Une protéine permettant au coronavirus SARS-CoV-2 de se cacher a été identifiée

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| Unsplash/CC0 Public Domain
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Des chercheurs ont analysé la structure d’une enzyme présente chez de nombreux coronavirus, qui pourrait aider au développement d’un traitement contre la COVID-19. L’enzyme en question permet notamment au nouveau coronavirus de se cacher du système immunitaire.

Chez les cellules eucaryotes, une des extrémités de l’ARN messager est modifiée durant la transcription pour devenir ce qu’on appelle en biologie une coiffe. Ses multiples rôles sont de protéger l’ARN messager de sa dégradation par des enzymes spécifiques, de réguler son exportation en dehors du noyau, et aussi par la suite de lui permettre de se lier à des molécules qui vont « lire » ses informations génétiques, nécessaires pour la synthèse d’une protéine. Une fois cette tâche achevée, la coiffe se sépare de l’ARN messager pour faciliter la dégradation de ce dernier.

Ce mécanisme existe aussi chez certains virus, dont les coronavirus, mais principalement pour protéger leur ARN messager face à l’immunité de la cellule hôte. Des chercheurs du centre des sciences de la santé de l’Université du Texas à San Antonio ont publié cette semaine les résultats de leur étude sur l’une des molécules présentes dans le nouveau coronavirus, qu’il utilise pour synthétiser la coiffe.

Nommée nsp16, il s’agit d’une enzyme déjà identifiée auparavant dans le SARS-CoV et le MERS-CoV, et qui a pour rôle de modifier la coiffe de leur ARN messager pour éviter qu’ils ne soient reconnus par les défenses de la cellule hôte.

« C’est un camouflage », déclare le principal auteur de l’étude, le Dr. Yogesh Gupta . « En raison des modifications qui trompent la cellule, l’ARN messager viral qui en résulte est désormais considéré comme faisant partie du propre code de la cellule, et non de celui d’un intrus ».

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Son équipe a analysé la structure de l’enzyme afin de pouvoir la représenter en 3D. L’objectif principal de cette identification est de pouvoir par la suite développer un traitement qui pourra cibler et bloquer l’activité de nsp16, afin de permettre au système immunitaire de repérer rapidement l’ARN messager de SARS-CoV-2 et empêcher sa traduction et sa réplication. Si l’élaboration du traitement se concrétise, il pourra en outre être utilisé contre d’autres virus qui expriment également nsp16.

« Les travaux de Yogesh ont permis de découvrir la structure 3D d’une enzyme clé du virus responsable de la COVID-19, nécessaire à sa réplication, et y ont trouvé un point qui peut être ciblé pour inhiber cette enzyme. C’est une avancée fondamentale dans notre compréhension du virus », déclare le Dr. Robert Hromas, co-auteur de l’étude.

Source : Nature

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