Des conseils en diététique en tout genre affluent partout sur internet. Cependant, les conseils clairs se basant sur de véritables études scientifiques sont plus rares. Quels sont les bons régimes alimentaires pour une meilleure santé ? Des chercheurs d’Harvard exposent une analyse comparative — peut-être la plus complète à ce jour — des avantages sur la santé de quatre régimes alimentaires connus. Ayant en commun des graines non transformées, des fruits, des légumes, des noix et des légumineuses, ces régimes seraient étroitement liés à une réduction du risque de décès prématuré.
Tous les cinq ans, les États-Unis publient un guide officiel de diététique (DGA), recommandant de nombreux régimes alimentaires pouvant s’adapter aux préférences, à l’âge, aux traditions, etc. Bien que ces guides soient conçus par des départements de santé américains, ils peuvent être appliqués à de nombreux autres pays dans le monde.
La nouvelle étude, publiée dans la revue JAMA Internal Medicine, recommande quatre régimes particuliers et connus pour être sains. Le premier est basé sur un indice d’alimentation saine, publié en 2015 par le centre américain pour les recherches sur l’obésité infantile. Ce guide recommande des quantités journalières à ne pas dépasser pour divers groupes d’aliments, tels que les fruits, les légumes et les produits laitiers. Le deuxième régime conseillé est le méditerranéen alternatif, comprenant des données quantitatives sur les fruits, le poisson, les noix, l’alcool, etc. Le troisième est basé sur un régime à base de plantes, tandis que le dernier est un régime alimentaire sain alternatif (englobant toutes les catégories alimentaires, mais en quantité non excessive).
Malgré leur grande différence, ces quatre régimes ont un point commun, qui selon les experts leur permettraient de réduire le risque de maladies chroniques et de décès prématuré. Chacun de ces régimes comprend notamment des graines non transformées, des fruits, des légumes, des noix et des légumineuses. À rappeler que bien que ces derniers apportent des biens-faits sur la santé, il est nécessaire de les répartir convenablement, afin d’en tirer un maximum de bénéfices.
Cependant, l’on ne sait pas encore avec précision quelles habitudes alimentaires sont les plus bénéfiques pour la longévité. L’étude d’Harvard s’appuie en effet uniquement sur des sondages, plutôt que sur des suivis scientifiques. Toutefois, les sondages sur le long terme ont montré que l’adoption d’un des quatre régimes est en lien avec une plus faible mortalité.
D’après les chercheurs de la nouvelle étude, il serait important d’évaluer le respect des habitudes alimentaires saines ainsi que les résultats pour la santé à long terme et la mortalité, afin d’effectuer des mises à jour adaptées. « Les DGA visent à fournir des conseils diététiques scientifiques qui favorisent une bonne santé et réduisent les principales maladies chroniques. Ainsi, il est essentiel d’examiner les associations entre les régimes alimentaires recommandés par la DGA et les résultats à long terme pour la santé, en particulier la mortalité », explique Frank Hu, professeur de nutrition et d’épidémiologie et directeur du département de nutrition de l’institut de santé public TH. Chan, de Harvard et auteur correspondant de la nouvelle étude.
« Nos conclusions seront précieuses pour le comité consultatif sur les directives diététiques 2025-2030, qui est en cours de formation pour évaluer les preuves actuelles concernant les différents modes d’alimentation et les résultats pour la santé », ajoute Hu. D’après l’expert, peu d’études encore se consacreraient au risque à long terme de mortalité totale et par cause, que les régimes DGA pourraient potentiellement pallier. De plus, des données précises sur la réduction de la mortalité permettraient également de soutenir les efforts de sensibilisation pour une alimentation saine.
Adopter au moins un des régimes aurait un impact positif sur la santé
Pour évaluer les régimes recommandés selon les DGA, les chercheurs de la nouvelle étude ont collecté des données sur 36 ans, concernant la santé de 75 230 femmes et 44 085 hommes, par le biais de professionnels de la santé. Au début de l’étude, tous les participants étaient exempts de cancer ou de maladies cardiovasculaires. Ils ont ensuite été invités à remplir des questionnaires tous les quatre ans, sur leurs habitudes alimentaires.
Les résultats ont montré que les participants montrant les scores les plus élevés sur l’un des quatre régimes susmentionnés étaient moins susceptibles de mourir au cours de la durée de l’étude, et ce quelle que soit la cause. Ils avaient notamment une incidence réduite de maladies cardiovasculaires, de cancer et de maladies respiratoires.
Des scores plus élevés par rapport au régime méditerranéen alternatif et le régime sain alternatif étaient associés à un risque plus faible de décès par maladie neurodégénérative. Ces résultats étaient valables pour plusieurs catégories ethniques, dont les Afro-Américains et les Hispaniques, ainsi que les Caucasiens.