L’ordinateur quantique de Google réduit à quelques secondes un calcul qui aurait pris 47 ans sur un superordinateur

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Les circuits qubit de l'ordinateur quantique Sycamore de Google. | Google
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L’ordinateur quantique de Google, Sycamore, a accompli une tâche qui aurait nécessité près d’un demi-siècle pour un ordinateur traditionnel. Cette réalisation, qui repose sur les lois de la mécanique quantique, a le potentiel de bouleverser des domaines tels que la recherche scientifique en offrant des capacités de modélisation sans précédent. Cependant, elle soulève des préoccupations en matière de sécurité, car cette puissance de calcul pourrait un jour compromettre les systèmes de chiffrement existants.

L‘informatique quantique, un domaine qui semblait autrefois relever de la science-fiction, est en train de devenir une réalité tangible. Cette technologie, qui tire parti des principes hors normes de la mécanique quantique, a le potentiel de transformer radicalement notre façon de traiter les informations et de résoudre les problèmes.

Dans ce contexte, Google, l’un des principaux acteurs du secteur, a récemment fait une annonce qui a captivé l’attention du monde entier. Son ordinateur quantique, baptisé Sycamore, a effectué en quelques secondes des calculs qui auraient pris 47 ans à un ordinateur classique. Cette percée, si elle est confirmée, représenterait une avancée majeure dans le développement de l’informatique quantique. Elle ouvre la voie à des applications innovantes dans divers domaines, allant de la recherche scientifique à la sécurité informatique, tout en posant de nouveaux défis et questionnements. L’étude est disponible sur la plateforme arXiv.

L’ordinateur quantique de Google : une machine hors du commun

L’ordinateur quantique de Google, connu sous le nom de Sycamore, est donc une machine qui, comme ses concurrentes, repousse les frontières de ce que nous pensions possible en matière de calcul. La clé de cette performance réside dans le principe de la superposition quantique. En termes simples, cela signifie qu’un bit quantique, ou qubit, peut prendre simultanément la valeur 0 et 1.

C’est une rupture fondamentale avec les ordinateurs classiques, où un bit ne peut être que 0 ou 1 à un moment donné. Cela signifie qu’un ordinateur quantique peut traiter une multitude de possibilités en même temps, ce qui lui permet d’effectuer des calculs à une vitesse inégalée.

Cependant, il est important de noter que la superposition quantique est un état délicat à maintenir. Les qubits sont extrêmement sensibles à leur environnement et peuvent facilement être perturbés, ce qui peut entraîner des erreurs de calcul. C’est l’un des nombreux défis que les chercheurs doivent surmonter pour rendre les ordinateurs quantiques pratiques pour une utilisation quotidienne.

Un bouleversement pour la recherche scientifique

L’impact potentiel de cette avancée est énorme. Pour la recherche scientifique, les ordinateurs quantiques permettraient de modéliser des systèmes complexes, comme les interactions moléculaires, avec une précision sans précédent. Cela pourrait ouvrir la voie à des découvertes majeures dans des domaines tels que la chimie, la biologie et la physique.

Les implications de cette avancée vont bien au-delà de la simple accélération des calculs. Elle pourrait transformer la façon dont nous approchons la recherche scientifique elle-même, en nous permettant de modéliser et de comprendre des systèmes d’une complexité qui était auparavant hors de notre portée. Associée à l’intelligence artificielle, la portée de cette technologie ne peut laisser qu’enthousiaste. D’ailleurs, récemment, une IA aurait révélé la molécule anti-âge la plus puissante à ce jour.

Des implications pour la sécurité informatique

Si l’avancée de Google est indéniablement impressionnante, elle n’est pas sans conséquences. L’une des implications les plus significatives concerne la sécurité informatique. En effet, la puissance de calcul des ordinateurs quantiques pourrait rendre obsolètes de nombreux systèmes de chiffrement actuels.

Les systèmes de chiffrement modernes reposent sur la complexité des calculs mathématiques. Le chiffrement RSA, largement utilisé pour sécuriser les transactions en ligne, repose sur la difficulté de factoriser de grands nombres en leurs facteurs premiers. Pour un ordinateur classique, cette tâche est extrêmement difficile et prendrait un temps considérable, ce qui rend le chiffrement sécurisé. Cependant, avec un ordinateur quantique comme Sycamore, ces calculs pourraient être effectués beaucoup plus rapidement. De fait, les systèmes de chiffrement actuels pourraient être déchiffrés en un temps beaucoup plus court.

C’est un défi majeur pour la sécurité informatique. Les chercheurs et les entreprises technologiques devront donc trouver de nouvelles méthodes de chiffrement qui peuvent résister à la puissance des ordinateurs quantiques. Cela pourrait impliquer le développement de nouveaux algorithmes de chiffrement, ou l’utilisation de principes de la mécanique quantique pour créer ce que l’on appelle le « chiffrement quantique ».

Un pas en avant, mais encore beaucoup du chemin à parcourir

Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour rendre les ordinateurs quantiques accessibles. Des défis techniques majeurs, tels que la correction d’erreurs et la stabilité des qubits, doivent encore être surmontés.

De plus, il reste à déterminer comment intégrer efficacement cette technologie dans nos systèmes informatiques actuels. Malgré ces défis, l’annonce de Google constitue un jalon important dans le développement de cette technologie.

Source : arXiv

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