Un entraînement en réalité virtuelle améliore les compétences des apprentis infirmiers, suggère une étude

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Première formation en réalité virtuelle de médecins à l'hôpital de Toul. | AMPPU54
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Les piqûres en réalité virtuelle, ça fonctionne ? Visiblement plutôt bien quand il s’agit de former de nouveaux infirmiers. Une chercheuse de l’Université George Mason a mené une étude qui suggère que leur proposer une formation en VR peut même parfois s’avérer plus efficace que les formations cliniques traditionnelles.

« L’utilisation de la réalité virtuelle continue de croître dans la pratique clinique des soins infirmiers ; cependant, le corpus existant de preuves sur la RV, en particulier la réalité virtuelle immersive, est limité », souligne Bethany Cieslowski. Cette professeure agrégée en sciences infirmières a mené une étude sur l’efficacité de formations infirmières prodiguées en réalité virtuelle. Verdict ? « Ces résultats préliminaires sont prometteurs et démontrent le potentiel de la réalité virtuelle immersive dans l’avenir de la formation en soins infirmiers et la préparation de la main-d’œuvre de demain », déclare-t-elle dans un communiqué de l’université. Ses résultats ont été publiés dans la revue spécialisée Clinical Simulation in Nursing.

Ce test a été effectué sur un groupe de 48 élèves infirmiers débutants, qui ont suivi un programme de formation en soins pédiatriques. 24 élèves ont été affectés au nouveau programme en réalité virtuelle, tandis que les 24 autres suivaient le cursus classique en travaillant avec des patients réels. Les 48 élèves ont ensuite passé le même test, face à des patients réels. D’un point de vue global, les jeunes étudiants ayant suivi le cursus en réalité virtuelle ont obtenu de meilleurs résultats que les autres. Cette différence était particulièrement marquée pour certains actes, tels que le contrôle des infections, l’évaluation initiale ou l’oxygénothérapie. Dans d’autres domaines, comme l’administration de médicaments, les deux méthodes étaient davantage équivalentes au niveau des résultats.

Mais que permet cette fameuse « réalité virtuelle », exactement ? Selon la définition du Robert, il s’agit d’une « technique simulant un environnement en trois dimensions à l’aide d’un ordinateur ». Actuellement, cette possibilité passe le plus souvent par un casque de réalité virtuelle, qui permet à son utilisateur de s’immerger dans un univers virtuel simulé, et d’y interagir avec des objets. Même s’il s’agit d’une technologie assez liée à l’univers vidéoludique, la VR est également porteuse de nombreux espoirs dans le monde médical. Elle permet en effet de réaliser des entraînements sans risques, où encore de simuler des opérations d’une grande complexité, ce qui permet de les réaliser en limitant les risques face à des patients réels.

Un manque de terrains d’entraînement pour les jeunes infirmiers

Au-delà de savoir si un entraînement en réalité virtuelle peut s’avérer plus efficace, l’enjeu de cette étude tournait aussi autour des pénuries d’espaces propices à la formation. En effet, après la pénurie d’infirmiers rencontrée tout au long de la pandémie de COVID-19 aux États-Unis, de nombreuses jeunes recrues se sont inscrites dans des écoles d’infirmiers, explique la chercheuse. Or, dans certains domaines, les terrains de formations manquent. Par exemple, selon l’American Association of Colleges of Nursing, il existe une forte demande de stages cliniques en pédiatrie. Or, les sites propices à assurer une formation de qualité sont limités, ce qui complique l’acquisition de l’expérience nécessaire pour exercer.

Compléter les formations existantes par des entraînements en réalité virtuelle pourrait donc pallier cette insuffisance. « De nouvelles stratégies doivent être mises en œuvre pour optimiser l’apprentissage, impliquer les apprenants et fournir des méthodes permettant de garantir les compétences des futurs diplômés en soins infirmiers », indique ainsi l’étude. Bien entendu, une étude portant sur 48 élèves reste limitée, et des recherches complémentaires seraient certainement les bienvenues pour conforter ces résultats. Il n’en reste pas moins qu’ils constituent une piste intéressante pour faire face à ces problématiques.

Source : Clinical Simulation in Nursing

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