Notre mode de vie, combiné à la surpopulation, engendre une consommation vertigineuse d’aliments riches et variés, nécessitant énormément de ressources de production. Une nouvelle étude estime que la production alimentaire représente environ 37% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), ce qui révèle l’impact considérable de nos régimes alimentaires sur le changement climatique. Et les aliments d’origine animale produisent environ deux fois plus d’émissions que les aliments d’origine végétale.
Cette nouvelle étude, menée par l’université de l’Illinois, est la première à comparer directement et de façon précise les émissions dues à la production végétale et animale. « De nombreuses études ont déjà été publiées sur ce sujet, mais la nôtre est la première à quantifier explicitement les émissions de la production végétale et de la production animale à l’échelle mondiale », explique Atul K. Jain, auteur correspondant de l’étude.
Pour effectuer une telle estimation, Jain et ses collègues ont utilisé des données provenant de plus de 200 pays pour estimer que la production alimentaire représente environ 35% des émissions totales de GES, ce chiffre passant à 37% si l’on tient compte des émissions dues aux perturbations liées à l’alimentation, comme le brûlage de la savane pour libérer de l’espace pour l’agriculture.
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Riz et viande bovine : principaux responsables des émissions de CO2 de l’industrie alimentaire
Les chercheurs ont examiné les émissions de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux provenant de la production de 171 cultures différentes et de 16 produits animaux en 2010, les données disponibles les plus récentes datant de 2007 à 2013. Les chercheurs ont constaté que la production de riz présentait les plus fortes émissions de GES associées aux plantes (12%), tandis que la production de viande bovine contribuait le plus aux émissions associées aux animaux (25%).
Selon leurs estimations, la production alimentaire mondiale contribue à environ 17,3 milliards de tonnes métriques d’équivalent dioxyde de carbone par an, soit près de 19 fois la quantité provenant de l’aviation commerciale. Sur ces émissions, 57% sont liées à la production d’aliments d’origine animale et la production d’aliments d’origine végétale en représente 29%. Le reste des émissions provient de la conversion de terres agricoles destinées à des cultures non alimentaires, comme le coton, à la production alimentaire.
L’Asie du Sud et du Sud-Est a enregistré les plus fortes émissions liées aux aliments d’origine végétale, tandis que l’Amérique du Sud a enregistré les plus fortes émissions liées aux aliments d’origine animale. « Certaines régions affichent des émissions beaucoup plus élevées. Cela n’est pas seulement dû à la consommation, mais aussi à la production », explique Jain. Selon lui, modifier les types d’engrais utilisés sur les terres destinées à la production d’aliments d’origine végétale pourrait contribuer à réduire les émissions liées à la production.