Éruptions volcaniques à Grindavik (Islande) : le réveil d’une ligne de faille après 800 ans en serait à l’origine

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Une éruption volcanique près de Gindravik. | Bureau météorologique isalandais/Wikimedia Commons
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La série de violentes éruptions volcaniques sévissant actuellement près de Grindavik en Islande serait due au « réveil » d’une ligne de faille en sommeil depuis près de 800 ans, située juste en dessous de la péninsule de Reykjanes. Selon les experts, cela pourrait continuer à générer de l’activité volcanique, qui pourrait devenir toujours plus imprévisible au fil des ans — allant jusqu’à menacer d’engloutir la petite ville de pêcheurs et les infrastructures de la zone.

Depuis l’année dernière, une série d’éruptions volcaniques violentes a lieu dans la péninsule de Reykjanes, près de la ville de Grindavik en Islande. La première a débuté dans la soirée du 18 décembre 2023, au niveau de la chaîne de cratères de Sundhnúkur, au nord de la ville. Décrite comme étant la plus intense dans la péninsule depuis 2021, la série d’éruptions a éjecté de grandes quantités de lave volcanique, par le biais de panaches s’élevant jusqu’à 100 mètres de haut et se propageant sur des dizaines de kilomètres.

Ces éruptions ont été précédées par une intense activité sismique (allant jusqu’à 5,3 de magnitude) ayant débuté en octobre 2023. Ces secousses ont engendré une infiltration de magma s’étendant initialement sur environ une quinzaine de kilomètres de long et 800 mètres de profondeur. Bien que les tremblements de terre soient assez fréquents dans le pays — en raison de son emplacement, au-dessus de la dorsale médio-atlantique —, le dernier essaim de secousses sismiques serait inhabituellement intense.

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L’éruption de dimanche dernier était la cinquième en moins de trois ans sur la péninsule de Reykjanes. Cette dernière éruption a été provoquée par une nouvelle faille éruptive et menace d’engloutir Grindavik avec ses coulées de lave. En atteignant la ville, les coulées ont notamment déjà détruit plusieurs habitations. Cette dernière éruption ainsi que la précédente n’ayant été annoncées que par très peu d’activités sismiques, les chercheurs estiment que l’infiltration de magma est désormais très proche de la surface. Cette infiltration serait d’ailleurs facilitée par la minceur de la croûte surmontant la ligne de faille sous le pays.

Hier, des signaux évidents indiquant un soulèvement des terres ont été relevés au nord de Grindavik. Selon l’agence météorologique locale, les mesures suggèrent que le taux de soulèvement s’y est accentué depuis le 14 janvier. Les données GPS ont également montré une déformation du sol, suggérant que les risques d’effondrement sont toujours élevés. L’évaluation globale des risques au niveau de la ville est désormais passée au rouge (le niveau le plus élevé).

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Carte d’évaluation des risques, valable du 19 au 25 janvier (excepté évolution significative). © Bureau météorologique islandais

Des éruptions à venir toujours plus imprévisibles

Cette brusque et intense série d’activités serait le signe de la réactivation d’une ligne de faille restée longtemps en sommeil, a déclaré un expert à l’Agence France Presse. En effet, la région n’aurait pas connu d’activités aussi intenses et fréquentes depuis plusieurs siècles. Après 800 ans d’arrêt de l’activité de surface, le pays serait entré dans un nouvel épisode de séparation des plaques, qui pourrait durer plusieurs années, voire des décennies.

Cet éveil risque d’ailleurs de mener à des éruptions toujours plus imprévisibles dans les années à venir. Il y aurait également un risque d’éruption sous-marine, qui pourrait engendrer de violentes explosions éjectant de grandes quantités de cendres dans l’atmosphère. En outre, l’agence météorologique islandaise a déclaré que la coulée de magma qui a atteint Grindavik pourrait elle-même contribuer à la formation de nouvelles fissures.

Bien que la quantité de lave remontant à la surface (en raison de la réactivation de la faille) pourrait ne pas être si élevée, l’emplacement de cette ligne de faille rendra certainement l’évènement menaçant. En effet, non seulement Grindavík pourrait être engloutie par les coulées de lave, mais la centrale géothermique de Svartsengi (la ville voisine) risque également d’être détruite. Cette dernière fournit l’eau et l’électricité aux 30 000 habitants résidant dans la péninsule de Reykjanes, soit environ 8 % de la population du pays.

Le célèbre hôtel et spa Blue Lagoon a également été contraint de fermer temporairement ses portes. Cela suggère que les éruptions à venir pourraient avoir de lourdes conséquences sur l’économie locale. D’un autre côté, Grindavík serait entièrement construite sur d’anciennes coulées de lave, ce qui soulève des questions quant à son établissement à cet endroit précis.

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