Combiner probiotiques et prébiotiques : une stratégie plus efficace que l’oméga-3 contre l’inflammation

Un puissant effet complémentaire essentiel au maintien de l’équilibre immunitaire et la santé métabolique

probiotiques prebiotiques inflammation
| Pixabay
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Les aliments synbiotiques, une combinaison de probiotiques et de prébiotiques, seraient nettement plus efficaces pour réduire l’inflammation que les prébiotiques et l’oméga-3 seuls, selon une étude. Des expériences ont montré une réduction significative de l’inflammation chez les personnes ayant pris une supplémentation en synbiotique pendant six semaines. Cela suggère un puissant effet complémentaire essentiel au maintien de l’équilibre immunitaire et de la santé métabolique.

Les probiotiques sont des levures ou des bactéries bénéfiques pour la santé intestinale, tandis que les prébiotiques sont des substrats qui les soutiennent ou les nourrissent. Parmi les aliments riches en probiotiques figurent ceux naturellement fermentés comme le yaourt, le kéfir, le kombucha, le kimchi, le miso, etc. L’ail, le poireau, les asperges, les céréales complètes, etc. sont quant à eux riches en prébiotiques. Il s’agit principalement d’aliments riches en fibres non digestibles stimulant sélectivement la croissance ou l’activité des probiotiques.

Des études ont montré que ces composés, ainsi que des acides gras comme l’oméga-3 (qui favorise la croissance des probiotiques), ont le potentiel de moduler le système immunitaire et de réduire l’inflammation chronique. Leur utilisation simultanée, sous la forme d’aliments synbiotiques (par exemple du kéfir mélangé avec des fruits ou des flocons d’avoine), pourrait avoir un effet synergique sur la santé métabolique et immunitaire.

Cependant, les études explorant ces avantages se sont principalement concentrées sur leurs effets individuels. Autrement dit, les bénéfices d’une alimentation synbiotique sur la santé demeurent encore sous-explorés. Une équipe de l’Université de Nottingham a ainsi conduit une étude comparative sur les effets des aliments synbiotiques et des prébiotiques seuls. Les résultats de la recherche ont été publiés dans Journal of Translational Medicine.

Trois approches alimentaires passées au crible

Pour mener leur enquête, les chercheurs ont comparé les effets anti-inflammatoires de trois types d’aliments différents : de l’inuline, une fibre prébiotique, de l’oméga-3, un acide gras aux propriétés anti-inflammatoires, et un synbiotique, notamment du kéfir associé à un mélange de fibres prébiotiques. Leurs effets ont été évalués sur la base du taux de biomarqueurs inflammatoires et des indicateurs de santé associés.

Les bienfaits du kéfir sont attribués au mélange diversifié et complexe de bactéries bénéfiques et de levures qu’il renferme. Cette communauté microbienne produit des métabolites essentiels tels que des peptides, des exopolysaccharides, des acides aminés, des vitamines et des acides gras à chaîne courte. L’inuline, pour sa part, est une fibre soluble connue pour favoriser le transit intestinal et l’équilibre du microbiote. Elle contribue également à la régulation de la glycémie et à la santé osseuse.

Au total, 104 volontaires ont participé à l’étude, dont 20 ont consommé l’aliment synbiotique pendant six semaines, 33 ont eu une supplémentation en oméga-3, 31 ont consommé de l’inuline seule et 20 n’ont reçu aucune supplémentation. Leurs protéines inflammatoires sériques ont été quantifiées à l’aide de la plateforme Olink 96, capable de mesurer simultanément jusqu’à 92 protéines dans un grand nombre d’échantillons.

Des effets anti-inflammatoires supérieurs et mesurables

Les résultats ont montré que la supplémentation en aliment synbiotique était associée aux effets anti-inflammatoires les plus prononcés, par rapport au prébiotique ou à l’oméga-3 seuls. « Notre étude montre que si les trois approches alimentaires réduisent l’inflammation, le synbiotique, associant du kéfir fermenté à un mélange diversifié de fibres prébiotiques, présente les effets les plus marqués et les plus étendus », explique dans un communiqué Amrita Vijay, de la faculté de médecine de l’Université de Nottingham, autrice principale de l’étude.

synbiotique
Graphiques en volcan des marqueurs inflammatoires significatifs dans les groupes d’intervention alimentaire (A à C) et le groupe témoin (D). © Vijay et al.

Si toutes les supplémentations ont réduit l’inflammation systémique, la supplémentation en synbiotique a eu des effets plus larges, réduisant significativement les taux de protéines inflammatoires et ciblant directement celles liées à la santé métabolique. « Cela suggère que l’interaction entre les microbes bénéfiques et les fibres alimentaires peut être essentielle pour soutenir l’équilibre immunitaire et la santé métabolique », précise la chercheuse.

Ce rééquilibrage immunitaire pourrait, à terme, contribuer à reduire le risque de maladies inflammatoires chroniques et métaboliques, telles que les maladies cardiovasculaires ou la polyarthrite rhumatoïde. La prochaine étape de la recherche consistera à évaluer les effets d’une supplémentation en synbiotique chez des patients souffrant de ces pathologies. L’équipe prévoit également d’examiner de plus près la manière dont cette alimentation influence les interactions entre l’hôte, le microbiome intestinal et la régulation des réponses inflammatoires.

Source : Journal of Translational Medicine
Laisser un commentaire