Les premières lentilles de réalité augmentée testées sur l’humain

premieres lentilles réalité augmentée testées être humain
Drew Perkins, dirigeant de Mojo, a testé lui-même le premier prototype de lentilles de réalité augmentée de son entreprise. | Mojo Vision
⇧ [VIDÉO]   Vous pourriez aussi aimer ce contenu partenaire

Ce jeudi 23 juin, le dirigeant de Mojo a effectué sur lui-même le tout premier test en situation réelle de ses lentilles de réalité augmentée. L’entreprise développe ce prototype depuis 2015 et a récemment obtenu les autorisations nécessaires pour débuter les essais sur l’homme.

Le 30 mars dernier, l’entreprise Mojo avait annoncé avoir mis au point son premier prototype fonctionnel de lentilles de réalité augmentée. Pour rappel, la réalité augmentée est « une technique qui superpose à la réalité sa représentation numérique actualisée en temps réel », si l’on reprend la définition du Robert. En portant des lunettes, un casque, ou en l’occurrence des lentilles, il est donc possible de rajouter des informations dans son champ de vision, en les « superposant » à la réalité matérielle. Les applications de cette technologie sont diverses. Elle peut en effet avoir son utilité dans le domaine du divertissement, de la médecine, ou encore de l’industrie.

Les tests de mars avaient été plutôt concluants, mais s’étaient fait à distance des yeux, dans l’attente de l’approbation de la Food and Drugs Administration. Les autorisations en question ayant été récemment accordées, Drew Perkins, le dirigeant de Mojo, s’est porté volontaire pour effectuer les premiers tests du prototype de lentille sur l’œil humain. Ils ont été faits au sein des laboratoires de Mojo, à Saratoga, en Californie. « Après avoir terminé les tests précliniques et atténué les risques pour la sécurité, j’ai porté Mojo Lens », a-t-il commenté dans un article de blog suite à son expérience. « À ma grande joie, j’ai découvert que je pouvais interagir avec une boussole pour trouver mes repères, afficher des images et utiliser un téléprompteur à l’écran pour lire une citation surprenante, mais familière. Porter cette lentille était inspirant ».

Le dispositif dont il est question est un concentré de technologies miniatures. Un écran microLED de seulement 0,5 millimètre de diamètre est intégré au centre de la lentille. Il affiche une densité de pixels de 14 000 par pouce carré (1 pouce carré = 6.45 cm²). Sur la bordure extérieure, une microbatterie fournit l’énergie nécessaire au fonctionnement de la lentille, tandis qu’une puce sert à recevoir le flux d’information entrant. Un dispositif à porter sur soi génère, lui, ce flux d’informations. Enfin, plusieurs dispositifs gèrent le suivi du mouvement des yeux : accéléromètre, gyroscope, magnétomètre… Ils ont pour but de maintenir l’affichage au bon endroit lorsque l’utilisateur tourne les yeux, mais aussi de permettre un contrôle oculaire de la lentille. Toutes les commandes sont donc actionnables uniquement par le regard.

Un « assistant invisible »

Pour l’heure, il est possible projeter du texte, des graphiques ou encore des vidéos haute résolution directement sur la rétine du porteur. « C’est l’écran le plus petit et le plus dense au monde pour le contenu dynamique », affirme Mojo. L’affichage est toutefois monochrome. Ce test sur l’œil est le premier d’une longue série. Les retours des utilisateurs donneront lieu à une version à destination du grand public, qui sera à nouveau passée à l’approbation de la FDA. Si elle est validée, la prochaine étape devrait être la commercialisation.

En parallèle de ces tests, des développeurs travaillent déjà sur le développement d’applications de réalité augmentée pour les futures lentilles. La date de commercialisation potentielle comme le prix d’achat sont évidemment encore inconnus. Cependant, le vice-président principal des produits et du marketing de Mojo, Steve Sinclair, a estimé dans une interview accordée à IEEE spectrum que le prix serait proche de celui d’un smartphone haut de gamme.

Les premiers espoirs du dirigeant de Mojo sont pour les personnes atteintes de troubles de la vision, mais pas uniquement : « nous espérons voir Mojo Lens changer la vie des personnes ayant une déficience visuelle », écrit ainsi Drew Perkins « en améliorant leur capacité à effectuer des tâches quotidiennes que beaucoup d’entre nous tiennent pour acquises. J’imagine des athlètes amateurs et professionnels portant des lentilles Mojo afin qu’ils puissent s’entraîner plus intelligemment, rester concentrés et atteindre des performances optimales. En fin de compte, c’est un outil qui peut donner aux gens un assistant invisible tout au long de la journée pour rester concentré sans perdre l’accès aux informations dont ils ont besoin pour se sentir en confiance en toute situation ».

Laisser un commentaire