La pollution plastique atteint le fond de la fosse des Mariannes, le point le plus profond sur Terre

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| Rich Carey/Shutterstock
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La pollution plastique environnementale ne cesse de croître aux quatre coins de la planète, touchant tous les écosystèmes et n’épargnant que très peu d’endroits. Toxiques pour les espèces vivantes, les déchets plastiques encombrent des zones de plus en plus reculées qui paraissaient jusqu’alors intouchables. Dernièrement, de tels déchets ont été retrouvés au fin fond de la fosse des Mariannes.

Tandis que la pollution plastique continue son inexorable progression, menaçant écosystèmes et espèces vivantes, les différents déchets humains colonisent les endroits de la planète les plus inattendus. Une nouvelle étude rassemblant 30 années de données concernant les déchets plastiques trouvés au fond des océans, a révélé la présence d’environ 3500 déchets tapissant le sol des écosystèmes marins. Parmi ces différents déchets, un sac plastique à usage unique se détache du lot, celui-ci ayant été retrouvé à 10’898 mètres de profondeur, au fond de la fosse des Mariannes. Les résultats ont été publiés dans la revue Marine Policy.

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Photo du sac plastique à usage unique retrouvé à 10’898 mètres de profondeur, au fond de la fosse des Mariannes. Crédits : JAMSTEC

La fosse des Mariannes est la fosse océanique (et la zone) connue la plus profonde de la croûte terrestre. Située dans le nord-ouest de l’océan Pacifique, à l’est de l’île des Mariannes, son point le plus bas est estimé à 11’034 mètres. Des bactéries extrêmophiles, et plus généralement des organismes piézophiles, vivent au fond de cette fosse où la pression peut atteindre 1100 atmosphères.

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Dans cette étude menée par la Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology (JAMSTEC), les scientifiques ont travaillé sur les images des fonds marins recueillies par submersibles et robots marins commandés à distance ; ces images sont accessibles au public sur la base de données des déchets marins. En analysant les enregistrements effectués au cours de 5100 explorations marines, l’équipe a compté 3425 déchets humains, dont environ un tiers de microplastiques, c’est-à-dire des morceaux visibles d’une taille supérieure à 5 mm. Parmi ces derniers, 90% étaient des plastiques à usage unique que les gouvernements commencent aujourd’hui à réguler.

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Sur l’ensemble des images de déchets capturées par les scientifiques, des espèces vivantes apparaissent sur 17% d’entre elles. Crédits : JAMSTEC

Concernant le plastique retrouvé au fond de la fosse des Mariannes, celui-ci a été observé le 20 mai 1998. Depuis 20 ans, le sac a certainement commencé à se désagréger en microparticules de plastiques persistantes. Sur les milliers d’images de déchets composant la base de données, des organismes vivants apparaissent sur 17% d’entre elles, indiquant que cette pollution impacte véritablement les espèces à toutes les échelles. Les chercheurs rappellent que cette étude ne concerne que les sols marins, et non les déchets flottant ou coulant vers le fond ; cela ne représente donc qu’une petite partie de la pollution marine.

plastique algue
Les déchets plastiques qui tapissent le fond des océans affectent algues et coraux. Crédits : JAMSTEC

« Les eaux profondes étant la destination finale des débris plastiques flottant, la fréquence et la distribution très étendue de ces déchets, loin des zones côtières habitées, indiquent qu’un grand nombre de déchets plastiques sont répartis à travers les colonnes d’eau et en haute mer » expliquent les auteurs de l’étude. Cela signifie que ces données ne révèlent que la partie immergée du problème. En surface, cette pollution tue les mammifères marins, les oiseaux, embourbe les coraux et forme de vastes étendues plastiques. L’unique solution d’après les scientifiques, est de restreindre, voire interdire, l’usage des plastiques à usage unique le plus rapidement possible.

Source : Marine Policy

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