Artemis 1 : les premières images (sublimes) prises par Orion nous rappellent les missions Apollo

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Une vue de la Terre depuis la capsule Orion, après environ 9 heures de vol, le 16 novembre 2022. | NASA TV
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Après un lancement réussi le mercredi 16 novembre, le vaisseau spatial Orion sans équipage de la NASA se dirige vers la Lune pour une mission de 25,5 jours au-dessus de la surface lunaire. Il a activé sa caméra et nous envoie des photos de marbre bleu sur un fond noir, notre planète. Elles ressemblent aux clichés pris durant les missions Apollo, dont Artemis est la digne héritière, avec l’objectif d’une présence durable sur la Lune pour se préparer aux missions vers Mars.

Après le lancement réussi du Space Launch System (SLS) de la NASA, Orion est en route vers la Lune en tant que première mission du programme Artemis. La fusée a décollé pour le test en vol sans équipage le 16 novembre depuis la rampe de lancement 39B au Kennedy Space Center de la NASA en Floride.

Bill Nelson, l’administrateur de la NASA, s’est enthousiasmé dans un communiqué : « Quel spectacle incroyable de voir la fusée Space Launch System de la NASA et le vaisseau spatial Orion se lancer ensemble pour la première fois. Ce test en vol sans équipage poussera Orion aux limites des rigueurs de l’espace lointain, nous aidant à nous préparer à l’exploration humaine sur la Lune et, finalement, sur Mars ».

Une invitation à rêver, prête à être portée.

Après avoir atteint son orbite initiale, Orion a déployé ses panneaux solaires et les ingénieurs ont commencé à effectuer des vérifications des systèmes du vaisseau spatial. Après environ 1,5 heure de vol, le moteur de l’étage supérieur de la fusée s’est activé avec succès pendant environ 18 minutes pour donner à Orion la grande poussée nécessaire pour l’envoyer hors de l’orbite terrestre et vers la Lune.

Au cours des heures qui ont suivies, une série de 10 CubeSats se sont déployés à partir d’un anneau qui reliait l’étage supérieur au vaisseau spatial. Il s’agit de satellites cubiques miniatures, pouvant servir à tester des instruments ou à mener des expériences scientifiques. Chaque CubeSat a sa propre mission, qui a le potentiel de combler des lacunes dans notre connaissance du système solaire ou de démontrer des technologies qui pourraient bénéficier à la conception de futures missions d’exploration de la Lune et au-delà.

C’est dans ce contexte que le deuxième jour de la mission, Orion a utilisé sa caméra de navigation optique ainsi que ses 16 autres caméras (pour la surveillance des composants de la capsule) afin de prendre des photos de la Terre, rappelant des clichées mythiques d’Apollo. Les ingénieurs ont également activé Callisto.

Des photos de légendes actualisées

Il faut savoir que les contrôleurs de vol ont effectué, après le décollage, une enquête modale, c’est-à-dire un test pour vérifier que les modèles et les simulations utilisés pour concevoir les ailes des panneaux solaires d’Orion reflètent avec précision le mouvement qui se produit en vol. Cela a été accompli en allumant les propulseurs du système de contrôle de réaction d’Orion et en observant comment les ailes des panneaux solaires réagissent à cette séquence d’allumage spécifique.

Les ingénieurs ont également calibré le système de navigation optique et recueilli les premières images à l’aide des caméras du vaisseau spatial. Orion est équipé de plusieurs caméras ayant diverses fonctions, telles que l’ingénierie ainsi que le partage de la progression de la mission avec le public.

En effet, quelques heures à peine après le décollage, une caméra montée sur l’un des quatre panneaux solaires d’Orion a pivoté pour capturer une vue du module de service (de construction européenne) du vaisseau spatial au premier plan, et notre planète à moitié ombragée sur le fond noir de l’espace.

