L’éruption solaire de classe X8.7 d’hier est la plus puissante du cycle actuel enregistrée à ce jour

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Une éruption solaire de classe X8.7 s'est produite hier à partir de la tache solaire AR3664 (à droite). | NASA/SDO
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Hier à 18h51 (heure française), le complexe de taches solaires AR3664 a une fois de plus émis une gigantesque éruption, cette fois-ci de catégorie X8.7 — la plus puissante du cycle solaire actuel. Alors que la région enregistre une intense activité depuis quelques jours, cette dernière éruption a été précédée de près par deux autres de classe X. Toutefois, les éjections de masse coronale (CME) qui en résultent n’auront probablement qu’un faible impact géomagnétique sur Terre, la tache s’étant déplacée au niveau du bord ouest du disque solaire.

Les éruptions solaires sont de puissantes explosions se produisant lorsque des lignes de champ magnétique à la surface du soleil sont perturbées. Cette perturbation est due à l’accumulation d’énergie au niveau de zones de champ magnétique intense, notamment les taches solaires. Les éruptions qui en résultent projettent d’immenses jets de matière ionisée à des centaines de milliers de kilomètres de la surface.

Ces phénomènes extrêmes deviennent plus fréquents à mesure que le Soleil progresse dans son cycle périodique d’activité de 11 ans. En vue des récents événements, le cycle actuel (le 25e) — qui a débuté en 2019 — pourrait bientôt atteindre son pic (maximum solaire), si ce n’est déjà fait. Les astronomes ne peuvent dater précisément le maximum solaire que plusieurs mois après qu’il se soit produit.

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Le Soleil est en effet extrêmement actif depuis le début de l’année. Il a enregistré 97 éruptions solaires de classe M et X rien que ce mois-ci (entre le 1er et le 14 mai). La classe X désigne les éruptions les plus intenses après la classe M. Parmi les régions les plus actives au cours de ce mois-ci figure la tache solaire AR3664. S’étendant sur 17 fois le diamètre de la Terre, elle a engendré, samedi dernier, une double éruption de classe X qui a provoqué la plus puissante tempête géomagnétique depuis 2003.

Puis, au cours de la soirée d’hier, elle (la même tache solaire) a provoqué 3 éruptions successives, respectivement de classes X1.7, X1.3 et X8.7. Selon le Space Weather Prediction Center (SWPC) de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), cette dernière a culminé exactement à 18h51 et est la plus intense du cycle solaire actuel enregistré à ce jour.

« La région 3664 a encore produit une autre éruption de classe X alors qu’elle se déplaçait au-delà du bord solaire occidental. Cette fois, c’était une éruption X8.7, soit la plus extrême de ce cycle solaire », a indiqué l’agence dans son dernier rapport. D’autre part, étant donné sa position, l’éruption a été partiellement occultée. Cela suggère qu’elle pourrait être encore plus puissante qu’on le pense.

Un faible impact géomagnétique, mais d’importantes pannes radio à prévoir

Malgré l’intensité de la dernière éruption, les experts du SWPC estiment qu’il n’y aura probablement que très peu d’impact géomagnétique sur Terre. En effet, la tache AR3664 s’est déplacée au niveau du bord ouest du disque solaire et ne fait donc plus directement face à notre planète. Selon les chercheurs, les seules tempêtes géomagnétiques qui pourraient se produire sont de niveau mineur (G1) à modérer (G2) et pourraient résulter de CME obliques. Contrairement au week-end dernier, il n’y aurait ainsi cette fois que peu de chances d’apercevoir des aurores.

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Carte montrant les zones de perturbations radio. Les zones rouges montrent où les signaux radio à ondes courtes sont absorbés. © SWPC

Cependant, l’emplacement d’AR3664 est magnétiquement connecté à notre planète, ce qui rend l’éruption extrême d’hier particulièrement néfaste pour la communication radio. Cette connexion crée en effet une « spirale de Parker », un phénomène magnétique accélérant le déplacement des particules chargées (provenant des CME) entre le Soleil et la Terre. « Considérez-le comme une autoroute magnétique », explique le SWPC. « Les particules qui arrivent sont canalisées par le champ magnétique de notre planète vers les pôles, où elles ionisent l’atmosphère et interfèrent avec la transmission normale radio à ondes courtes », indique le centre.

Au niveau du cercle polaire arctique, les fréquences radio inférieures à 30 mégahertz sont presque complètement occultées. En Australie, en Asie de l’Est et sur tout le continent américain, les fréquences de 20 mégahertz connaissent une panne presque complète. Ces perturbations pourraient mettre en danger les aviateurs, les marins et autres opérateurs radio. En outre, ces pannes pourraient persister pendant quelques jours, notamment surtout si des éruptions continuent à se produire au niveau de la région AR3664.

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