La comète Nishimura survit à son passage près du Soleil : dernière occasion de l’observer avant 437 ans

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La comète Nishimura, capturée par Dan Bartlett. | Dan Bartlett
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La comète Nishimura (C/2023 P1) a finalement survécu à son périhélie, le 17 septembre. Alors qu’elle passait à seulement 33 millions de kilomètres de la surface du Soleil — à l’intérieur de l’orbite de Mercure —, elle aurait pu se désintégrer, estimaient les astronomes. Elle s’éloigne actuellement de notre étoile et ne reviendra pas avant 437 ans environ. Nous disposons actuellement d’une petite fenêtre d’observation avant qu’elle ne disparaisse complètement de notre vue.

Découverte le 12 août de cette année par Hideo Nishimura, un astronome amateur japonais, la comète portant son nom a attiré l’attention du monde entier par ses splendides et inhabituelles nuances de vert. Lors de son périhélie (son point le plus proche du Soleil) le 17 septembre, l’hémisphère Nord a bénéficié d’une fenêtre d’observation exceptionnelle sur la comète (juste avant l’aube). Passé cette date, il y avait une incertitude quant à sa survie face aux vents solaires. Beaucoup pensaient qu’il s’agissait donc de la dernière occasion de l’apercevoir.

Composées d’un mélange de roche, de poussières et de glace, les comètes doivent leur coma à la fonte de leurs couches gelées à l’approche du Soleil. En se réchauffant, une grande partie de leur glace se transforme en un gaz de plasma, formant une traînée poussiéreuse derrière elles. C/2023 P1 doit sa couleur verdâtre à la présence de carbone diatomique.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Statiquement, les comètes effectuant leur premier périhélie ont moins de chances de rester intactes, car leur noyau n’est pas assez solidifié pour résister aux vents solaires. Étant donné que Nishimura vient d’être découverte, les astronomes n’ont pas pu déterminer exactement dans quelle mesure son noyau a pu gagner en résistance. De plus, son orbite l’a rapproché très près du Soleil, à moins de 33 millions de kilomètres (soit à l’intérieur de l’orbite de Mercure). Si beaucoup ne survivent pas à un tel rapprochement, C/2023 P1 a fort heureusement échappé à ce sort. Cependant, rien n’est joué. Des experts estiment qu’il est difficile de prévoir ce qui pourrait se passer après qu’elle a été intensément chauffée par le Soleil.

Dernière occasion d’observation ?

Après sa boucle autour du Soleil, Nishimura s’en éloigne progressivement pour retourner dans les profondeurs du système solaire externe, pour les 437 prochaines années. Depuis nos points d’observation, elle restera dans un angle proche de l’horizon — ce qui réduit considérablement sa visibilité. Nous ne disposerons que d’une petite fenêtre avant qu’il ne disparaisse complètement de notre vue.

Pour les observateurs de l’hémisphère Nord, le meilleur moment pour l’apercevoir au cours des prochains jours est juste après le coucher du Soleil. Afin de la repérer, regardez vers l’ouest puis cherchez Mars avec vos jumelles. Elle sera juste à droite. L’hémisphère Sud disposera d’une meilleure visibilité, entre le 20 et le 27 de ce mois.

Les images capturées par le télescope spatial STEREO-A montrent que la comète chemine vers le bas, à mesure qu’elle prend de la distance avec le Soleil. Cette trajectoire se maintiendra jusqu’à ce qu’elle sorte progressivement du champ de vision de nos observatoires, à partir de début octobre. Bien que les images montrent que Nishimura ait, a priori, survécu à son rapprochement solaire, elles ne seraient pas nécessairement révélatrices de son intégrité à long terme. En effet, il arrive que les comètes semblent intactes après avoir traversé la couronne solaire, pour se désintégrer peu de temps après. L’exemple le plus récent est la comète Lovejoy de 2011, qui s’est évaporée quelques semaines après son périhélie.

À savoir que C/2023 P1 a déjà subi un événement de déconnexion temporaire (lorsqu’une comète perd soudainement sa coma) après avoir été frappée par une forte tempête solaire début septembre. Soulignant son instabilité, ce phénomène serait dû à une violente interaction entre le plasma qui l’entoure et le vent solaire, qui lui aurait fait perdre près de 10% de sa masse totale. Ainsi, les prochains jours pourraient être véritablement la dernière occasion de l’observer. « En fin de compte, nous devons simplement attendre et voir ce qui se passe, mais bien sûr, j’espère vraiment qu’elle restera une comète heureuse et en bonne santé ! », a déclaré à Space.com Karl Battams, astrophysicien au Laboratoire de recherche navale des États-Unis.

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