou de lancer de nouveaux satellites, doivent naviguer avec prudence dans cet encombrement, augmentant les coûts et les risques associés à chaque lancement.

ClearSpace : une solution innovante ?

Face à ce défi, l’ESA a collaboré avec la start-up suisse ClearSpace pour planifier une première mission nommée ClearSpace-1, prévue pour 2026. L’objectif initial est l’adaptateur VESPA, un élément résiduel d’un lancement antérieur qui flotte librement dans l’espace depuis une décennie.

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Schéma résumant les étapes de capture et d’élimination dans l’atmosphère de VESPA dans le cadre de la mission ClearSpace-1. © 2019 EPFL/J Caillet

L’objectif de ClearSpace est de nettoyer l’espace en capturant et en désorbitant les débris de taille conséquente en orbite terrestre basse. Le concept derrière cette mission est à la fois audacieux et novateur. ClearSpace a développé un véhicule spatial unique, dont la conception s’inspire de la forme d’une araignée. Doté de « bras » extensibles, ce véhicule est conçu pour saisir fermement les débris ciblés.

Réévaluation et implications

L’incident du 10 août impliquant l’adaptateur VESPA a immédiatement suscité des préoccupations au sein de l’ESA et de ses collaborateurs industriels. Une évaluation approfondie est en cours pour déterminer les répercussions exactes de cette collision sur la mission ClearSpace-1. Les experts analysent les données pour comprendre la nature et l’étendue des dommages causés à VESPA. Bien que les premières observations suggèrent que l’adaptateur reste largement intact, la dispersion des nouveaux débris autour de lui rend la tâche de capture initialement prévue nettement plus complexe.

Le véhicule de ClearSpace devra maintenant naviguer avec encore plus de prudence, évaluer les risques associés à la capture de l’adaptateur et déterminer la meilleure stratégie pour mener à bien sa mission. Cette situation imprévue met en évidence la volatilité de l’environnement spatial et la rapidité avec laquelle les circonstances peuvent changer. Elle renforce également la nécessité d’adopter des mesures proactives pour gérer les débris spatiaux.

L’ESA, reconnaissant la gravité de la situation, a clairement indiqué dans un communiqué que des mesures immédiates sont nécessaires. Selon l’agence, « nous devons réduire de toute urgence la création de nouveaux débris spatiaux et commencer à atténuer activement l’impact des objets existants ». Il ne suffit pas de limiter la création de nouveaux débris, mais il est également crucial de mettre en place des stratégies pour minimiser les risques associés aux objets déjà en orbite.

La déclaration de l’ESA est un appel à l’action pour la communauté spatiale mondiale. Elle souligne la nécessité d’une collaboration étroite entre les agences spatiales, les entreprises privées et les chercheurs pour développer des solutions innovantes et efficaces face à ce défi croissant.

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