La pluie de météores des Géminides atteindra son apogée cette semaine !

Le pic coïncidera avec une lune gibbeuse, mais il sera tout de même possible d’apercevoir les météores les plus brillants.

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La pluie de météores des Géminides capturée en même temps qu'une aurore boréale à Deep River en Ontario (Canada), le 13 et 14 décembre 2023. David Cox/EarthSky Community Photos
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La pluie de météores des Géminides, l’une des plus attendues de l’année, atteindra son apogée au cours de la nuit du 13 au 14 décembre, annoncent les astronomes. Ce pic coïncidera cependant avec une lune gibbeuse, dont la luminosité éclipsera probablement les plus petits météores. Néanmoins, il sera tout de même possible d’apercevoir les plus gros, à condition bien sûr que le ciel soit bien dégagé — jusqu’à 120 météores par heure sont attendus.

La pluie de météores des Géminides est l’une des plus spectaculaires de l’année. Provenant du passage de l’astéroïde géocroiseur 3200 Phaéton, le phénomène doit son nom à la constellation des Gémeaux dans la direction de laquelle on peut l’observer (point radiant). L’astéroïde effectue une orbite autour du Soleil environ tous les 1,4 an et se fragmente un peu à la manière d’une comète à chaque rapprochement. Cela crée une pluie de météores lorsque la Terre se déplace à travers les débris.

Les premières observations documentées des Géminides remontent au milieu du XIXe siècle. Cette année, elle a débuté le 19 novembre et s’achèvera le 24 décembre. Elle atteindra un pic dans la nuit du 13 jusqu’au 14 décembre, au petit matin. Le point radiant se lèvera en milieu de soirée et sera au plus haut dans le ciel vers 2 h du matin (heure locale).

Cependant, ce pic coïncidera avec une lune gibbeuse (presque pleine), et la pleine Lune surviendra exactement le 15 décembre. Heureusement, les débris de 3200 Phaéton seront suffisamment volumineux et laisseront beaucoup de météores brillants et colorés. Et bien que la constellation des Gémeaux se trouve dans l’hémisphère Nord, une petite partie de la pluie de météores sera même visible depuis l’hémisphère Sud. D’autre part, les météores ne seront peut-être plus aussi nombreux, mais quelques-uns seront encore visibles jusqu’à la veille de Noël.

Pour maximiser les chances d’en apercevoir, il est idéal de s’éloigner des lumières urbaines afin de minimiser la pollution lumineuse. Pour filtrer partiellement la lumière de la Lune, choisissez également un point d’observation où elle est masquée par un bâtiment ou un arbre. Il est également possible de la masquer avec la main, mais ce n’est évidemment pas idéal pour une longue nuit d’observation. « Soyez conscient que les météores arrivent souvent par à-coups, entrecoupés de périodes d’accalmie », écrivent Deborah Byrd, Kelly Kizer Whitt et Marcy Curran pour EarthSky.

radiant geminides
Les météores semblent provenir de l’étoile brillante Castor, située dans la constellation des Gémeaux, visible à l’est les soirs de décembre, et atteignent leur maximum vers 2 heures du matin, heure locale. © EarthSky

Une comète dormante ?

3200 Phaéton est un curieux corps céleste dont la véritable nature fait encore l’objet de débats au sein de la communauté scientifique. Il présente notamment à la fois les caractéristiques d’un astéroïde et d’une comète. Les comètes sont des masses de glace et de poussière avec un noyau solide en leur cœur.

Elles se déplacent autour du Soleil sur des orbites elliptiques, les rapprochant et les éloignant ainsi périodiquement. Lorsqu’elles se rapprochent du Soleil, la couche de glace externe se sublime (passage de l’état solide à gazeux) en raison de la hausse de température et crée une coma, la fameuse traînée lumineuse caractérisant les comètes. En s’éloignant du Soleil, les comas se dissipent et seuls leurs noyaux sont visibles en raison de la baisse de température. En revanche, les astéroïdes ont généralement des orbites plus circulaires et ne développent pas de coma en s’approchant du Soleil.

Cependant, ces définitions ont été remises en question par la découverte d’astéroïdes ayant des orbites elliptiques et semblant présenter des comas à l’approche du Soleil. En conséquence, certains ont été recatégorisés en tant que comètes. L’exemple le plus célèbre est l’objet Chiron, considéré comme un astéroïde lors de sa découverte en 1977, puis reclassé en tant que comète en 1989. Il orbite autour du Soleil une fois tous les 50 ans et traverse l’intérieur de l’orbite de Saturne jusqu’à celle d’Uranus.

Une comète peut également être reclassée comme un astéroïde, lorsque la totalité de ses matières volatiles est piégée sous la surface de son noyau. On parle alors de comète « dormante » ou « éteinte ». Détecté pour la première fois sur les images de l’Infrared Astronomical Satellite en 1983, 3200 Phaéton est soupçonné par les astronomes d’être une comète dormante. Son périhélie se situe à la moitié de la distance entre Mercure et le Soleil, tandis que son aphélie est situé au-delà de l’orbite de Mars.

Toutefois, on ne sait toujours pas pourquoi 3200 Phaéton se fragmente à l’approche du Soleil, car il ne devrait logiquement plus posséder de matière volatile (s’il s’agit véritablement d’une comète dormante). La sonde spatiale japonaise DESTINY+ devrait être lancée d’ici 2028 afin d’en savoir plus et sera en orbite autour de l’objet d’ici 2030.

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