Des scans laser 3D de Notre-Dame effectués en 2015 pourraient aider à reconstruire la cathédrale

scans 3d cathedrale
| Andrew Tallon
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Ce lundi, le monde a assisté à l’abominable spectacle de la destruction du toit et de la flèche de la cathédrale de Notre-Dame de Paris par un incendie. Le travail considérable des pompiers a permis de sauver l’intégralité du bâtiment, excepté pour sa partie supérieure partie dans les flammes. Mais ce chef d’oeuvre d’architecture et sa flèche emblématique pourraient ne pas être complètement perdus. Des imageries laser tridimensionnelles de la cathédrale effectuées en 2015 pourraient aider à la reconstruire à l’identique.

Grâce au travail méticuleux de l’historien d’art Andrew Tallon du Vassar College, chaque détail et relief de la construction du bâtiment du XIIIe siècle a été enregistré dans une archive numérique en 2015 au moyen d’une imagerie laser. Ces enregistrements ont révolutionné notre compréhension de la façon dont le bâtiment spectaculaire a été construit — et pourraient fournir un modèle pour la reconstruction de la cathédrale.

Pendant des siècles, les seuls outils dont nous disposions pour mesurer les bâtiments et les structures médiévales étaient primitifs — cordes et règles, crayons et fils à plomb — mais en se tournant vers la technologie du 21e siècle, Tallon a pu révéler les secrets de cette structure miraculeuse.

« Si j’avais les plans initiaux du bâtiment, je pourrais essayer de revenir dans la tête des constructeurs » déclare Tallon. « Je ne les ai pas, alors c’est un travail de détective pour moi ». Pour ses balayages de Notre-Dame, Tallon a enregistré des données provenant de plus de 50 endroits situés à l’intérieur et autour de la cathédrale, ce qui a donné un milliard de points de données.

Cette vidéo présente le travail d’Andrew Tallon concernant l’imagerie laser de Notre-Dame de Paris :

Chaque balayage commence par le montage du laser sur un trépied, en le plaçant au centre de la structure. Le laser balaie la zone dans toutes les directions et, lorsqu’il frappe une surface, le faisceau rebondit, enregistrant l’emplacement exact et la surface de tout contrefort ou colonne, en mesurant le temps qu’il a fallu au faisceau pour revenir.

Chaque mesure est enregistrée sous forme de point de couleur, se combinant dans une image détaillée, comme les pixels d’une photo numérique. Finalement, ces millions de points forment un instantané tridimensionnel de la cathédrale, et les images obtenues sont méticuleusement précises. Si l’analyse est effectuée correctement, Tallon a déclaré qu’elle devrait être précise à 5 millimètres près.

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imagerie 3d cathedrale
1) Les données issues du scan laser sont assemblées pour former une matrice de plus d’un milliard de points faisant apparaître les détails de la structure. 2) Pour améliorer la lisibilité, le nuage de points est « enveloppé » dans une série de photographies. La couleur du pixel de l’image correspondante est affectée à chaque point de données. 3) La matrice de points peut ensuite être modélisée en termes de plans et de lignes pour former un modèle 3D. 4) Le modèle final constitué de textures de surface ajustables peut être généré, accompagné d’effets de lumière et d’ombres. Crédits : Andrew Tallon

Il a fallu moins d’une heure pour que l’incendie se propage du grenier de la cathédrale et engloutisse le toit, renversant la flèche centrale. La construction de la cathédrale a commencé en 1163 et s’est achevée en 1345. Le toit en bois contenait des poutres historiques datant de 1220, qui ont toutes été détruites par l’incendie.

Les appels aux dons ont rencontré un succès considérable, les français comme les grandes entreprises y ont répondu, et les promesses de don atteignent déjà le milliard d’euros. En dépit des dégâts considérables, la plupart des artefacts inestimables ainsi que la structure de pierre de la cathédrale sont intacts. Quant au temps que nécessitera la restauration complète de la structure, les experts donnent une estimation comprise en 5 et 20 ans selon les moyens qui seront déployés.

Source : NatGeo

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