La sonde Juno capture un éclair dans le vortex polaire de Jupiter, révélant une météo extraterrestre inédite

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La sonde Juno a capturé un éclair dans les nuages près du pôle Nord de Jupiter le 30 décembre 2020. | NASA/JPL-Caltech/SwRI/MSSS. Traitement d'image par Kevin M. Gill © CC BY
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Dans sa mission d’exploration spatiale, la NASA ne cesse de captiver l’intérêt du public en diffusant régulièrement des images impressionnantes et détaillées du système solaire. Récemment, la sonde Juno a capturé une image saisissante d’un éclair dans une tempête jovienne. Cette image, prise lors du 31e passage de Juno autour de Jupiter, montre l’éclat d’un éclair dans un vortex tourbillonnant près du pôle Nord de la géante gazeuse. Cette observation fait apparaître des aspects inédits de sa météorologie et de sa composition.

Jupiter, la plus grande planète de notre système solaire, a longtemps été un sujet d’intérêt pour la recherche scientifique. Avec ses tempêtes gigantesques et sa composition complexe, elle offre un terrain d’étude riche pour comprendre les dynamiques des planètes géantes gazeuses.

Récemment, un nouveau chapitre de cette histoire a été dévoilé grâce à la sonde Juno de la NASA. En orbite autour de Jupiter depuis 2016, Juno a capturé une image d’un éclair dans une tempête jovienne, offrant ainsi un aperçu inédit des phénomènes météorologiques de cette planète. Son exploration, notamment par la sonde Juno de la NASA, continue de révéler des aspects inédits de sa météorologie et de sa composition.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Une météo tumultueuse

La météo sur Jupiter est notoirement tumultueuse. Sa tache rouge géante, un vortex plus grand que la Terre, tourbillonne depuis des siècles. Les nuages tempétueux d’eau et d’ammoniac se déplacent à travers une atmosphère dominée par l’hydrogène et l’hélium. L’éclair capturé par Juno est probablement originaire de nuages constitués d’une solution d’ammoniac et d’eau, une composition différente des nuages de vapeur d’eau terrestres.

En effet, sur Terre, les éclairs proviennent principalement de nuages d’eau et se produisent le plus souvent près de l’équateur. Cependant, sur Jupiter, les températures et les pressions dans l’atmosphère de Jupiter sont telles que l’ammoniac peut se condenser pour former des nuages.

L’eau est également présente dans l’atmosphère de Jupiter, bien qu’en quantités beaucoup plus faibles que l’hydrogène et l’hélium. Les éclairs sur Jupiter sont donc probablement le résultat de l’interaction entre l’eau et l’ammoniac dans ces nuages et sont le plus souvent observés près des pôles. Cette différence souligne la diversité des phénomènes météorologiques dans le système solaire.

Mission Juno : un regard approfondi sur Jupiter

Lancée en août 2011, la mission Juno de la NASA vise à étudier Jupiter. La sonde est conçue pour percer le dense couvert nuageux et révéler la structure, l’atmosphère et les champs magnétiques de la planète. En cherchant des indices sur les processus et conditions fondamentales qui ont régi la formation de notre système solaire, Juno aide à comprendre l’origine et l’évolution de Jupiter.

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Vue d’artiste du vaisseau spatial Juno de la NASA au-dessus du pôle Nord de Jupiter. © NASA/JPL-Caltech

Cette image a été capturée par Juno lors de son 31e passage rapproché de Jupiter le 30 décembre 2020, selon le communiqué de la NASA. En 2022, le scientifique citoyen Kevin M. Gill a traité l’image à partir de données brutes de l’instrument JunoCam à bord de la sonde. Au moment où l’image brute a été prise, Juno se trouvait à environ 32 000 kilomètres au-dessus des sommets des nuages de Jupiter, à une latitude d’environ 78 degrés alors qu’elle approchait de la planète.

Dans les mois à venir, les orbites de Juno l’amèneront à nouveau près de Jupiter alors que la sonde passe au-dessus du côté nocturne de la planète géante. Cela offrira d’autres opportunités pour les instruments scientifiques de Juno de capturer des éclairs. De plus, Juno doit passer au plus près de Io, une des lunes de Jupiter, en décembre prochain et en janvier 2024.

Des missions complémentaires

La mission JUICE (JUpiter ICy moons Explorer) de l’Agence spatiale européenne (ESA) a été lancée le 14 avril 2023 depuis le port spatial européen en Guyane française. Elle devrait arriver dans le système jovien en 2029. Elle a pour objectif d’effectuer des observations détaillées de la géante gazeuse et de ses trois grandes lunes océaniques — Ganymède, Callisto et Europe — avec une série d’instruments de télédétection, géophysiques et in situ. La mission caractérisera ces lunes en tant qu’objets planétaires et possibles habitats, explorera en profondeur l’environnement complexe de Jupiter et étudiera le système jovien de façon plus vaste en tant qu’archétype des géantes gazeuses.

Les deux missions sont complémentaires. Alors que Juno se concentre principalement sur Jupiter elle-même, JUICE se concentrera sur ses lunes. Les données recueillies par Juno sur l’atmosphère et le champ magnétique de Jupiter pourraient aider à interpréter les données que JUICE recueillera sur l’interaction entre la planète et ses lunes. De plus, les observations de Juno sur les phénomènes atmosphériques tels que les éclairs pourraient aider à préparer et à planifier les observations de JUICE.

Il est également possible que les deux missions puissent collaborer pour effectuer des observations simultanées de Jupiter et de ses lunes, ce qui pourrait fournir des informations précieuses qui ne pourraient pas être obtenues par le biais d’une seule mission.

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