Si les données disponibles au début de la pandémie n’étaient pas extrêmement précises, les médecins s’accordaient toutefois sur le fait que le taux de mortalité de la COVID-19 était indéniablement élevé. Lorsque le virus a émergé, les hôpitaux et le personnel soignant manquaient de connaissances sur la maladie et ne savaient pas comment la traiter efficacement. Puis, plusieurs études ont commencé à affluer ainsi que des résultats de tests expérimentaux, et ces nouvelles données ont permis de faire chuter le taux de mortalité de 18% en moyenne pour les personnes hospitalisées.
Deux grandes études récentes montrent que les personnes hospitalisées en raison de la COVID-19 en mars étaient plus de trois fois plus susceptibles de décéder que celles hospitalisées pour la COVID-19 en août. La première étude a utilisé les données de trois hôpitaux de New York. Le risque de décès d’une personne hospitalisée pour le coronavirus dans ces hôpitaux est passé de 25.6% en mars à 7.6% en août. La deuxième étude, qui a examiné les taux de survie en Angleterre, a trouvé une amélioration similaire.
En mars, sur 1724 personnes hospitalisées pour la COVID-19 dans les trois hôpitaux de New York, 430 sont décédées. En août, 134 ont été hospitalisés et cinq sont décédées. Ce changement dans les chiffres bruts aurait pu être justifié par le profil des personnes admises. Par exemple, si seules les personnes âgées tombaient malades, le taux de mortalité serait plus élevé ; mais les chercheurs ont bien pris cela en compte dans leurs calculs des taux.
Une amélioration du taux de survie de semaine en semaine
Pour mieux comprendre ce qui causait cette diminution du taux de mortalité par hospitalisation, les chercheurs ont pris en compte un certain nombre de facteurs de biais possibles, notamment l’âge des patients à l’hospitalisation, l’origine ethnique, la quantité de soutien en oxygène dont les personnes avaient besoin à leur arrivée à l’hôpital et des facteurs de risque tels que le surpoids, le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies pulmonaires, etc. Quelle que soit leur situation spécifique, une personne hospitalisée en mars pour la COVID-19 était plus de trois fois plus susceptible de décéder qu’une personne hospitalisée en août.
L’étude en Angleterre a examiné des patients hospitalisés atteints de coronavirus qui étaient suffisamment malades pour se rendre dans une unité de dépendance élevée (HDU) — étroitement surveillés pour leurs besoins en oxygène — ou dans l’unité de soins intensifs (USI). Comme dans l’étude de New York, les chercheurs ont également pris en compte les facteurs de biais, mais ont calculé les taux de survie au lieu des taux de mortalité.
En examinant 21082 hospitalisations en Angleterre du 29 mars au 21 juin 2020, les auteurs ont constaté une amélioration continue des taux de survie de 12.7% par semaine dans l’HDU et de 8.9% par semaine en USI. Dans l’ensemble, entre mars et juin, le taux de survie est passé de 71.6% à 92.7% dans l’HDU et de 58% à 80.4% dans l’USI. Ces augmentations de la survie après l’hospitalisation pour la COVID-19 en Angleterre reflétaient les changements à New York.
De meilleures connaissances, traitements et mesures de santé publique
La principale raison pour laquelle les chercheurs pensent que les patients atteints de coronavirus se portent mieux est simplement qu’il existe maintenant des traitements plutôt efficaces contre le virus, qui n’existaient pas en mars. Au début, les médecins n’avaient aucune idée de la façon de traiter cette nouvelle maladie. Mais au printemps, de grandes études ont testé différents traitements et les médecins utilisent maintenant couramment un antiviral appelé Remdesivir ainsi que le corticostéroïde dexaméthasone pour traiter les patients hospitalisés.
Parallèlement à ces nouveaux traitements, les médecins ont acquis de l’expérience et acquis des techniques simples qui ont amélioré les résultats au fil du temps, comme placer un patient avec un faible taux d’oxygène dans une position couchée pour aider à répartir l’oxygène plus uniformément dans les poumons. Et au fil du temps, les hôpitaux sont mieux préparés pour faire face au besoin accru d’oxygène et d’autres soins spécialisés pour les patients atteints du coronavirus.
Les traitements se sont sans aucun doute améliorés. Mais les auteurs de l’étude de New York mentionnent spécifiquement que les mesures de santé publique ont non seulement conduit à la chute des taux d’hospitalisation — 1724 en mars contre 134 en août — mais auraient également pu contribuer à réduire les taux de mortalité.