Une étude révèle que l’optimisme et le pessimisme sont associés aux capacités cognitives

Chez les jeunes adultes, l’optimisme favoriserait de meilleures capacités de raisonnement.

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De précédents travaux montrent que l’optimisme favorise de bons résultats sur le bien-être général, tandis que le pessimisme est associé à des risques pour la santé. Pour la première fois, des chercheurs ont étudié les associations entre l’optimisme et le pessimisme et les capacités cognitives à l’âge adulte. Ils ont conclu qu’un optimisme plus élevé et un pessimisme plus faible sont associés à des capacités de raisonnement plus élevées chez les jeunes adultes, et qu’un pessimisme plus élevé est lié à des scores plus faibles au test de mémoire chez les adultes d’âge moyen.

On définit l’optimisme et le pessimisme dispositionnels comme des traits de personnalité caractérisés par des tendances à attendre des résultats positifs ou négatifs dans la vie. Des études en psychologie et sciences sociales montrent qu’il existe une corrélation entre l’affect dispositionnel (positif et négatif) et des aspects comme la personnalité, la prise de décision, la négociation, la résilience psychologique et la gestion des événements stressants de la vie. De plus, l’optimisme serait bénéfique pour la santé et le bien-être, alors que le pessimisme serait associé à des risques pour la santé.

D’autres études — basées sur les théories de l’investissement intellectuel — montrent également que certains traits de personnalité affectent le développement des capacités cognitives. Par exemple, un individu optimiste sera amené à résoudre davantage de problèmes, en investissant plus de temps et d’efforts dans l’apprentissage et dans des situations cognitivement difficiles. « La joie pousse un individu à jouer, à créer de nouvelles idées et à repousser les limites, ce qui soutient les capacités intellectuelles et créatives », rapportent les chercheurs finlandais. « En revanche, l’émotivité négative rétrécit le répertoire de pensées et d’actions de l’individu afin de le préparer à prendre des décisions rapides dans une situation menaçante ».

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Lien entre optimisme, pessimisme et capacités cognitives : une première chez les adultes

Malgré les précédents résultats de recherche, peu d’études se sont penchées sur le lien entre l’optimisme et le pessimisme dispositionnels d’une part, et les capacités cognitives telles que le raisonnement, la résolution de problèmes, les aptitudes verbales et la mémoire d’autre part. Il s’agit de la toute première étude sur des échantillons d’adultes basés sur la population — trois études ayant déjà analysé cette corrélation chez des adolescents.

Les chercheurs ont réalisé deux tests portant sur des âges différents : un premier sur un échantillon de 383 participants de 26 ans (ayant sûrement atteint un niveau relativement stable de capacités cognitives), et un second sur 5042 participants âgés de 46 ans. Dans le premier test, sept capacités ont été analysées au regard de l’optimisme ou du pessimisme : le raisonnement, le vocabulaire, la fluidité verbale, la motricité fine, l’attention sélective, le contrôle des impulsions et la mémoire. Dans le second, seule la mémoire a été prise en compte. Les variables de confusion telles que le sexe, le niveau d’éducation des participants, le niveau d’éducation de la mère ainsi que la dépression ont été intégrées dans l’analyse pour ne pas perturber les résultats.

Chez les jeunes de 26 ans, les résultats de cette étude ont montré qu’un optimisme dispositionnel plus élevé était logiquement associé à un pessimisme dispositionnel plus faible, à une dépression plus faible, à des niveaux d’éducation plus élevés et à des scores plus élevés aux tests de raisonnement. Au contraire, un pessimisme dispositionnel plus élevé était corrélé à un niveau d’éducation plus faible, à une dépression plus élevée et à des scores plus faibles sur le raisonnement, la richesse du vocabulaire et les aptitudes motrices.

Le pessimisme est associé à de plus faibles scores aux tests de mémoire, chez les adultes d’âge moyen

Des résultats similaires ont été trouvés pour les personnes âgées de 46 ans, chez lesquelles un optimisme dispositionnel plus élevé était corrélé à un pessimisme dispositionnel plus faible et à une dépression plus faible, de façon modérée. Un optimisme dispositionnel plus élevé est également corrélé avec un niveau d’éducation plus élevé et un score de mémoire plus élevé, et des résultats contraires ont été rapportés pour le pessimisme dispositionnel.

Le lien était plus fort entre le pessimisme et les mauvais scores de mémoire, qu’entre l’optimisme et les meilleurs scores de mémoire. « Il convient de noter que, dans notre étude, l’association d’un pessimisme plus élevé et d’une mémoire plus faible n’a été observée que chez les personnes de 46 ans, et non chez celles de 26 ans », ajoutent les chercheurs. « Cette constatation peut indiquer que l’association dépend de l’âge et apparaît lorsque le vieillissement cognitif a commencé, ce qui peut se produire dès le milieu de la vie ».

De manière générale, des associations plus fortes ont été rapportées entre le pessimisme et les capacités cognitives qu’entre l’optimisme et les capacités cognitives. « Cette observation soutient l’idée que l’optimisme et le pessimisme devraient être analysés comme des variables distinctes plutôt que comme une seule dimension. L’optimisme et le pessimisme ont des influences génétiques distinctes et des associations différentes avec deux hémisphères cérébraux et peuvent donc avoir des qualités distinctes qui peuvent passer inaperçues si elles ne sont pas examinées séparément ». En outre, le nombre de tests réalisés était trop différent entre les jeunes de 26 ans et les adultes de 46 ans pour permettre une analyse comparative, et la recherche n’offre pas non plus de preuves de cause à effet.

Par ailleurs, l’association entre l’optimisme et le raisonnement disparaissait lorsque le niveau d’éducation du participant de 26 ans était contrôlé, ce qui signifie que l’éducation est un facteur important de réussite ou d’échec aux tests de capacités cognitives. De même, quand le facteur est isolé, la dépression présente une influence négative sur ces mêmes tests.

Source : Personality and Individual Differences

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