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Le deuxième jour de la mission Artemis I, Orion a utilisé sa caméra de navigation optique pour prendre des photos en noir et blanc de la Terre. © NASA

Sandra Jones de la NASA, alors que l’imagerie arrivait, déclarait dans un autre communiqué : « Orion regarde la Terre alors qu’elle se dirige vers la Lune, à 57 000 miles (92 000 km) de l’endroit que nous appelons chez nous ».

David Melendrez, responsable de l’intégration d’imagerie pour le programme Orion au Johnson Space Center de la NASA à Houston, souligne : « Beaucoup de gens ont une impression de ‘Earthrise’ (lever de Terre) basée sur le plan classique d’Apollo 8. Les images capturées pendant la mission seront différentes de ce que l’humanité a vu pendant les missions Apollo, mais capturer des événements marquants tels que le lever de Terre, la distance la plus éloignée d’Orion de la Terre et le survol lunaire, seront une priorité ».

Un système de jeu de caméras ultra-précis

Dès le début du lancement, les caméras installées sur Orion ont permis de capter des vues incroyables. Plus précisément, sur la capsule, une caméra externe montée sur l’adaptateur du module d’équipage a permis de montrer l’ascension de la fusée SLS, offrant une vue « caméra de fusée ». Une autre caméra a fourni une vue du largage du panneau du module de service et du déploiement de l’aile du générateur solaire.

De plus, quatre caméras fixées aux ailes du panneau solaire du vaisseau spatial sur le module de service aident les ingénieurs à évaluer la santé globale de l’extérieur d’Orion et peuvent capturer une vue selfie du vaisseau spatial avec la Terre ou la Lune en arrière-plan.

David Melendrez déclare : « Chacune des quatre ailes de panneaux solaires d’Orion est équipée d’une caméra commerciale prête à l’emploi montée à l’extrémité qui a été fortement modifiée pour une utilisation dans l’espace, offrant une vue de l’extérieur du vaisseau spatial ».

Les réseaux peuvent ajuster leur position par rapport au reste du vaisseau spatial, ce qui optimisera la collecte de la lumière solaire convertie en électricité pour alimenter Orion. Cela permet également aux contrôleurs de vol du centre de contrôle de mission de la NASA Johnson de pointer les caméras vers différentes parties du vaisseau spatial pour les inspections et de documenter son environnement, y compris la Terre et la Lune.

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Les caméras du vaisseau spatial Orion. © NASA

Une caméra placée sur l’adaptateur du module d’équipage, utilisée pour la navigation optique et pour aider à localiser l’emplacement d’Orion dans l’espace lointain, aidera à collecter des images de la Lune lors de l’approche d’Orion de sa surface. Également fixée à l’adaptateur du module d’équipage mais pointée vers l’intérieur, une autre caméra est positionnée pour capturer des images du bouclier thermique d’Orion après la séparation du module d’équipage du module de service avant sa rentrée dans l’atmosphère terrestre.

À l’intérieur du vaisseau spatial, trois autres caméras sans fil peuvent capturer les perspectives que les astronautes auront sur les futures missions Artemis, avec une caméra regardant par la fenêtre du pilote avant et une seconde regardant par-dessus l’épaule du siège du commandant, où le tableau de bord sera situé dans les futures missions. Une troisième caméra en cabine sera dirigée vers la fenêtre de l’écoutille supérieure pour fournir des vues du largage du système d’abandon du lancement pendant l’ascension ainsi que du déploiement du parachute pendant l’atterrissage et la récupération.

Il existe également deux caméras externes à grande vitesse dédiées à la surveillance des opérations de parachute, que les techniciens téléchargeront et traiteront après le vol. Enfin, Orion transportera également des caméras qui font partie d’une démonstration technologique appelée Callisto. La charge utile Callisto comprend trois caméras en cabine qui seront utilisées pour tester les capacités de vidéoconférence et notamment Alexa, l’assistant virtuel basé sur la voix d’Amazon, pour répondre à l’audio transmis. Ces caméras pourront améliorer la capacité du public à s’imaginer à l’intérieur d’Orion.

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