Des informaticiens résolvent un mystère de longue date entourant l’un des tableaux de Leonard de Vinci

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| Marco Liang et al. 2019
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Parmi les nombreuses ouvres de Leonard de Vinci, le tableau intitulé Salvator Mundi (le Sauveur du Monde, en latin) est certainement l’une des plus célèbres. La peinture représente le Christ tenant un globe en verre dans sa main. Divers mystères planent autour de l’oeuvre, quant à sa véritable paternité ou l’implication de de Vinci dans sa réalisation. Une autre question que se posent les historiens de l’art depuis sa découverte, est pourquoi l’orbe ne présente aucun phénomène de réflexion lumineuse ? Récemment, une équipe d’informaticiens a apporté une réponse à ce mystère de longue date.

Des chercheurs américains ont peut-être résolu l’un des grands mystères de la peinture de Léonard de Vinci — pourquoi l’orbe de verre dans la peinture Salvator Mundi (datée d’environ 1500 CE) ne montre aucun signe de réfraction et de réflexion de la lumière, effet qui pourrait légitimement être attendu.

La réponse, selon des modèles informatiques créés par une équipe de l’Université de Californie, est que dans la peinture, Jésus tient un orbe creux plutôt que plein (orbe solide), qui serait apparu de la façon dont de Vinci l’a représenté. Cette idée d’un orbe creux a été évoquée auparavant par les historiens de l’art, à côté d’hypothèses alternatives impliquant le cristal de roche, mais maintenant un rendu 3D avancé a montré que la peinture de de Vinci représente avec précision un objet en verre creux.

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Pour étudier Salvator Mundi en détails, les chercheurs ont modélisé la peinture en 3D et recréé un tableau virtuel grâce au rendu inversé. Crédits : Marco Liang et al. 2019

Un orbe de verre entièrement creux

Les robes du Christ montrées derrière l’orbe dans Salvator Mundi ne sont pas déformées ou grossies, tandis qu’il y a aussi trois taches blanches peintes à la surface. Certains historiens ont suggéré que de Vinci avait délibérément peint l’orbe d’une manière irréaliste. Cependant, en utilisant une technique d’infographie connue sous le nom de rendu inverse — où les détails tridimensionnels d’une scène sont extrapolés à partir d’une image bidimensionnelle — les scientifiques ont pu recréer ce que de Vinci a peint il y a des centaines d’années.

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Rendus informatiques montrant un orbe solide (A) et un orbe creux (B). Crédits : Marco Liang et al. 2019

Selon les calculs de l’équipe, l’orbe avait un rayon de 6.8 centimètres et était 25 centimètres devant le sujet de la peinture. L’orbe ne pouvait pas mesurer plus de 1.3 millimètre d’épaisseur, suggère l’analyse. Les ombres dans le tableau suggèrent une forte source de lumière par le haut, ainsi qu’une lumière diffuse plus générale, selon les modèles informatiques. La recherche n’a pas encore été évaluée par des pairs, mais l’analyse informatique correspond à ce qui est sur la toile.

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De solides connaissances en optique

D’après les plis de la robe du Christ qui passent derrière l’orbe, il semble que de Vinci avait une solide connaissance du fonctionnement des orbes de verre — en effet, il était connu pour étudier l’optique à l’époque. La plupart des plis ne sont pas déformés, mais l’un montre quelques changements derrière l’orbe.

Le tableau — qui s’est vendu à 450 millions de dollars en 2017, ce qui en fait le tableau le plus cher du monde — est toujours entouré de nombreuses controverses, plusieurs chercheurs suggérant que de Vinci n’a contribué qu’à certaines sections du tableau, ou qu’il n’était pas impliqué du tout.

Le fait que l’orbe en verre soit représenté avec précision ajoute du crédit aux affirmations selon lesquelles de Vinci avait en effet un rôle dans la composition — et qu’il avait utilisé ses connaissances en optique et en lumière pour produire une véritable représentation.

Sources : arXiv

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