Le télescope spatial Kepler de la NASA a catalogué des centaines de nouveaux mondes étrangers, dont certains pourraient potentiellement être habitables.
La galaxie est remplie de mondes similaires à la planète Terre. Et encore une fois, le télescope spatial Kepler de la NASA nous le prouve : en effet, ce dernier a découvert 219 nouvelles exoplanètes potentielles, portant le nombre total de ces exoplanètes à 4034, selon l’analyse finale de sa principale recherche (qui a duré 4 ans) et qui a été publiée par la NASA.
Parmi ces 219 nouveaux candidats, 10 d’entre eux sont proches de la taille de la Terre et se situent dans la zone habitable de leurs étoiles hôtes (la zone habitable est une région de l’espace où les conditions sont favorables à l’apparition de la vie telle que nous la connaissons sur Terre). Ces nouveaux mondes s’ajoutent à la liste des planètes potentiellement habitables et détectées par Kepler : il en existe donc aujourd’hui 49.
Et cela n’est que le début des découvertes, car Kepler n’a observé qu’une infime fraction de l’espace. Ce catalogue publié par la NASA, recensant les exoplanètes découvertes, permettra aux astronomes d’évaluer à quel point les planètes similaires à la Terre sont communes dans l’espace. « Je me réjouis vraiment de voir ce que les gens vont faire avec ce catalogue », a déclaré Susan Mullally, chercheuse pour la mission Kepler à l’institut SETI de Mountain View en Californie, aux États-Unis.
Mullaly était présente lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée durant la conférence scientifique Kepler & K2 de la NASA. Lors de cet évènement, une autre étude a également été présentée au public : Mullally a découvert une distinction notable entre les planètes rocheuses plus grandes que la Terre et les planètes gazeuses plus petites que Neptune.
Il faut savoir qu’entre 2009 et 2013, le télescope spatial Kepler a sondé une même partie du ciel, dans la constellation du Cygne, et a pu mesurer la luminosité de quelques 200’000 étoiles. Si l’une d’entre elles était assombrie durant une courte période de temps, cela pourrait être le signe du passage d’une planète (bloquant de ce fait une partie de sa lumière). Des 4034 candidates probables découvertes par Kepler, 2335 d’entre elles ont été confirmées comme étant des exoplanètes, grâce à d’autres analyses et observations.
Avant que le télescope spatial Kepler n’effectue toutes ces découvertes, les astronomes connaissaient uniquement des exoplanètes géantes (de la taille de Jupiter), dont certaines possèdent des orbites étonnamment proches de leurs étoiles hôtes. Mais grâce à Kepler, les exoplanètes découvertes se sont révélées beaucoup plus variées.
Concernant le catalogue final publié par la NASA, l’équipe de recherche s’est concentrée sur la mise en scène des planètes semblables à la Terre, situées autour d’étoiles de type G, comme notre Soleil. De telles planètes sont plus difficiles à repérer car il est possible qu’elles n’aient effectuées que quelques orbites autour de leur étoile, pour la période durant laquelle Kepler a sondé l’espace (soit 4 ans seulement).
Dans le catalogue se trouvent donc toutes les exoplanètes similaires à la Terre, y compris celles qui s’en rapprochent le plus, dont une, connue sous le nom de KOI-7711 : « C’est la plus semblable à la Terre en termes d’orbite et de taille. Mais il y a encore beaucoup de choses que nous ne connaissons pas à propos de cette planète », explique Mullally.
L’une des autres grandes surprises de Kepler était la découverte de toute une profusion de planètes de tailles situées entre celles de la Terre et de Neptune : les astronomes ne pouvaient pas expliquer comment ces planètes se formaient, ni s’il existait un continuum entre les « super-Terres » rocheuses et les « mini-Neptunes » gazeuses.
Une étude de suivi, décrite par l’astronome Benjamin Fulton de l’Université d’Hawaï, à Honolulu, a permis d’affiner les mesures concernant les tailles pour quelques 2000 planètes découvertes par Kepler, en utilisant les télescopes Keck, à Hawaï.
Loin de constater une continuité entre les planètes, cette étude a révélé deux groupes bien distincts d’objets : un groupe contenant des planètes étant jusqu’à 1,5 fois plus petites que la Terre, et un autre groupe constitué de planètes deux fois plus grandes que cette dernière, avec très peu de planètes découvertes se situant entre ces deux catégories.
Fulton et son équipe pensent que le groupe plus petit est composé de « super-Terres » rocheuses, tandis que le plus grand groupe est composé de « mini-Neptunes » gazeuses. Fulton a également comparé cette découverte au fait que les mammifères et les reptiles se trouvent sur des branches bien distinctes de l’arbre phylogénétique (l’arbre de l’évolution schématique qui montre les relations de parenté entre des groupes d’êtres vivants). « L’écart dans le rayon est vraiment intéressant et provient d’un suivi méticuleux des planètes précédemment découvertes par Kepler, plutôt que celles annoncées aujourd’hui », explique l’astronome David Kipping de l’Université de Columbia, aux États-Unis, qui n’a pas participé à l’étude.
Fulton a annoncé que l’équipe croit que cette division est causée par l’environnement dans lequel une planète se trouve au moment de sa formation, ainsi que par sa capacité à contenir des gaz volatils comme l’hydrogène. La gravité d’une « super-Terre » plus petite peut ne pas être assez forte pour contenir l’hydrogène : si elle est proche de son étoile hôte, alors l’hydrogène peut être arraché. Mais si une planète débute avec plus d’hydrogène, qu’elle est plus grande, ou qu’elle se forme davantage avant de se déplacer vers l’intérieur, elle peut finalement devenir une « mini-Neptune ».
Dans le domaine de la recherche de la vie, Fulton croit qu’il est plus judicieux de se concentrer sur l’étude des « super-Terres » rocheuses : « Cela a des implications dans la recherche de la vie. Cela affine la ligne de démarcation entre ce qui pourrait être habitable ou non habitable », a-t-il déclaré.